Qualité des soins prodigués en maisons de naissance en France en 2018

the Monday 07 December 2020 at En visioconférence uniquement de 11h30 à 12h30

Présenté par : Anne Alice Chantry (EPOPé Inserm-Inra & Ecole de Sage-femme de Baudelocque) ; Discutant : Virginie Rozée (Ined, UR14)

Les maisons de naissance (MDN) offrent un modèle de soins continu, patient-centré, et innovant qui favorise la salutogénèse. Elles font partie intégrante de l’offre de soins en périnatalité dans la plupart des pays à haut niveau de ressources.

Objectif : Evaluer la qualité des soins prodigués en 2018 dans les 8 MDN françaises autorisées à fonctionner de façon expérimentale.

Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude épidémiologie descriptive nationale de l’activité des 8 MDN françaises en 2018. La population d’étude concernait toutes les femmes suivies en MDN pendant la grossesse et ayant un accouchement planifié dans ces structures.

Résultats : Au total, 649 femmes ont été prises en charge en MDN au cours du travail et 506 y ont effectivement accouché (transferts en maternité : n=143, 22%). Concernant l’efficacité des soins, on notait très peu d’interventions parmi les femmes ayant accouché en MDN : moins de 3% de rupture artificielle des membranes, moins de 2% d’épisiotomies. Sur l’ensemble des femmes ayant eu un travail en MDN, 90,5% ont accouché par voie basse spontanée, 6,5% par voie instrumentale et 3% par césarienne.

Concernant la sécurité, l’étude montrait 1,4% d’hémorragies sévères quel que soit le lieu final d’accouchement et 0,4% de ré-hospitalisation dans le mois suivant l’accouchement. Les complications néonatales étaient très peu fréquentes avec 1,7% d’enfants ayant nécessité des gestes de réanimation à la naissance. Un décès néonatal a été identifié (0,2%

IC95%[0,0% – 0,9%]).

 

Conclusion : Notre étude montre que les MDN françaises présentent un niveau de sécurité satisfaisant et une très faible fréquence d’interventions.

Anne Alice Chantry

Sage-femme de formation, Anne Chantry est également docteure en santé publique. Elle est aujourd’hui chercheuse associée en épidémiologie périnatale au sein de l’équipe Epopé (Epidémiologie Périnatale, obstétricale et pédiatrique) de l’unité Inserm U1153 au sein du CRESS de l’université de Paris. Elle a consacré sa thèse à la morbidité maternelle sévère et à l’évaluation de la performance des bases de données hospitalières pour y surveiller la santé maternelle. Ses projets portent aujourd’hui plus sur l’accouchement normal.

Qualifiée Maître de conférence depuis 2015, elle enseigne parallèlement de la licence au master à l’école de sage-femme de Baudelocque (APHP, Université de Paris).