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Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine

Collection : Classiques de l’Économie
et de la Population

2003, 420 pages

Papier

n° ISBN 978-2-7332-1026-0

46,00 € Acheter
Avant-propos à la présente édition

Remerciements

Illustrations

Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine (1746)

Objections faites à Monsieur Deparcieux

Addition à l’Essai (1760)


Apparat critique

  • Annotations, Cem Behar
  • Antoine Deparcieux (1703-1768). Parcours scientifique et intellectuel, Cem Behar
  • Rapports présentés à l’Académie royale des sciences sur des œuvres de Deparcieux
  • Chronologie des travaux publiés par Deparcieux
  • Aux sources de Deparcieux : les deux premiers emprunts tontiniers de 1689 et 1696, Georges Gallais-Hamonno
  • La table de mortalité de Deparcieux et ses suites, Georges Gallais-Hamonno et Christian Rietsch
  • La structure de la Table de mortalité de Deparcieux, Jean Berthon et Georges Gallais-Hamonno
  • L’« Essai » de Deparcieux comme traité de mathématiques financières, Jean Berthon
  • Index des noms propres.
  • Index des matières
L’année 2003 marque le tricentenaire de la naissance d’Antoine Deparcieux (1703-1768). Ce mathématicien est connu, avant tout, comme auteur de la première Table de Mortalité française. Les proto-démographes des xviie xviie siècles s’étaient mis rapidement d’accord sur la technique de présentation et d’analyse qui est, de nos jours encore, le procédé principal de représentation et d’analyse du phénomène : la table de mortalité. Ces démographes avant la lettre venant évidemment d’horizons très divers, l’élaboration de la table de mortalité fut souvent le sous-produit d’autres préoccupations qui, comme nombre d’hypothèses ou de faux présupposés – par exemple le postulat d’une dépopulation du monde depuis l’Antiquité –, ont souvent abouti à de nouveaux points de vue ou à des concepts et à des outils d’analyse qui se sont révélés plus solides et durables que ceux qui ont pu motiver leur confection.

à cet égard, les recherches démographiques d’Antoine Deparcieux constituent l’exemple patent d’un positionnement initial tout à fait pratique visant à résoudre un problème financier précis, à savoir une plus saine et juste gestion du système des rentes viagères et des tontines, aboutissant néanmoins en fin de parcours à un résultat sans commune mesure avec son point de départ : la confection et le perfectionnement d’un véritable outil scientifique.

C’est en effet à Antoine Deparcieux que revient le mérite, non seulement d’avoir construit la première table française de mortalité, mais d’en avoir établi la théorie. Deparcieux a été qualifié de « seul grand théoricien français d’arithmétique politique du xviiie siècle », précisément à cause de son travail minutieux et novateur. Il peut aussi être considéré comme le pionnier de la théorie mathématique des populations car c’est de lui qu’en pro-vient l’idée fondatrice : à chaque table de mortalité se trouve néces-sairement associée une population stationnaire dont la structure par âges est définie par la série de survivants de la table.

Les tables de Deparcieux, calculées à partir de données extraites des registres des tontines et des nécrologes de divers ordres religieux parisiens, seront reprises et reproduites par tous les auteurs de la seconde moitié du xviiie siècle, de Buffon à Süßmilch, en passant par Moheau, Price et Jaucourt, l’auteur de l’article « Vie » de l’Encyclopédie. Presque un siècle après la publication de l’Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine, un mathématicien et statisticien aussi averti que Jules Bienaymé écrira que « dans la France moderne, l’ordre de mortalité tend à se rapprocher de l’ordre reconnu par Deparcieux ». Les tables de Deparcieux seront utilisées par les compagnies d’assurance françaises dans leurs calculs actuariels jusque vers la fin du xixe siècle. à l’aube du xxe siècle, un historien de l’actuariat peut encore affirmer que : « grâce à Deparcieux, la France garde son rang dans la brillante pléiade de savants qui commencent à s’adonner à la science actuarielle ».

Néanmoins, la carrière scientifique et l’itinéraire intellectuel d’Antoine Deparcieux ne sauraient se résumer par son seul rôle de pionnier des recherches démographiques et actuarielles en France. Membre de l’Académie royale des sciences, il était connu de son vivant avant tout comme un « géomètre », grand spécialiste d’Hydraulique et de Mécanique appliquée, auteur de plusieurs projets de machines, d’appareils et de divers instruments d’utilité publique.

Dans ce volume, le lecteur trouvera le texte de l’Essai… de 1746 avec l’Addition de 1760. Les commentaires et les annexes qui accompagnent ces textes permettront de mieux comprendre, non seulement la théorie, mais encore la pratique des rentes viagères et des tontines au xviiie siècle. La corrélation que démontre cet ouvrage entre approche probabiliste et analytique de la mortalité témoigne à la fois d’un moment marquant de l’histoire de la démographie et d’une préoccupation au sujet du « reste de vie » que notre époque est loin d’avoir écartée.

*
Cet ouvrage est édité sous la responsabilité scientifique de Cem Behar. Ce collaborateur de longue date de l’I.N.E.D. est l’auteur de plusieurs articles sur l’histoire de la démographie. Il est aussi Professeur à la Bogaziçi Universitesi (l’Université du Bosphore) d’Istanbul.


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