Housing and vulnerable populations

Since the early 2000s, housing inequalities – associated with greater housing vulnerability – have been increasing in France. This key project focuses on populations on the margins of the housing market who are the primary victims of these inequalities. For young people, immigrants and their descendants, and people with no family support or who are excluded from the labour market, finding a decent place to live is an increasingly difficult task. They often depend on institutions for accommodation or for help in improving their housing conditions. The researchers working on this project aim to describe the trajectories that lead into or out of housing insecurity, to understand the experience of these situations and the role of institutions and family and social networks in addressing the problem.

Les chercheurs de ce projet phare étudient des populations rencontrant des problèmes de logement ou se tenant à l’écart du logement ordinaire. Ils s’intéressent à la privation de domicile, à l’hébergement à l’hôtel ou en foyer, en structure d’urgence ou chez un tiers, ou encore à l’occupation d’un habitat marginal (tente, cabane, caravane…). Les facteurs conduisant à la précarité résidentielle sont en partie identifiés : manque de ressources économiques lié à une marginalité sur le marché du travail, faiblesse du soutien familial, discriminations, etc. Il reste cependant à explorer ces processus de façon plus fine. Les chercheurs de ce projet s’attachent donc à décrire les parcours conduisant à la marginalité résidentielle ou permettant d’y échapper. Certains aspects retiennent particulièrement leur attention. C’est le cas de la question classique du rôle du travail, de la migration et de la précarité professionnelle dans la privation de domicile. Plusieurs travaux s’intéressent en outre à l’effet de l’âge et abordent le cas spécifique des jeunes qui font partie des premières victimes de la crise économique et du « logement cher ». Des études portent ainsi sur les jeunes placés par l’Aide Sociale à l’Enfance. Le rapport aux institutions est également abordé, et notamment la question de la "violence institutionnelle". Pour les populations stigmatisées sur le marché immobilier privé, le logement social ou l’hébergement institutionnel peuvent se révéler la seule solution envisageable. Comment les personnes en viennent-elles à recourir aux institutions ou, à l’inverse, qu’est-ce qui explique qu’elles ne sollicitent pas les services sociaux ? Il s’agit donc d’examiner les conditions du recours comme du « non-recours » (Warin, 2009), ce dernier pouvant être à l’origine de la marginalisation sociale. Enfin, les questions du rapport au territoire et à l’entourage sont prises en compte de façon transversale. Quel est le rapport des personnes à leur quartier, dont on sait qu’il constitue une ressource particulière pour les catégories populaires ? Quel est le rôle de l’entourage dans l’accès à un logement autonome et quelles sont les conséquences de l’isolement relationnel ? D’une façon générale, les participants à ce projet analysent donc la vulnérabilité résidentielle dans une perspective longitudinale en lien avec ce qui se joue dans les sphères de la famille, du travail, de la migration et dans le rapport aux diverses politiques sectorielles.

Ce projet de recherche s’articule autour de deux axes. Dans le premier axe, nous concentrons notre attention sur les populations en marge du logement, qu’il s’agisse de personnes mal logées, non logées ou résidant dans des habitats atypiques. Dans le second axe, la réflexion se centre sur la situation des jeunes qui figurent parmi les premières victimes de la crise du logement. À partir d’enquêtes quantitatives, comme l’enquête « Sans Domicile » et « ELAP », et de travaux qualitatifs, nous étudions les trajectoires résidentielles et biographiques de ces populations, leurs conditions de vie, leur entourage relationnel, leurs liens avec le territoire de résidence, ainsi que leur rapport aux institutions (administrations, travailleurs sociaux, associations).

Les recherches de ce projet-phare privilégient un regard interdisciplinaire, qui mêle sociologie, démographie et ethnographie. Elles articulent des méthodes qualitatives et quantitatives et adoptent, quand c’est possible, un regard longitudinal sur leur objet d’études. Les deux principales enquêtes quantitatives mobilisées sont l’enquête « Sans Domicile » et « ELAP » (Etude longitudinale sur l'autonomie après le placement. Des enquêtes par entretiens et observations sont également menées auprès de jeunes sortant de placement, vivant en FJT (Foyer de jeunes travailleurs) et de personnes vivant dans des logements non-ordinaires.

List of participants