Rechercher une publication

Afficher plus de champs
@@src2@@

La santé aux grands âges

Collection : Cahiers

147, 2002, 150 pages

Papier

n° ISBN 978-2-7332-0147-3

18,00 € Acheter
Introduction - Pierre Mormiche et Francis Derriennic

Évolution de la mortalité aux âges élevés en France depuis 1950 - France Meslé et Jacques Vallin

Évolution globale de l’état de santé des personnes âgées - Pierre Mormiche

Rôle de l’évolution des conditions de vie et de travail. Point de vue historique et épidémiologique - Patrice Bourdelais et Francis Derriennic

Conditions de travail, modes d’existence et intelligibilité de " la santé des aînés " depuis 25 ans. Mise en perspective et prospective - Marcel Drulhe

L’évolution de l’état de santé des aînés. Rôle du progès des techniques et pratiques médicales - Joël Ankri

Vieillissement et grandes pathologies. Quelles évolutions récentes ? - Catherine Sermet

Conclusion et perspectives - Pierre Mormiche

" Évolutions démographiques et santé humaine " - intercommission Inserm


De nos jours, la mortalité aux grands âges suscite un intérêt croissant, non seulement parce que sa baisse spectaculaire constitue l’un des aspects les plus marquants de l’évolution de la mortalité depuis les années 1960, mais aussi parce que c’est grâce à cette baisse que l’espérance de vie continue à progresser, et enfin parce qu’avec le gonflement qu’elle produit au sommet de la pyramide des âges elle concerne une fraction toujours plus grande de la population. L’accroissement rapide du nombre de personnes très âgées fait craindre depuis longtemps une expansion de la morbidité, contribuant à l’envolée des dépenses médicales, et une pandémie des incapacités, amenant une multiplication des besoins d’aide pour les activités de la vie quotidienne.
Quels sont les ressorts de l’explosion récente de l’espérance de vie aux grands âges ? F. Meslé et J. Vallin fournissent des éléments de réponse à ces questions en analysant de façon très fine la mortalité et les causes de décès par âge, en France au-delà de 50 ans. Ils identifient les grands tournants dans les évolutions et les composantes par âge de la baisse de la mortalité, examinent les biais liés aux erreurs de déclaration d’âge au-delà de 95 ans, et mettent en lumière les tendances de la mortalité par cause : le recul massif des maladies cardio-vasculaires, la résistance des cancers à la baisse, le poids des maladies respiratoires aux très grands âges, la remontée de certaines maladies infectieuses et la place des chutes dans les morts violentes. Ce premier chapitre s’achève par un examen de l’évolution des inégalités devant la mort, qu’elles soient géographiques, sociales, ou entre hommes et femmes.
Vieillit-on aujourd’hui au même rythme qu’hier ? Entre-t-on dans la vieillesse toujours au même âge ? Comment évolue la prévalence des incapacités selon l’âge ? P. Mormiche remet en perspective la notion de seuil de la vieillesse et s’intéresse à l’évolution de l’espérance de vie sans incapacité par rapport à celle de l’espérance de vie à la naissance, de même qu’à l’évolution des incapacités et des principales maladies incapacitantes selon l’âge. à partir de là, il développe des hypothèses explicatives de la hausse de l’espérance de vie sans incapacité observée en France entre 1981 et 1991, et fournit des éléments de prospective.
Quel est le rôle des changements de conditions de vie et de travail dans la baisse de la mortalité aux grands âges ? Comment modéliser l’enchaînement des différentes facettes des conditions de vie ? P. Bourdelais et F. Derriennic se penchent sur les grandes lignes de l’évolution de la probabilité de survie des personnes âgées en France, mettant en évidence à la fois des effets de période et des effets de génération. De l’exploitation de l’enquête Estev (enquête santé, travail, vieillissement), il ressort clairement un effet des paramètres professionnels sur certains aspects de la santé. Quelles seront les répercussions des processus de restructuration de l’organisation du travail ? Les auteurs mettent en balance les éléments positifs et les éléments négatifs et appellent à l’articulation des trajectoires individuelles avec l’histoire collective.
M. Drulhe porte un regard de sociologue sur la manière dont la santé des personnes âgées s’inscrit dans leur trajectoire professionnelle et biographique, et insiste sur la nécessaire " contextualisation " du travail par son marché et son accessibilité, de même que celle des conditions d’existence. Il argumente en faveur du prolongement de l’observation statique des conditions de vie par l’observation des " usages ", des " arts de faire ", des façons d’utiliser les territoires, les calendriers, les objets... à partir du même cadre conceptuel, il esquisse des éléments de prospective en matière de santé des personnes âgées, en réfléchissant à différents aspects : la place des " vieux " dans la société et l’apparition d’une temporalité structurée par l’activité associative ; le développement de la précarisation et du travail temporaire, et enfin le changement de posture à l’égard de la maladie, ainsi que la mobilisation de tout un éventail de ressources pour l’apprentissage d’un meilleur " coping ".
Quel est le rôle du progrès des techniques et pratiques médicales dans l’amélioration de l’état de santé aux grands âges ? J. Ankri passe en revue les principales avancées concernant les personnes âgées dans le domaine de la médecine curative et préventive (prise en charge dans les unités de soins intensifs, pratiques chirurgicales, traitement des maladies liées à l’avance en âge, actions individuelles de prévention, dépistage gérontologique, programmes de prévention) et effectue un bilan de la littérature concernant l’efficacité des différentes approches.
En France, l’espérance de vie sans incapacité s’allonge, alors que les déclarations de maladies montrent une élévation de la prévalence de la plupart des pathologies. Pour éclairer cette apparente contradiction, C. Sermet s’attache à comprendre comment ont évolué les maladies chroniques liées au vieillissement, particulièrement dans trois domaines : maladies cardio-vasculaires, maladies ostéo-articulaires et maladies mentales. En s’appuyant sur les données des enquêtes décennales sur la santé et les soins médicaux, l’auteur confirme la hausse de la prévalence déclarée pour toutes ces maladies, et s’interroge quant à l’existence d’une hausse réelle de la prévalence et à son interprétation dans un contexte d’élévation de l’espérance de vie sans incapacité.

Du même auteur

Sur le même thème