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  • Les enfants nés sans filiation en France, 1965-1994. Munoz-Pérez Francisco
  • « Pays » ruraux et découpage de l’espace : les réseaux migratoires dans la région lilloise au milieu du XIXe siècle. Lemercier Claire, Rosental Paul-André

La conjoncture démographique : l’Europe et les pays développés d’outre-mer

  • Évolutions récentes de la démographie des pays développés. Sardon Jean-Paul
  • L’évolution démographique des Balkans depuis la fin de la décennie 1980. Sardon Jean-Paul
  • Le recensement de 1994 dans l’ex- République yougoslave de Macédoine. Sardon Jean-Paul

 


Les enfants nés sans filiation en France, 1965-1994
Munoz-Pérez Francisco

Les enfants nés sans filiation en France, 1965-1994 Chaque année naissent en France des enfants sans aucune filiation légale, ni maternelle ni paternelle. Dans les années 1960, le nombre élevé de ces naissances - autour de 2 000 - était imputable à l’absence d’une protection contraceptive efficace mais aussi à l’opprobre social et à l’interdit juridique dont souffrait l’enfant adultérin. Depuis les années 1980, alors que les naissances non désirées se sont raréfiées, le nombre d’enfants qui naissent sans filiation semble demeurer stable, autour d’un millier chaque année. Cependant, certains indices attestent de la marginalisation accrue des mères de ces enfants.
Il y a trente ans, deux tiers des enfants nés sans filiation étaient reconnus après la naissance, soit par la mère seule, soit par le père seul, soit, cas le plus fréquent, par les deux. Aujourd’hui, ils ne sont reconnus que dans un cas sur sept ou sur huit, dont une moitié par la mère seule, et l’autre moitié par les deux parents, tandis que la reconnaissance par le père seul est devenue pratiquement inexistante. En revanche, l’immense majorité des enfants non reconnus sont adoptés, presque toujours avant l’âge de trois ans. Au total, moins d’un enfant sur dix reste définitivement sans filiation, proportion tout à fait comparable à celle d’il y a une trentaine d’années.
INED, Population n° 4-5, 2000 - page 663

« Pays » ruraux et découpage de l’espace : les réseaux migratoires dans la région lilloise au milieu du XIXe siècle
Lemercier Claire, Rosental Paul-André

La mobilité rurale dans la France du XIXe siècle est encore relativement mal connue. Par comparaison à l’exode rural, elle est souvent ramenée à une simple « micro-mobilité ». À partir de l’exemple d’un haut lieu de l’urbanisation, le bassin de la future métropole Lille-Roubaix-Tourcoing saisi autour de 1850, on peut au contraire montrer, par une analyse structurale de réseaux appliquée aux relations entre villages, l’importance des champs migratoires locaux. Contrairement aux prévisions des modèles gravitaires, le monde rural est fait de groupes de communes unies par des liens denses. Ils partitionnent l’espace sans aller jusqu’à former des « pays » (au sens de la géographie) ou des « cliques » (au sens de l’analyse des réseaux). Leur compacité est du reste hétérogène, mettant en lumière le caractère différencié de la morphologie spatiale. Les résultats, obtenus sur la base de la méthode des blockmodels, montrent l’importance de la frontière linguistique qui oppose les migrations intérieures des Flamands et des Francophones, éclairent la formation des faubourgs et banlieues des grandes villes, situent la place relative de la sédentarité et des migrations de plus ou moins longue distance et réévaluent le rôle du réseau urbain dans la mobilité.
INED, Population n° 4-5, 2000 - page 691

