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  • Éditorial. Héran F. et Leridon H.
  • Un mariage, deux divorces ? Cohérence et incohérences des réponses masculines et féminines à des enquêtes sur le divorce en Russie. Festy Patrick, Kortchagina Irina.
  • Les déterminants micro-économiques des migrations urbain-rural : leur variabilité en fonction de la position dans le cycle de vie. Détang-Dessendre C., Piguet V., Schmitt B.
  • L’insertion économique des nouveaux immigrants dans le marché du travail à Montréal : une approche longitudinale. Piché Victor, Renaud Jean, Gingras Lucie.
  • Loi mathématique ou conjecture spéculative ? Un débat des années 1920 sur la méthodologie des projections démographiques. De Gans Henk A.

La conjoncture démographique : l’Europe et les pays développés d’Outre-Mer

  • Évolution récentes de la démographie des pays développés. Sardon Jean-Paul.
  • Mortalité en Europe : la divergence Est-Ouest. Meslé France, Vallin Jacques.

Bibliographie critique

Un mariage, deux divorces ? Cohérence et incohérences des réponses masculines et féminines à des enquêtes sur le divorce en Russie
Festy Patrick, Kortchagina Irina

On rapproche les réponses d’hommes et de femmes divorcés à des questionnaires similaires, lors de deux enquêtes en Russie, en 1993 et 1998. Il ne s’agit pas d’anciens maris et femmes permettant une confrontation individuelle, mais d’hommes et femmes tirés d’une même base de sondage composée de couples divorcés ; une comparaison statistique est donc possible.
La cohérence des réponses masculines et féminines est généralement forte, en particulier sur les informations factuelles, qu’elles concernent le couple dissous ou les anciens conjoints. Sur un point de désaccord, le nombre d’enfants issus du mariage, on est surpris de vérifier que la réponse des hommes est plus fiable que celle des femmes.
Un désaccord systématique sépare hommes et femmes chaque fois que la question traite du rôle respectif de l’un et de l’autre (ou de leurs familles). La place que s’attribuent les répondants est toujours plus large que celle qui leur est reconnue par " l’autre ". Serait-ce parce qu’il s’agit de couples ayant été en conflit ?
INED, Population n° 1, 2002 - page 11

Les déterminants micro-économiques des migrations urbain-rural : leur variabilité en fonction de la position dans le cycle de vie
Détang-Dessendre C., Piguet V., Schmitt B

L’objectif de ce travail est de proposer une grille d’analyse qui permette de distinguer les facteurs explicatifs des mobilités des individus selon leur position dans le cycle de vie et selon leur origine géographique (urbaine, rurale). Nous partons de l’hypothèse que les décisions de migration sont le résultat d’un arbitrage visant à satisfaire, sous contraintes (financières, familiales, de qualification, etc.), certains besoins (d’ordre professionnel et résidentiel) compte tenu des niveaux de l’offre locale de travail, logements, aménités naturelles, services aux particuliers, etc. Ces besoins et contraintes sont différents à chaque phase du cycle de vie de l’individu. L’estimation de la probabilité de migrer entre 1982 et 1990, réalisée sur un sous-échantillon national extrait de l’échantillon démographique permanent (EDP), montre que, chez les individus âgés de 15 à 24 ans en 1982, les préoccupations professionnelles contribuent significativement à expliquer les choix de migration, et ce, plus particulièrement pour les jeunes qui résidaient dans le rural en 1982. La structure familiale (agrandissement de la famille) et le statut d’occupation du logement jouent un rôle prépondérant dans l’explication des migrations des 25-44 ans, alors que la situation professionnelle semble, pour eux, moins influente. Chez les plus âgés (45-64 ans en 1982), le passage à la retraite, associé aux changements dans les structures familiales (départ des enfants), influe sur les probabilités de migration, notamment pour les individus qui résidaient en milieu urbain en début de période.
INED, Population n° 1, 2002 - page 35

L’insertion économique des nouveaux immigrants dans le marché du travail à Montréal : une approche longitudinale
Piché Victor, Renaud Jean, Gingras Lucie

L’insertion économique des immigrants est le plus souvent étudiée avec des données transversales (recensements et enquêtes). Ici, nous analysons le processus d’insertion des immigrants dans le marché du travail à partir d’une enquête longitudinale réalisée à Montréal auprès d’une cohorte d’immigrants arrivés au Québec en 1989. L’hypothèse centrale de notre recherche est que l’origine nationale des immigrants joue un rôle discriminant dans l’insertion économique, définie ici par l’accès au premier emploi et le nombre de semaines travaillées pendant les 18 premiers mois après l’arrivée. Une fois prises en compte les variables sociodémographiques et de capital humain, les résultats indiquent que les immigrants provenant des pays en développement et ceux de l’Europe de l’Est ont plus de difficultés que ceux provenant des États-Unis, de la France et du reste de l’Europe à s’insérer dans le marché du travail.
INED, Population n° 1, 2002 - page 63

Loi mathématique ou conjecture spéculative ? Un débat des années 1920 sur la méthodologie des projections démographiques
De Gans Henk A

