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  • Reconnaissances et légitimations des enfants nés hors mariage depuis 1965. Des comportements différents selon l'âge des parents et leur milieu social - Fransisco Munoz-Pérez, France Prioux
  • Un avantage sous contrainte : le risque moindre pour les femmes de se trouver sans abri - Maryse Marpsat
  • Les âges à la puberté des filles et des garçons en France. Mesures à partir d'une enquête sur la sexualité des adolescents - Élise de La Rochebrochard
  • Indicateurs de niveau de vie et mesure de la relation entre pauvreté et fécondité : l'exemple de l'Afrique du Sud - Bruno Schoumaker
  • Les frères Huygens et le « calcul des âges » : l'argument du pari équitable - Jean-Marc Rohrbasser, Jacques Véron

Notes de recherche

  • La fécondité prénuptiale en Espagne - Xavier Thierry
  • Les sans-domicile d'origine « bourgeoise » - M. Marpsat

Commentaires

  • À propos de l'article d'Yves Charbit « Malthus populationniste ? Une lecture transdisciplinaire »
  • Etienne van de Walle : Malthus et la régulation de la fécondité
  • Yves Charbit : réponse

Bibliographie critique
Analyses

  • Le destin des générations. Structure sociale et cohortes en France au xxe siècle - Chauvel L.
  •  Principles of Population Genetics - Hartl D., Clark A.

Comptes rendus

  • Introduction à l'analyse génétique - Lewontin R.C., Gelbart W.M.
  • La population dans l'histoire de l'Europe - Livi Bacci M.
  • The last generation - Morgan J. Six milliards d'hommes. La « bombe P » est-elle désamorcée ? Tur J.-J.
Reconnaissances et légitimations des enfants nés hors mariage depuis 1965.
Des comportements différents selon l'âge des parents et leur milieu social

Fransisco Munoz-Pérez, France Prioux

Dans les années soixante et soixante-dix, les naissances hors mariage, peu nombreuses, survenaient principalement dans des milieux spécifiques (ouvriers vivant en concubinage et forains notamment) ou étaient dues à des circonstances particulières (grossesses accidentelles, difficulté d'obtenir le divorce, etc.). Les chances pour qu'un enfant soit reconnu par son père et légitimé par la suite étaient d'autant plus fortes que la mère était jeune ; si elle était inactive, l'enfant était plus souvent et plus vite reconnu, surtout lorsque le père était ouvrier, mais alors l'enfant était moins souvent légitimé. Aujourd'hui, avec la généralisation de la cohabitation, les naissances hors mariage se sont répandues dans tous les milieux, même si elles restent un peu plus fréquentes dans les milieux populaires. En outre, les naissances non désirées se sont raréfiées. Les différences de comportement selon le milieu social se sont affaiblies, en particulier à l'égard de la légitimation, car depuis 1972 les droits de l'enfant naturel reconnu sont quasi identiques à ceux de l'enfant légitime; seules les reconnaissances prénatales sont encore socialement marquées. Restent des catégories particulières - mères très jeunes et parents tous deux inactifs - où la reconnaissance est tardive et moins fréquente, et la légitimation plus rare.

INED, Population n° 6, 1999 - page 853

Un avantage sous contrainte : le risque moindre pour les femmes de se trouver sans abri

Marise Marpsat

Les personnes sans domicile ont des propriétés sociales très proches de celles des autres personnes pauvres, mais qui, elles, disposent d'un logement. Toutefois, les femmes sont plus nombreuses que les hommes parmi les pauvres ; pourquoi sont-elles alors si peu nombreuses parmi les personnes sans domicile ? Pourquoi celles qui ont tout de même perdu leur logement se trouvent-elles dans des conditions relativement meilleures que les hommes, souvent dans des centres d'hébergement de longue durée, presque jamais dans la rue ?

Cet article examine les différents facteurs qui interviennent pour expliquer la relative protection dont bénéficient les femmes contre la perte du logement. L'auteur relie ces facteurs aux représentations des rôles de l'homme, de la femme et surtout de la mère qui feraient bénéficier les femmes d'avantages secondaires liés à la position de dominée. Toutefois, l'examen des modalités pratiques selon lesquelles s'exerce cet avantage relatif conduit à remettre partiellement en cause cette idée de « situation plus favorable ».

