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Population et politique en Iran

Collection : Cahiers

150, 2003, 380 pages

Papier

n° ISBN 978-2-7332-0150-3

25,00 € Acheter
préambule

I. L’Iran sous les Pahlavi
II. La révolution de 1979 et le changement de régime politique : la république islamique
III. Aspects généraux des caractéristiques sociodémographiques de la population en Iran

première partie - D’un régime démographique traditionnel à un régime démographique moderne
Chapitre 1. La transition de la fécondité
Chapitre 2. La transition matrimoniale
Chapitre 3. La transition démographique et la famille

deuxième partie - L’évolution socio-économique et la transition démographique
Chapitre 4. La santé publique et l’évolution de la mortalité
Chapitre 5. Le progrès de l’éducation
Chapitre 6. Développement urbain, développement rural
Chapitre 7. L’économie rentière et la transition démographique

troisième partie - Démographie et politique
Chapitre 8. La politique démographique
Chapitre 9. Statistique démographique et pouvoir politique
Chapitre 10. De la transition démographique à la transition
politique


La sympathie initiale que la Révolution iranienne de 1979 sut gagner auprès d’une opinion publique internationale mise en position de spectatrice par la télévision, laissa très rapidement la place au trouble, puis à la répulsion. Les événements violents des premiers mois, la prise du pouvoir par le clergé chiite et l’institutionnalisation des règles islamiques constituent à l’évidence les raisons principales de ce renversement de l’opinion, notamment en Occident. Qualifié de " fondamentaliste " ou d’" intégriste ", le nouveau régime paraissait nettement hostile au processus de modernisation entamé depuis quelques années en Iran, et capable d’y mettre fin par la radicalité de ses chefs. Cette stigmatisation de la République islamique entraîna celle de la révolution qui lui avait permis de naître, assimilée alors à la négation brutale, par une société immature, de la modernité proposée par Mohammad Reza Shah.

Le présent travail est né du besoin de tirer au clair cette question épineuse du processus de modernisation en Iran, en mettant de côté les a priori construits lors des événements révolutionnaires. L’objectif est de poursuivre dans la voie d’un approfondissement de l’analyse, pour vérifier si, effectivement, la Révolution et la République islamiques ont interrompu un processus de modernisation préexistant, et quelle importance on peut donner à la césure de 1979.

Cet ouvrage aborde ces questions en examinant l’évolution de la société iranienne dans le cadre d’une analyse démographique. Cela permet de reconstruire une histoire dégagée, dans un premier temps, du problème de l’islam politique afin de déceler les traces réelles de l’islam dans les attitudes de la population, là où les mœurs, imprégnées de cette religion, déterminent la démarche des individus dans le choix du conjoint, de l’âge au mariage, du nombre d’enfants ou dans la composition de la famille et la distribution des rôles entre les sexes. Bien évidemment, les questions politiques sont intégrées dans l’analyse : non pas pour juger des événements politiques au sens étroit du terme, mais pour évaluer, là aussi, les changements profonds d’un régime à l’autre - de l’ancien au nouveau. La question de la modernité comprenant aussi l’évolution du pouvoir politique central et la constitution de l’État-nation, conduit à s’interroger sur le développement des administrations publiques, les investissements gouvernementaux dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la protection sociale et de l’économie en général.
La démarche d’ensemble adoptée consiste à comparer l’évolution démographique et sociopolitique avant et après la Révolution en s’appuyant principalement sur les résultats de trois recensements généraux d’habitat et de logements réalisés respectivement en 1976, 1986 et 1996. Cette évolution a été également examinée dans l’espace, à l’échelle des départements, en présentant sur support cartographique un certain nombre d’indicateurs démographiques et socio-économiques parmi les plus significatifs.

La première partie du livre est axée sur la transition démographique et en particulier sur le recul de la fécondité. L’objectif principal est de se servir de la transition de la fécondité en Iran pour mesurer la modernisation de la société iranienne dans un contexte politique qui a priori ne s’y prête pas. L’examen de la fécondité, dont le niveau constitue un indicateur incontournable pour apprécier l’orientation de la société vers la modernité, permettra de saisir l’impact réel des orientations politiques et de déterminer d’emblée le cadre de l’analyse qui va suivre.

Le développement socio-économique, déterminant dans la transition de la fécondité, est l’objet de la deuxième partie. Sont tour à tour examinés : les politiques de santé des deux régimes pour apprécier l’efficacité de chacune dans l’amélioration de l’état sanitaire ; l’éducation scolaire et son progrès dans le temps qui sont bien entendu des facteurs fondamentaux de la modernisation d’une société ; l’urbanisation et le développement des campagnes pour mettre en évidence les changements décisifs dans les conditions de vie de la population ; et enfin l’économie rentière, fondée sur la manne pétrolière, dont le fonctionnement contribue au maintien des comportements traditionnels et donc à la haute fécondité.

Sous trois aspects, est analysée dans la dernière partie la sphère politique. Tout d’abord, la mise en place des deux programmes de planification familiale. Ensuite, est examiné le rapport entre le pouvoir politique et la production des statistiques démographiques dans le but d’apprécier la modernisation de l’appareil de l’État. Vient en dernier lieu l’analyse des liens entre la transition démographique et sociale et le changement politique. Il paraît évident qu’un phénomène aussi profond que le processus transitionnel ne peut pas être sans lien avec la maturation politique et les événements exceptionnels qui ont affecté l’Iran contemporain.


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