L’entre-deux-guerres a vu l’apparition, la diffusion et l’adoption universelle de la méthode dite " des composantes " pour le calcul des projections de population. On a fait jouer l’interaction entre la structure par sexe et âge de la population et les taux par sexe et âge des composantes du mouvement démographique (la mortalité, la fécondité et la migration) pour indiquer l’évolution future la plus vraisemblable des populations nationales. Mais, dès le début, cette approche fondée sur l’analyse démographique a été concurrencée par une résurgence de la théorie selon laquelle l’effectif futur de la population est déterminé par une loi. Cette croyance s’appuyait sur la (re)découverte d’un modèle homéostatique, la " loi logistique " de la croissance démographique. L’approche logistique des projections de population a été développée et préconisée par le généticien américain Raymond Pearl dans les années 1920. Elle a alors supplanté la loi malthusienne de la croissance géométrique, qui avait régné au XIXe siècle. La décennie des années 1920 vit donc s’affronter l’approche " par la loi logistique " et l’approche " par l’analyse démographique ". Cet article présente les antécédents et le contexte de l’affrontement entre les deux méthodes, ses enjeux et l’issue du débat. La discussion sur les méthodes de projection de population opposa tout d’abord la biologie et la démographie. La controverse se développa dans des congrès, des articles et des ouvrages, aux frontières du domaine qui avait vu naître les innovations techniques. La méthode des composantes trouva aisément sa place dans le champ de la planification. Elle permettait une compréhension précise des facteurs qui expliquent la dynamique de la population, et elle fournissait un profil détaillé de la structure par sexe et âge de la population future.
INED, Population n° 1, 2002 - page 91

Évolution démographique récente des pays développés
Sardon Jean-Paul

La relative stabilité d’ensemble de la population du continent européen n’est assurée que par la croissance de celle de l’Europe occidentale, due pour l’essentiel à l’immigration. En Europe centrale, comme en Europe orientale et en Russie, l’accroissement naturel est négatif, le solde migratoire n’étant positif qu’en Russie. Si le taux de croissance de la population de l’Union européenne est 2,4 fois plus faible qu’aux États-Unis, l’accroissement naturel y est 6 fois plus faible.
L’indicateur conjoncturel de fécondité de l’Union progresse légèrement depuis 1998 et s’établit, en 2000, à 1,50 enfant par femme, soit 0,6 enfant de moins qu’aux États-Unis. Il s’élève dans presque tous les pays d’Europe occidentale, s’échelonnant de 1,23 enfant par femme en Italie à 2,08 en Islande. C’est en Europe centrale et orientale que se rencontrent les fécondités les plus faibles : de 1,11 enfant par femme en Arménie à 1,21 en Russie, en passant par la République tchèque (1,14) et sans doute l’Ukraine. La légère hausse observée en 2000 est loin de traduire une volonté largement partagée d’avoir un enfant au cours de ce millésime particulier et ne remet pas en cause la décroissance quasi générale de la descendance finale des femmes nées à partir de la fin des années 1950. En Europe occidentale, la nuptialité continue de se relever dans la plupart des pays, alors qu’en Europe centrale et orientale, l’évolution est plutôt à la baisse, et son niveau général y est aujourd’hui inférieur à celui enregistré à l’Ouest du continent.
La durée de vie moyenne continue à progresser en Europe occidentale, avec des gains un peu plus élevés pour le sexe masculin. À l’Est, des gains nets sont également enregistrés dans tous les pays, à l’exception de la Moldavie et surtout de la Russie où l’espérance de vie masculine perd encore 1 an au cours de l’année 2000.
INED, Population n° 1, 2002 - page 123

Mortalité en Europe : la divergence Est-Ouest
Meslé France, Vallin Jacques

Après une période de convergence générale des espérances de vie, les années 1960 ont été marquées par la divergence entre les pays de l’Est, stoppés dans leur élan, et le reste de l’Europe où de nouveaux champs de progrès se sont ouverts. Une analyse hiérarchique des profils de mortalité par âge permet de voir que cette divergence va de pair avec le développement de modèles d’âges au décès très différents, les pays de l’Est, et notamment ceux de l’ex-URSS, souffrant d’une surmortalité spectaculaire aux âges adultes.
L’analyse par causes de décès met en lumière le rôle décisif joué conjointement par deux types de pathologies. D’une part, la montée des maladies de société (alcoolisme, tabagisme, accidents de la circulation, etc.) s’est poursuivie à l’Est alors qu’elle a pu être enrayée à l’Ouest à partir des années 1960. D’autre part, les pays de l’Est n’ont pas réussi à entrer dans la révolution cardio-vasculaire qui a largement ouvert la voie à l’Ouest à de nouveaux gains d’espérance de vie.
Cette énorme divergence entre l’Est et l’Ouest de l’Europe ne doit cependant pas faire oublier que des différences subsistent entre les pays de l’Ouest eux-mêmes dont les structures de mortalité évoluent au point de transformer radicalement les ressorts de la traditionnelle opposition nord-sud.
INED, Population n° 1, 2002 - page 171


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