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LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE EN FRANCE

  • L’évolution démographique récente en France : l’espérance de vie progresse toujours - F. Prioux
  • Avantages et incertitudes des enquêtes annuelles de recensement en France - G. Desplanques

ARTICLES: Maladies infectieuses et santé publique en Afrique

Recrudescence du paludisme au Sénégal : la mesure de la mortalité palustre à Mlomp - G. Duthé

  • Contexte villageois et recours aux soins dans la région de Fatick au Sénégal - A. Franckel, F. Arcens, R. Lalou
  • Le chikungunya à la Réunion : facteurs sociaux, environnementaux et comportementaux en situation épidémique - M. Setbon, J. Raude

BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE

  • Le vieillissement démographique, entre équilibre économique et enjeux de société

 

 

L’évolution démographique récente en France : l’espérance de vie progresse toujours
France Prioux

La population de la France métropolitaine est estimée à 61,88 millions d’habitants au 1er janvier 2008. L’accroissement naturel est encore soutenu en 2007 (+ 270 000), malgré un léger reflux des naissances. Le nombre d’étrangers admis a séjourner en 2006 a faiblement diminué. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,96 enfant par femme en 2007 (- 1 %), mais demeure supérieur à toutes les autres valeurs observées depuis 1975. La descendance finale diminue entre les générations 1960 et 1969, mais devrait se stabiliser ensuite autour de 2 enfants par femme. Les avortements sont stables, mais leur fréquence augmente encore un peu chez les plus jeunes. Le nombre de pacs recommence à augmenter fortement, plus de 90 % d’entre eux unissant des couples de sexe différent. La nuptialité est faible, la probabilité de mariage des célibataires n’ayant jamais été aussi basse. Après la hausse exceptionnelle des divorces en 2005 due à la nouvelle législation, le nombre de divorces est retombé en 2007 au même niveau qu’en 2004 (131 300). Environ 132 000 enfants mineurs sont concernés en 2007. L’espérance de vie à la naissance des hommes s’élève à 77,6 ans en 2007 (0,4 an de plus qu’en 2006), celle des femmes à 84,5 ans (+ 0,3 an). Sur la période 1995-2005, la baisse de la mortalité aux grands âges (autour de 80-85 ans) a été le principal moteur de l’augmentation de l’espérance de vie des femmes ; pour les hommes, c’est la baisse autour de 65-70 ans qui a permis les plus grands progrès.

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Avantages et incertitudes des enquêtes annuelles de recensement en France
Guy Desplanques

Depuis 2004, l’Insee met en œuvre une nouvelle méthode de recensement, comprenant une collecte annuelle sur un échantillon de près de neuf millions de personnes, dont les premiers résultats détaillés seront établis à l’issue de cinq collectes. Cet article, qui s’appuie sur quatre collectes, montre que la population recensée avec la nouvelle méthode est, au début de 2006, sensiblement plus élevée que l’estimation basée sur le recensement de 1999 : 540 000 de plus. L’écart tient davantage au décompte de la population féminine, ainsi qu’à l’effectif des 5-19 ans et des 55-84 ans. Le nouveau recensement surestime également l’effectif des jeunes de 18 ans. Pour la mesure des flux migratoires avec l’étranger, qui est très partielle en France, le recensement complète les informations de source administrative, en particulier grâce à la question sur l’année d’entrée en France. Mais cette question est affectée d’un taux de non-réponse élevé. La comparaison des différentes collectes entre elles et la comparaison avec le recensement de 1999 donnent des indications sur la façon de tenir compte de ces non-réponses, afin de redresser les résultats. Enfin, grâce à la détermination de la structure familiale des ménages, le recensement permet des mesures de la fécondité par la méthode des enfants au foyer. Malgré une légère sous-estimation, cette méthode est bien adaptée pour mesurer les disparités de fécondité suivant le parcours antérieur. Les résultats confirment la faible fécondité des immigrées dans les années précédant leur arrivée et, au contraire, une forte fécondité dans les années qui suivent, par un effet de rattrapage. Sur un autre plan, ces résultats laissent penser que la montée de la fécondité en 2005 et 2006 vient en partie des naissances de rang 2 et plus.

