The differentiation of body learning in early childhood at the intersection of gender and social class.
The differentiation of body learning in early childhood at the intersection of gender and social class.
Intervenante : Inès Malroux (doctorante en sociologie à l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, (UMR Iris, CNRS, Inserm, EHESS) ; discutante : Hanna Maly-Motta (Post-doctorante à l'Ined Unité Elfe pour le projet SoGenre)
« Encourager l’autonomie » des enfants est une injonction communément formulée à l’égard des parents. L’autonomie est alors formulée comme une compétence globale acquise au cours du développement de l’enfant. Elle peut toutefois être décomposée en différents domaines pour lesquels il est plus ou moins valorisé d’être précocement autonome. L’autonomie corporelle, dont il sera question dans cette communication, fait l’objet de recommandations variables. S’il est valorisé de savoir se vêtir seul à un jeune âge, ce n’est pas le cas pour d’autres tâches d’hygiène censées être encadrées de près par les parents. Les injonctions à la mise en autonomie des enfants peuvent donc être contradictoires. Aussi, en fonction des contraintes parentales et des normes et valeurs propres à chaque milieu social, elles peuvent rencontrer une adhésion variable.
Par ailleurs, l’encouragement de l’autonomie corporelle vise différemment les enfants en fonction de leur genre. La socialisation des jeunes filles encourage un goût pour les questions du corps, du soin et de l’esthétique, qui peut contribuer à la mise en autonomie des pratiques corporelles plus précocement que pour les garçons.
A partir des données de l’enquête ELFE, nous explorons la différenciation de l’autonomie en fonction des caractéristiques socioéconomiques des familles et du genre des enfants dans trois pratiques d’hygiène et de soin de soi : la réduction du port de couches, l’habillement et le brossage de dents. Nous discutons ces différences au prisme de la socialisation primaire, des normes sociales et des contraintes pesant sur l’exercice de la parentalité.
Biographie de Inès Malroux :
Inès Malroux est doctorante au CRIS (Centre de recherche sur les inégalités sociales, Sciences Po) et membre de l’ERC Gendhi (Gender and health inequalities) depuis septembre 2022. Ses recherches en sociologie quantitative portent sur la prime socialisation de genre et de classe sociale et la différenciation des apprentissages langagiers, corporels et moteurs dans la petite enfance, à partir des données de l’enquête ELFE.