Tatiana Eremenko, accueillie à l’Ined
pendant son doctorat

Ined

Tatiana Eremenko a été accueillie à l’Ined pendant son doctorat. Elle a soutenu sa thèse sur les parcours des enfants de migrants vers la France le 20 mars 2015 (entretien réalisé en avril 2014).

Quel parcours vous a conduit à l’Ined ?

Je suis venue de Russie pour faire mes études supérieures en France, d’abord à l’université de Strasbourg, où j’ai passé une licence de sociologie. C’est là-bas que j’ai découvert la démographie. J’ai toujours aimé les chiffres, les questions de géographie humaine aussi et la démographie m’a permis de combiner les deux. Tous les étudiants en démographie connaissent l’Ined. A la fin de mon master 2 de démographie, en 2007, j’y suis venue faire un stage. J’ai travaillé pendant un an et demi environ avec un chercheur, Xavier Thierry, sur un projet sur les statistiques sur les migrations internationales en Europe et l’exploitation d’un fichier administratif des demandes de regroupement familial en France. J’ai ensuite décidé de continuer en thèse. Je suis inscrite à l’université de Bordeaux IV et j’ai été accueillie durant tout mon doctorat à l’Ined. La première année, j’y ai suivi les cours de l’Ecole doctorale européenne de démographie, un enseignement intensif dispensé dans un pays qui change tous les deux ans (l’école se trouve actuellement à Varsovie).

Comment se déroule le doctorat à l’Ined ?

Lors de la constitution du dossier, le doctorant ou la doctorante identifie un-e chercheur-e de l’Ined avec qui il ou elle aimerait travailler, qui deviendra son tuteur si sa candidature est retenue par le comité de sélection. A son arrivée à l’Ined, il ou elle intègre l’unité de son tuteur, mais peut également faire partie d’une autre unité si son projet de recherche est transversal. L’idée est que les travaux des doctorant-e-s puissent s’inscrire dans les projets de l’unité de recherche. Pour ma part, je travaille au sein de l’unité Migrations internationales et minorités. Dans ma thèse, j’analyse les trajectoires migratoires des familles, notamment avec enfants, qui arrivent en France, en regardant l’impact des facteurs familiaux, socio-économiques et législatifs du pays de destination. Aujourd’hui, les trajectoires des familles migrantes sont plus fractionnées, alors qu’auparavant elles se déroulaient en une seule ou deux étapes. De plus en plus d’enfants migrent seuls pour rejoindre un parent alors qu’ils migraient avec leurs mères par le passé. Depuis que je suis en thèse, j’ai pu présenter mon travail deux ou trois fois devant les membres de mon unité, mais également participer aux rencontres scientifiques qu’elle organise. A l’Ined, plusieurs activités sont aussi spécialement destinées aux doctorant-e-s, notamment un atelier qui permet de présenter ses travaux devant d’autres jeunes chercheur-e-s. Les doctorant-e-s ont aussi l’occasion de participer à des conférences, des séminaires, des journées scientifiques. Cela permet de construire son réseau tout au long de la thèse, ce qui est un grand avantage : les projets sur lesquels je vais travailler pendant mon « post-doc » résultent aussi des contacts que j’ai pu nouer pendant mon doctorat.

Quelle est pour vous la spécificité de l’Ined ?

L’Ined occupe une place centrale au sein de la démographie. Etre doctorant-e à l’Ined permet d’acquérir une vision assez complète de ce qui se fait dans ce domaine en termes de recherche, mais aussi des enjeux existants liés aux questions de population. On se rend compte qu’il n’y a pas que les démographes qui travaillent sur ces questions, mais aussi des sociologues, des géographes, des économistes ou des historien-ne-s. C’est intéressant de voir comment les chercheur-e-s d’autres disciplines abordent les mêmes sujets et de savoir qu’on peut toujours demander de l’aide des spécialistes pour relire son travail, avoir un avis, demander un renseignement. C’est vraiment un environnement de travail très stimulant.