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  • Le mariage paysan russe au XIXe siècle. Alexandre Avdeev, Alain Blum, Irina Troitskaia.
  • La fréquence des accouchements gémellaires en France. La triple influence de la biologie, de la médecine et des comportements familiaux. Gilles Pison, Nadège Couvert.
  • Explorer l’explicatif : application à l’analyse biographique. Xavier Bry, Philippe Antoine.

Aspects de la discrimination envers les petites filles en Asie

  • Les variations régionales de la discrimination et de la surmortalité des petites filles en Inde. P. Arokiasamy.

Note de recherche

  • Le déficit de filles en Corée du Sud : évolution, niveaux et variations régionales. D.-S. Kim.

Bibliographie critique

  • Identité et ethnicité. Analyses de : S. CONDON, N. COUVERT, C. HAMEL, S. HOHMANN, K. KATEB, M. LADIER-FOULADI, H. LE BRAS, M. L. LÉVY, F. MAILLOCHON.

Le mariage paysan russe au XIXe siècle
Alexandre Avdeev, Alain Blum, Irina Troitskaia

Au XIXe siècle, la famille russe est insérée dans un cadre institutionnel et social spécifique, très différent de celui observé en Europe occidentale. Les contraintes qui encadrent et modèlent la formation des familles, et notamment le mariage, sont très fortes et de nature diverse : elles relèvent à la fois du servage et du pouvoir du propriétaire foncier qui lui est associé, des interdits de parenté et des interdits religieux, et du contrôle exercé par la communauté rurale. Une partie d’entre elles disparaît brutalement en 1861, avec l’abolition du servage, qui limitait très fortement la possibilité de choisir son conjoint à l’extérieur du domaine du propriétaire foncier. À partir des informations contenues dans les révisions (dénombrements fiscaux) et les registres paroissiaux, cet article analyse les pratiques matrimoniales des paysans serfs du comte Cheremetev avant 1861, dans trois villages russes proches de Moscou appartenant au domaine de ce comte, et les premières transformations postérieures à la réforme. Si l’abolition du servage conduit notamment à une augmentation des migrations matrimoniales, d’autres spécificités comme le caractère patrilocal du mariage perdurent, témoignant d’un ancrage anthropologique profond de certaines pratiques matrimoniales.

La fréquence des accouchements gémellaires en France. La triple influence de la biologie, de la médecine et des comportements familiaux
Gilles Pison, Nadège Couvert

La proportion d’accouchements gémellaires, qui était de 15 p. 1 000 en France au début du XVIIIe siècle, a retrouvé ce niveau en 2000 après être restée nettement en dessous entre-temps. Elle a notamment augmenté de 70 % depuis le début des années 1970, sous les effets combinés des traitements contre la stérilité, qui expliquent les deux tiers de la hausse, et du retard des maternités, qui en explique un tiers. Après avoir retracé l’évolution du taux de gémellité en France, l’article passe en revue ses différents facteurs avec un intérêt particulier pour deux d’entre eux : la limitation volontaire des naissances et la sélection par la fertilité. Les femmes qui accouchent de jumeaux s’engagent moins souvent dans d’autres grossesses que celles qui accouchent d’un seul enfant. Les conséquences de la survenue d’une grossesse gémellaire sur la probabilité d’agrandissement de la famille sont mesurées en analysant près d’un million de biographies féminines françaises recueillies par les enquêtes Famille. La France a enfin connu un pic de gémellité pendant la première guerre mondiale et juste après, en 1919 ; il vient d’un effet de sélection des couples les plus fertiles, qui sont aussi les plus prédisposés à avoir des jumeaux.

Explorer l’explicatif : application à l’analyse biographique
Xavier Bry, Philippe Antoine

Ce travail relie de façon empirique analyses factorielles et régressions linéaires généralisées (régression logistique, de Cox, etc.). Nous montrons comment ce couplage permet de faciliter l’exploration de données complexes comme les données biographiques (variant dans le temps, incomplètement observées) en vue de leur modélisation. Nous associons une méthode de régression à une nouvelle méthode factorielle – l’analyse en composantes thématiques – qui permet de tenir compte, dès le départ, d’un modèle conceptuel explicatif des données. Cette méthode est ensuite appliquée à l’analyse du divorce des hommes à Dakar, ce qui permet d’illustrer simplement chaque point méthodologique abordé.

Les variations régionales de la discrimination et de la surmortalité des petites filles en Inde
Perianayagam Arokiasamy

À partir des données de l’enquête nationale indienne sur la santé familiale (1992-1993), cet article décrit les variations régionales de la discrimination dont sont victimes les petites filles en matière de soins de santé en Inde, discrimination qui constitue le principal déterminant de la surmortalité, de l’ordre de 60-65 %, qui touche les filles dans les États du nord et du centre-nord du pays. Il existe un gradient régional d’inégalité entre garçons et filles en matière de mortalité des enfants qui est bien mis en valeur quand on classe les enfants par rang de naissance parmi les enfants de même sexe. Dans les régions du Nord et du Centre-Nord, la mortalité des filles excède celle des garçons de même rang de naissance de plus d’un tiers pour le premier enfant et davantage aux rangs supérieurs. Dans les régions du Sud et de l’Ouest, les indices de négligence à l’égard de la santé des petites filles et les niveaux correspondants de surmortalité juvénile féminine sont très faibles. Face aux contraintes culturelles liées au système patriarcal, le développement tend à réduire quelque peu les inégalités entre sexes en matière de santé et de mortalité des enfants ; mais on peut aussi observer, en sens inverse, que les discriminations sexuelles sont susceptibles de ralentir le processus de développement.


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