Repenser la mobilité internationale des étudiants à travers l’analyse des intentions

le Lundi 20 Juin 2011 à l’Ined, salle Sauvy

Discutant: Jean-Christophe Dumont (OCDE)

L’analyse des intentions de migration est un travail sur les contextes des pays d’origine. Celui-ci permet de comprendre les structures profondes de l’émigration ou de la mobilité. Cette présentation propose un positionnement original dans le champ d’étude sur la mobilité internationale des étudiants. Le projet e-memi (http://ememi.site.ined.fr/, réalisée en 2009 sous ma responsabilité) est une enquête démographique intégralement réalisée par voie électronique. Les informations recueillies nous ont permis de dresser un portrait sociodémographique, statistiquement représentatif de l’université de Marrakech, et par elle, de dessiner les contours de l’expansion du recrutement étudiant qui s’est produit durant cette dernière décennie. Les données e-memi sont la seule source pour le Maroc permettant d’accéder aux informations sur l’origine sociale et géographique des étudiants, leurs trajectoires scolaires, leurs projets d’études supérieures. C’est précisément l’objectif de ma thèse (dont cette présentation constitue une synthèse) que de mettre en lumière les nouveaux défis associés à la mobilité internationale des étudiants. Partant du contexte marocain, cette enquête nous permet de réaliser que l’offre internationale est intégrée au système d’enseignement supérieur, les étudiants la considérant comme une opportunité parallèle à ce qui est offert par le système marocain (qu’il soit public ou privé).

La demande de formation à l’étranger est analysée en fonction des trajectoires scolaires, de la composition de la famille, de l’évaluation de la formation, en comparant les intentions déclarées aux démarches effectuées. Les étapes successives de la chaîne de mobilité pour études (demande de visa, mobilité et études en France, retour ou rétention des étudiants) seront ensuite analysées. A partir de ces éléments, quelques recommandations peuvent être proposées permettant de repenser la politique de mobilité internationale des étudiants comme une stratégie de co-développement.