INED, Population n° 6, 1999 - page 885

Les âges à la puberté des filles et des garçons en France.
Mesures à partir d'une enquête sur la sexualité des adolescents

Élise de La Rochebrochard

Des tables de puberté féminine et masculine ont été construites à partir de l'enquête française sur l'Analyse du comportement sexuel des jeunes (ACSJ), menée en 1994 auprès des générations 1975-1978, alors âgées de 15 à 18 ans.

Chez les jeunes filles, la puberté est identifiée par la survenue des premières règles dont l'âge médian est de 13,1 ans. À partir de cet indicateur, un déclin séculaire de l'âge à la puberté a été mis en évidence dans l'ensemble des pays développés. Cette évolution historique semble se poursuivre en France alors qu'elle s'est stabilisée dans plusieurs pays.

Chez les jeunes hommes, la puberté est plus difficilement repérable et la discussion quant au choix d'un indicateur pour l'identifier reste ouverte. À partir de l'enquête ACSJ, trois indicateurs peuvent être envisagés : la mue de la voix (dont l'âge médian est de 14,8 ans), le pic de croissance (âge médian de 16,0 ans) et la première masturbation (âge médian de 14,2 ans). Parmi ces trois indicateurs, la mue de la voix apparaît comme le plus pertinent pour mesurer la puberté chez le garçon.

INED, Population n° 6, 1999 - page 933

Indicateurs de niveau de vie et mesure de la relation entre pauvreté et fécondité : l'exemple de l'Afrique du Sud

Bruno Schoumaker

La relation entre pauvreté et fécondité a déjà suscité de nombreux débats dans la littérature consacrée à la démographie et au développement, mais la question de l'influence du choix de l'indicateur de niveau de vie sur la mesure de la relation entre pauvreté et fécondité est restée peu traitée à ce jour. Alors que l'impact du choix de l'indicateur a été clairement mis en évidence pour « identifier » les pauvres ainsi que pour mesurer la relation entre pauvreté et taille des ménages, peu de chercheurs ont abordé cette question dans le domaine de la fécondité. Dans ce travail, basé sur une enquête réalisée en Afrique du Sud, nous comparons les relations entre le niveau de vie et la parité des femmes âgées de 40 à 49 ans obtenues avec neuf indicateurs de niveau de vie, en distinguant selon le lieu de résidence. Nous montrons que l'indicateur de niveau de vie peut avoir une influence non négligeable sur l'intensité et le sens de la relation mesurée. Nous décomposons ensuite les écarts entre les relations obtenues avec différents indicateurs de niveau de vie pour montrer que ce n'est pas le fait que différents indicateurs ne classent pas les mêmes femmes dans le même quintile de niveau de vie qui explique l'essentiel de ces différences, mais plutôt l'écart de fécondité des femmes classées différemment.

INED, Population n° 6, 1999 - page 963

Les frères Huygens et le « calcul des aages » : l'argument du pari équitable

Jean-Marc Rohrbasser, Jacques Véron

En 1669, dans leur correspondance sur le « calcul des aages », les frères Huygens introduisent les notions fondamentales de vie moyenne - le « reste de vie » dans la terminologie de Lodewijk - et de vie probable, que Christiaan associe à un « pari équitable ». Lodewijk Huygens propose à son frère un mode de calcul du « reste de vie » consistant à totaliser les années vécues à partir de la naissance ou d'un âge donné, et à rapporter ce total au nombre de personnes qui naissent ou qui survivent à cet âge. C'est le mode de calcul actuel d'une espérance de vie. Christiaan, probabiliste, reprend les calculs de son frère et les confirme. Mais, pour lui, il est nécessaire de distinguer clairement l'« espérance » de l'« apparence Å, c'est-à-dire la vie moyenne de la vie probable. Christiaan, contestant certaines interprétations que son frère fait du « reste de vie », avance l'argument du pari équitable : a-t-on la même probabilité d'atteindre deux âges différents, lorsque le reste de vie à ces deux âges est à peu près le même ? Christiaan montre que non. Or, selon lui, ce sont les probabilités d'atteindre différents âges qui ont véritablement un sens. En définitive, les deux frères conviennent de l'utilité des deux indicateurs : la vie moyenne pour estimer la valeur des rentes viagères et la vie probable pour les « gageures ».

INED, Population n° 6, 1999 - page 993


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