Are young women more left-wing than young men? Voting in the 2024 general election through the lens of gender and age
Are young women more left-wing than young men ? Voting in the 2024 general election through the lens of gender and age
Intervenante : Anja Durovic (chercheuse post-doctorante UVSQ, Laboratoire professions, institutions, temporalités (PRINTEMPS) ; discutant : Michael Durand (chercheur post-doctorant Ined, Unité de recherche 04 : Genre, sexualité et inégalités)
Cet article analyse les résultats des forces arrivées en tête du premier tour des élections législatives anticipées de 2024, le Nouveau Front Populaire (NFP) et le Rassemblement National (RN). Il le fait au prisme du genre et de l’(hétéro-)sexisme dans une perspective intersectionnelle croisant âge, genre et classe sociale. L’article dialogue ainsi avec des recherches internationales récentes sur les écarts genrés en matière de placement idéologiques et de choix électoraux entre les jeunes femmes et hommes. Quatre résultats en ressortent : les électrices se sont plus mobilisées que les électeurs ; elles ont voté autant que les hommes pour les candidats du RN ; on n’observe pas le modern gender gap qui se dessinait chez les jeunes femmes en 2022 ; et les attitudes sexistes (contre les femmes) et hétérosexistes (contre les LGBTQI+) sans effet sur le vote RN en 2022 ont cette année deux effets symétriques : elles augmentent la probabilité de voter pour le RN et diminuent celles de voter pour le NFP. Globalement, le cas de la France en 2024 souligne que la distinction entre les attitudes politiques et les comportements électoraux genrés reste cruciale.
Biographie de Anja Durovic :
Anja Durovic est chercheuse postdoctorale au CNRS et au laboratoire PRINTEMPS (UVSQ /Université Paris-Saclay) et coordinatrice (avec Camille Peugny et Vincent Tiberj) du SOSI DEMAIN « Dispositif d’Etude et de Mesure des Attitudes et Inégalités au sein des Nouvelles générations ». Elle est également membre du comité de pilotage du Réseau d’Études Électorales Françaises.
Ses recherches portent sur les inégalités de genre et de génération dans les attitudes et comportements politiques ainsi que sur l'utilisation des enquêtes d'opinion par les gouvernements en France et en Allemagne.
Sa thèse de doctorat en science politique « Le paradoxe du gender gap. Citoyenneté, renouvellement générationnel et évolution des inégalités de genre dans la participation politique en Europe de l'Ouest (1981-2016) » a reçu une mention spéciale du prix de thèse Jean Blondel du Consortium européen pour la recherche en science politique (ECPR) en 2021.