L’émigration des immigrés, une dimension oubliée de la mobilité géographique

le Lundi 19 Septembre 2016 à l’Ined, salle Sauvy, de 11h30 à 12h30

Présenté par Matthieu Solignac (University of Pennsylvania) ; discutante : Chantal Brutel (Insee)

Cette communication analyse la mobilité géographique des immigrés en France par rapport à celle des natifs, en tenant compte des départs du territoire. Alors que la mobilité de la plupart des natifs s’effectue au sein du territoire national, une proportion importante d’immigrés le quitte à destination de leur pays de naissance ou d’un pays tiers. L’exploitation d’un large panel administratif sur la période 1968-1999 permet de mesurer le taux de départ des communes françaises quelle que soit la destination. La mobilité des immigrés se révèle alors nettement plus élevée que celle habituellement mesurée sur les seuls individus demeurant sur le territoire national. Elle est même supérieure à celle des natifs, tout en variant selon les caractéristiques individuelles.

 

Biographie

Matthieu Solignac est actuellement en postdoctorat au Population Studies Center de l’Université de Pennsylvanie (UPenn). Docteur de l’Ecole d’économie de Paris, il a été membre de l’EDSD, de l’INED, du Greqam et de Sciences Po.

Ses travaux de recherche portent sur la dynamique spatiale des inégalités socio-économiques. Il étudie notamment les effets de la localisation et de la mobilité géographique sur les écarts observés entre les individus. Il s’est ainsi intéressé à l’impact du voisinage sur l’entrée sur le marché du travail (Solignac et Tô, 2016) et aux effets sélectifs de la mobilité internationale sur l’évolution des écarts d’accès à la propriété entre immigrés et natifs (Gobillon et Solignac, 2015). Il travaille actuellement sur les différences de mortalité associées aux migrations internationales dans le cadre du projet "Mobility, Selectivity and the Migrant Mortality Advantage" financé par le National Institutes of Health (NIH).