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Le logement des immigrés

Population et Sociétés

303, juillet 1995

L’enquête « Mobilité géographique et insertion des immigrés (M.G.I.S.)», réalisée en 1992 par l’INED avec le concours de l’INSEE auprès d’environ 13 000 personnes, a déjà donné lieu à plusieurs publications [1]. Nous proposons ici les premiers résultats concernant les conditions d’habitat des groupes d’immigrés couverts par l’enquête. Rappelons qu’il s’agit d’immigrés venus de sept origines, à savoir : Espagne, Portugal, Algérie, Maroc, Afrique Noire, Turquie, Asie du Sud-Est. L’Italie et la Tunisie sont les principales origines omises.

Exiguïté des logements, confort rudimentaire, importance du logement précaire (chambres en meublé, habitations de fortune, foyers, ...), vétusté des immeubles, moins bonne localisation, la liste des handicaps qui grèvent l’habitat des immigrés est longue. Cette situation ne s’améliore que lentement [2]. Les bas revenus des immigrés l’expliquent-ils entièrement ? Autrement dit, les immigrés sont-ils en moyenne aussi mal ou plus mal logés que les autres personnes de mêmes catégories sociales et revenus ? L’enquête M.G.I.S. montre qu’il y a une précarité spécifique à la population immigrée.

De cités de transit en foyers, de meublés en « algécos», les migrants ont longtemps expérimenté une forme particulière d’habitat précaire. Au fil du temps, la résorption de ce type d’habitat a amené beaucoup d’immigrés dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’habitat normalisé », ce qui a souvent été interprété comme une réussite du processus d’insertion [3]. Celui-ci ne s’effectue cependant pas dans les mêmes segments de l’habitat selon les groupes. Les parcours résidentiels suivis par les immigrés après leur installation en France font apparaître deux « modèles » distincts.


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