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Recrudescence du paludisme au Sénégal : la mesure de la mortalité palustre à Mlomp
Géraldine Duthé

Le paludisme est l’une des principales causes de mortalité des enfants en Afrique au sud du Sahara. Or, la lutte contre cette maladie est complexe - avec le développement de résistances des parasites aux traitements administrés - et le manque de données démographiques et sanitaires dans les pays les plus touchés empêche son évaluation. Les sites de suivi démographique permettent de mesurer les niveaux et tendances de la mortalité et des causes de décès. Les données qu’ils fournissent présentent toutefois des limites, surtout dans le cas du paludisme. Au Sénégal, le site de Mlomp permet de coupler les informations collectées auprès des habitants avec celles des institutions sanitaires locales, et donc d’étudier précisément la mortalité palustre. Celle-ci, très faible à la fin des années 1980, a augmenté suite au développement d’une résistance du Plasmodium falciparum à la chloroquine, le traitement couramment utilisé et jusque-là efficace. L’introduction de nouveaux traitements au début des années 2000 a bien permis de réduire la mortalité palustre diagnostiquée mais l’adoption d’une définition large des décès attribuables au paludisme montre qu’elle représenterait encore une part importante de la mortalité.

Contexte villageois et recours aux soins dans la région de Fatick au Sénégal
Aurélien Franckel, Frédéric Arcens, Richard Lalou 

Au sein de la dense littérature sur les comportements de recours aux soins en milieu rural africain, les composantes contextuelles, et notamment les différences entre les villages, sont rarement étudiées. Face à ce constat, cet article considère le village, ou le groupe de villages, comme niveau agrégé d’analyse, à partir d’une étude menée dans la région de Fatick, au Sénégal. Les résultats descriptifs mettent en évidence de fortes variations des pratiques thérapeutiques, des modalités de prise en charge de la maladie et des stratégies de planification des soins d’un village à l’autre. À différents niveaux, les comportements de recours aux soins individuels apparaissent conditionnés par un ensemble de normes collectives générées par la communauté villageoise. L’analyse spatiale montre que ces variations comportementales décrivent deux ensembles géographiques, distingués par un niveau d’équipement sanitaire, des caractéristiques historiques, sociales et culturelles différentes. Ces résultats questionnent l’approche unifiée du milieu rural africain et appellent d’autres recherches, approfondissant l’analyse de l’impact de nombreux facteurs contextuels, quantitatifs et qualitatifs, sur les comportements de recours aux soins.

Le chikungunya à la Réunion : facteurs sociaux, environnementaux et comportementaux en situation épidémique
Michel Setbon, Jocelyn Raude

Entre mars 2005 et mai 2006, l’île de la Réunion a été frappée par une épidémie de chikungunya qui a touché 260 000 personnes, soit près de 38 % de la population de l’île. Le chikungunya est une maladie virale, transmise par un moustique, contre laquelle il n’existe aucun traitement efficace. Une enquête socio-épidémiologique a été réalisée en mai 2006 auprès d’un échantillon représentatif de la population (N = 1 035) qui visait à identifier les facteurs en relation avec une probabilité élevée de contamination : d’une part, des facteurs objectifs, socio-économiques, démographiques et environnementaux, et d’autre part des facteurs subjectifs, tels que la perception du risque, de la maladie et des modes de protection disponibles, les connaissances et croyances sur l’origine et les modalités de transmission de la maladie, les attitudes, et les modes de protection utilisés. L’analyse montre que la contamination est associée de façon significative : d’une part, avec un niveau socio-économique caractérisant les personnes défavorisées et vivant dans une maison individuelle avec jardin ; d’autre part, avec l’existence de croyances alternatives (non démontrées scientifiquement) qui, couplées à une attitude fataliste, fondent un sentiment de non-contrôlabilité de la contamination. En matière de comportements, seul l’usage fréquent de répulsifs corporels (sprays et crèmes) s’est avéré associé à une réduction de la probabilité de contamination. Ainsi, conditions socio-économiques, habitat, système de croyances et comportements présentent une forte interdépendance qui dessine des modèles socioculturels plus ou moins favorables à la contamination.

 


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