Évolutions récentes de la démographie des pays développés
Sardon Jean-Paul

La baisse de la population du continent européen s’est poursuivie en 1999, la croissance de la population de l’Europe occidentale, essentiellement due à l’immigration, n’ayant pas suffi à compenser l’accroissement naturel négatif des pays d’Europe centrale et orientale, en particulier de la Russie. Le taux de croissance démographique de l’Union européenne est voisin de celui du Japon, mais il est 3,5 fois plus faible que celui des États-Unis.
L’indicateur conjoncturel de fécondité de l’Union s’établit, pour la troisième année consécutive, à 1,45 enfant par femme, soit 0,6 enfant de moins qu’aux États-Unis. Il s’élève dans plus de la moitié des pays d’Europe occidentale, s’échelonnant de 1,20 enfant par femme en Espagne à 1,99 en Islande. C’est en Europe centrale et orientale que se rencontrent les fécondités les plus faibles : 1,13 en République tchèque, 1,16 en Lettonie, 1,17 en Russie et 1,20 en Arménie. La descendance finale continue de baisser à travers toute l’Europe et le seuil de remplacement des générations n’est plus assuré qu’en Irlande, Albanie, Macédoine et Yougoslavie. Cette diminution de la descendance finale s’accompagne d’une augmentation de l’infécondité définitive.
En Europe occidentale, la nuptialité se relève légèrement dans de nombreux pays, se stabilisant dans la plupart des autres ; elle semble atteindre un plancher en Europe centrale et orientale, sauf notamment en Russie. La fréquence des divorces tend à se stabiliser presque partout en Europe.
La mortalité continue de reculer à travers tout le continent, à de rares exceptions comme la Russie où l’espérance de vie à la naissance perd plus d’une demie année. La mortalité infantile qui diminuait à un rythme un peu plus rapide en Europe de l’Est, comblant ainsi une partie du retard sur les pays les plus avancés, a enregistré une augmentation en Europe orientale en 1999.
INED, Population n° 4-5, 2000 - page 729

L’évolution démographique des Balkans depuis la fin de la décennie 1980
Sardon Jean-Paul

La décennie 1990, celle de la chute, comme dans toute l’Europe de l’Est, des régimes communistes et des profondes transformations économiques et sociales qui l’ont accompagnée, a été marquée dans les Balkans par la succession de guerres qui ont résulté de l’éclatement de l’ancienne Yougoslavie. Outre de lourdes pertes en vies humaines, ces guerres ont entraîné des déplacements massifs de populations, volontaires ou forcés, dont les effets sont toujours visibles aujourd’hui. Fin 1999, on compte encore 917 000 réfugiés issus de l’ancienne Yougoslavie.
La dégradation des conditions de vie engendrée par la transition vers l’économie de marché a provoqué de nombreux départs en Bulgarie et surtout en Albanie, où 16 % de la population a quitté le pays entre 1990 et 1998. Elle est aussi à l’origine d’une stagnation, voire d’une régression de l’espérance de vie à la naissance dans tous les pays de la région, à l’exception de la Croatie et de la Slovénie, jusque vers 1997. Depuis cette date, des progrès rapides ont toutefois permis de dépasser le niveau de la longévité observé en 1990. Dans le même temps, les indicateurs de nuptialité et de fécondité ont fortement baissé, bien que de façon un peu plus modérée dans l’ancienne Yougoslavie.
À la lumière des évolutions décrites, il n’est pas aisé de dégager des spécificités du monde balkanique en matière de comportement démographique. L’influence de la longue appartenance de ces pays au monde socialiste et de sa disparition brutale est telle qu’elle écrase, pour l’instant, toutes les autres distinctions, au niveau national du moins. Si la spécificité du monde balkanique réside sans doute dans la diversité des situations d’une région à l’autre sous l’effet de l’hétérogénéité du peuplement, celle-ci recule singulièrement du fait des opérations de « nettoyage ethnique » qui touchent le territoire de l’ancienne Yougoslavie depuis une dizaine d’années.
INED, Population n° 4-5, 2000 - page 765

Le recensement de 1994 dans l’ex- République yougoslave de Macédoine
Sardon Jean-Paul

En 1994, la Macédoine a organisé un recensement qui s’est déroulé dans des conditions tout à fait particulières. La communauté internationale participa, en effet, à sa préparation ainsi qu’à son déroulement. Ce nouvel État de 2 millions d’habitants, issu de l’éclatement de la Yougoslavie, ne disposait pas de données fiables et non contestées sur les caractéristiques de sa population, et notamment de sa composition ethnique, du fait du boycott du dernier recensement de la fédération yougoslave, en 1991, par la communauté albanaise.
Cet article décrit le contexte géopolitique, tant intérieur qu’extérieur, dans lequel se déroula le recensement, l’organisation mise en place pour assurer le respect des droits des minorités ainsi que les difficultés qui se firent jour au cours des opérations de collecte.
Les résultats (67 % de Macédoniens et 23 % d’Albanais), validés par la communauté internationale, ne furent pas exempts de contestations de la part de la communauté albanaise. Les relations délicates entre les deux communautés expliquent, sans doute, la tension qui entoura l’accueil des réfugiés kosovars en Macédoine au cours du printemps 1999.
INED, Population n° 4-5, 2000 - page 787


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