Le choix d’une vie sans enfant au cœur de la construction du couple

le Lundi 25 Juin 2012 à l’Institut National d’Etudes Démographiques, de 14h à 15h, en salle Sauvy

Présenté par Charlotte Debest (Ined-Paris 7-Diderot - CSPRP) - Discutant : Christophe Giraud – Université Paris-Descartes - CERLIS

Le projet d’enfant est implicitement contenu dans l’imaginaire conjugal. Il fait en ce sens partie de la construction du couple. Avoir des enfants, devenir parent, reste une norme dominante en France. Seulement 3,5% de couples choisissent de rester sans enfant (Erfi, 2005). L’enfant, en quelque sorte, fait (toujours) partie du « contrat conjugal ». A partir d’entretiens qualitatifs réalisés dans le cadre de ma recherche doctorale portant sur « l’infécondité volontaire comme transgression des normes sociales et de genre », je m’intéresse alors à la constitution du couple et aux manières de « faire couple » lorsque c’est a contrario le choix d’une vie sans enfant qui permet aux deux partenaires de s’engager pleinement dans la relation amoureuse et sexuelle. Au même titre que le désir d’enfant, le non désir d’enfant est pluridimensionnel et ne peut se réduire à un facteur explicatif unique. Entre autres, il se construit et se renforce au gré de la construction du parcours conjugal et réciproquement. Relativement à ces questions qui touchent à la conjugalité et à la vie intime, je propose, sous forme de typologie à trois entrées principales avec une certaine déclinaison selon que l’on soit femme ou homme, de faire dialoguer les aspirations conjugales des enquêté-e-s avec leur « non désir d’enfant ». C’est en référence à leur discours concernant la prise en compte de leur éventuel partenaire dans leur choix de mener une vie sans enfant, et non à des déterminants extérieurs, que j’ai construit cette typologie. Au fil de la présentation apparaitront les « obstiné-e-s », les « ambivalent-e-s » et les « romantiques ». Au travers des personnes volontairement sans enfant, qui nous obligent à inverser le regard, il apparaît que « ne pas faire d’enfant » peut être analysé comme une marque d’engagement au sein du couple et comme une valorisation de sa vie conjugale.