What is the social reproduction of the socio-professional elite ?

Alors que les inégalités augmentent en haut de l’échelle sociale, on mesure encore mal les mécanismes de sélection et de reproduction au sein des professions les plus élevées. Une nouvelle catégorie développée dans le cadre de la dernière rénovation de la nomenclature des Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS 2020), les dirigeants et professionnels de haut niveau, permet pour la première fois d’étudier la mobilité sociale de l’« élite socioprofessionnelle ». À partir des enquêtes Emploi de l’Insee, nous commençons par présenter cette catégorie, qui regroupe les 3 % des professions les plus élevées, et les différences entre ses composantes en termes de genre, de revenu et de diplôme. Nous montrons ensuite la force de la reproduction  sociale qui la caractérise.

Les chances relatives d’accéder à cette élite sont 65 fois plus élevées quand on est issu·e de l’élite que des professions peu qualifiées – contre « seulement » 17 fois quand on est issu·e des autres professions de niveau supérieur (cadre hors  élite). On ne relève pas de différences notables entre femmes et hommes. Les destinées sociales apparaissent toutefois inégales entre les différentes fractions qui composent l’élite. La fraction à la fois économique et culturelle, composée de professions libérales, apparaît nettement dominante par rapport à la fraction culturelle et à la fraction économique. Cette dernière est plus propice aux mobilités sociales ascendantes des transfuges de classe.