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La sexualité des femmes: le plaisir contraint

2010, 128 pages

Papier

0,00 €
EDITO

La sexualité des femmes: le plaisir contraint (Armelle Andro, Laurence Bachmann, Nathalie Bajos et Christelle Hamel)


GRAND ANGLE

Le mythe de l’orgasme vaginal (Anne Koedt)
Réparation du clitoris et reconstruction de la sexualité chez les femmes excisées: la place du plaisir (Michela Villani et Armelle Andro)
Sexualité féminine et consultation gynécologique : la part évincée du plaisir (Laurence Guyard)
L’Education nationale française: de l’égalité à la "libération sexuelle" (Annie Ferrand)


CHAMP LIBRE

Quand la menace d’exclusion professionnelle renforce le genre: représentations et identités de genre auprès de jeunes sans emploi (Lavigna Gianettoni, Pierre Simon-Vermot)


PARCOURS

Entretien avec Emmanuelle Piet, gynécologue, co-fondatrice du collectif féministe contre le viol (Christelle Hamel, Armelle Andro)


COMPTES RENDUS

Erika Flahault, Une vie à soi. Nouvelles formes de solitude au féminin (Joy Charnley)
Elsa Dorlin, Sexe, race et classe. Pour une épistémologie de la domination (Natalie Benelli)
Maïa Mazaurette et Damien Mascret, La revanche du clitoris (Christelle Hamel)
Eric Fassin, L’inversion de la question homosexuelle (Marianne Modak)
Sylvie Chaperon, La médecine du sexe et les femmes. Anthologie des perversions féminines au XIXe siècle (Véronique Mottier)


Les articles présentés dans ce numéro apportent des éclairages sur les processus contemporains de construction sociale du plaisir sexuel féminin dans l’hétérosexualité, et la mise en perspective de ces nouveaux résultats, au regard du texte précurseur d’Anne Koedt, souligne la persistance des rapports de domination de sexe et de classe tout en donnant à voir les recompositions à l’oeuvre. Bien d’autres questions restent à traiter. En particulier, l’analyse de l’accès limité des femmes au plaisir dans la sexualité ne doit pas nous empêcher de questionner la nouvelle injonction sociale au plaisir sexuel. La sexualité est en effet appréhendée dans les pays riches sous l’angle de la santé et du bien-être, dans une tentative de dépassement de la "sexualité-risque", mais en revanche la sexualité devient le conduit majeur de la réalisation de soi, et cette forme de réalisation prend à son tour un caractère d’obligation sociale. Bien que cette injonction demeure cadrée par une définition masculine plus exactement, patriarcale de la sexualité, elle s’adresse maintenant autant aux femmes qu’aux hommes. La quête de l’accomplissement sexuel peut ainsi devenir une source de souffrances, mais de souffrances différentes pour les femmes et les hommes. Enfin, il est clair qu’elle reste dominée par l’impératif hétérosexuel; les quelques études françaises se focalisent sur l’hétérosexualité, et montrent ainsi que l’homosexualité reste toujours en dehors du champ des pratiques "normales".