Gender throughout the life cycle

Gender is not simply an independent variable. It is the social construction of women and men, and the power relations between them. This research axis looks at the biographical construction of gender, that is, how representations, behaviors, attitudes, and asymmetries between women and men are constructed throughout the life course. Gender is a structuring component of primary socialization, rooted in structural inequalities between the sexes. But it is also continuously reproduced through interactions and everyday experiences. Far from being permanent, gender relations are indeed defined and renegotiated in real-life situations and especially at key moments and events in life. The project looks at how this secondary socialization challenges and sometimes changes dispositions acquired in primary socialization. We are also interested in women’s and men’s “subjective age”, meaning their different attitudes towards age and ageing. These gender differences regarding the experiences of youth, middle age and old age are powerful indicators of the persistence and the internalisation of gender inequalities.

Si le genre est un rapport social sans cesse activé, rappelé et renégocié au fil de la vie, il importe donc de l’étudier en situation. Une approche heuristique consiste à saisir les rapports sociaux de sexe à partir des moments de transition, moments de tension ou des situations critiques. L’hypothèse est que si le genre structure la vie ordinaire, il est rappelé avec une force particulière à certains moments de la vie (puberté, entrée dans la sexualité, formation du couple, arrivée du premier enfant, séparation, fin de la vie active…) et dans des conditions « extraordinaires » (célibat prolongé, grande précarité économique, chômage, détérioration de la santé, demande d’aide d’enfants adultes ou de parents âgés…). L’observation de ces moments particuliers, qui peuvent être des moments de réorganisation ou de tension matérielle ou temporelle, a ainsi un intérêt particulier pour l’étude du genre.

Cet axe s’organise autour de deux pistes de recherche. 1) La première s’intéresse à la jeunesse. Cette période de vie a connu des transformations profondes au cours des dernières décennies dans le domaine de la sexualité et du genre. On constate une diversification des relations intimes, une visibilité accrue des homosexualités, le report de la mise en couple, la constitution des violences sexuelles en problème public, la pluralité des manières de dire son genre ou encore l’apparition de nouvelles pratiques avec l’essor des technologies numériques. Ces questions sont au cœur d’une nouvelle enquête nationale consacrée à la vie affective des jeunes adultes, l'enquête ENVIE : https://envie.site.ined.fr/ Cette enquête part de l’hypothèse que la sexualité et le couple sont particulièrement révélateurs des enjeux propres à la jeunesse et, à l’inverse, que cet âge de la vie – caractérisée par l’incertitude et la précarité – renseigne sur les inégalités profondes qui se logent dans la vie intime. 2) Un deuxième ensemble de travaux s’intéressent aux trajectoires de vie. Étudier le genre au fil de la vie n’est pas seulement saisir les enjeux propres à chaque âge. Il s’agit aussi de comprendre comment les pratiques et les aspirations des personnes se reconfigurent avec les expériences vécues ou se figent à un moment donné. Cet enjeu est d’autant plus grand que l’on observe une diversification croissante des parcours professionnels et familiaux. Dans ce contexte, les trajectoires (individuelles et collectives) peuvent être appréhendées comme une socialisation secondaire dont il s’agit de saisir les logiques genrées.

Cet axe de recherche mobilise divers types de matériaux empiriques. Il repose d’abord sur la construction et l’exploitation d’enquêtes statistiques consacrées à différents thématiques dont notamment la jeunesse, la sexualité et le couple. Ces analyses sont souvent articulées avec des études qualitatives : l’axe regroupe une série d’enquêtes par entretien dont certaines sont associées à des analyses par observation. Enfin, le projet mobilise des données de gestion issues d’Internet, de la presse ou des données administratives. Ces nouvelles sources sont utilisées pour objectiver des pratiques difficilement captées par les enquêtes ordinaires. Elles viennent enrichir et compléter les connaissances produites à l’aide d’entretiens et de questionnaires.