Audrey Lenoël

nous présente son contrat post-doctoral à l’Ined

© Ined - Colette Confortès

Il existe à l’Ined comme dans la plupart des établissements de recherche des chercheurs contractuels, appelés "post-doctorants". Audrey Lenoël, docteure en  "social policy", explique en quoi consiste son contrat et les spécificités du post-doctorat à l’Ined.

(entretien réalisé en mai 2016)

Comment est-on recruté pour un contrat post-doctoral, et pour combien de temps?

J’ai été recrutée sur un contrat post-doctoral à l’Ined dans le cadre du projet TEMPER (Temporary vs Permanent Migration). L’un des axes de travail de ce projet prévoyant la réalisation d’une enquête sur la migration de retour au Sénégal, une annonce de post-doc a été diffusée afin de trouver une personne pour en assurer la préparation et le suivi sur le terrain. J’ai postulé, peu de temps après avoir soutenu ma thèse à l’Université de Bristol, fin 2014. Ma candidature a été retenue et j’ai été recrutée à l’issue des différentes étapes de la sélection (envoi d’exemples de mes travaux, rédaction de deux résumés en français et en anglais sur le thème du projet et entretien avec le chercheur recruteur). Mon contrat, commencé en février 2015, était initialement d’un an, puis a été prolongé de deux années supplémentaires.

Quelle est la spécificité d’un contrat post-doctoral?

Les post-docs ont les mêmes droits et avantages que tous les chercheurs contractuels tels que précisés dans la charte de l’Ined les concernant. Nous sommes invités à participer activement à la vie scientifique de l’Ined, notamment dans le cadre de nos unités de recherche d’appartenance où nous pouvons par exemple présenter nos travaux, et nous avons accès aux formations délivrées à l’Ined. La spécificité du contrat post-doctoral réside dans le fait que, outre ses activités pour le projet sur lequel il a été recruté, le chercheur post-doc peut consacrer 20% de son temps à des travaux personnels (valorisation de la thèse, autres publications, candidatures...). J’ai également droit à ce qu’une conférence par an me soit financée afin de présenter mes travaux personnels.

Sur quel sujet travaillez-vous à l’Ined?

Je travaille sur la préparation et la mise en œuvre sur le terrain d’une enquête sur la migration de retour au Sénégal. Cette même enquête va être menée en Argentine, Ukraine et Roumanie, ce qui devrait permettre des analyses comparatives sur ce sujet. Je travaille par ailleurs à la valorisation de ma thèse qui portait sur les femmes restées au pays au Maroc. Dans cette étude utilisant une méthodologie mixte (analyse de données d’enquête et de récits de vie), j’ai interrogé l’hypothèse qu’une émigration largement masculine puisse amener à une certaine autonomisation des femmes vivant dans les ménages d’émigrés dans le pays d’origine, en m’intéressant plus spécifiquement à la prise de décision dans ces ménages et à la participation des femmes au marché du travail.