Violences envers les femmes dans les espaces publics, au travail et dans les couples en Guadeloupe

Communiqué Publié le 25 Novembre 2019

1ers résultats de l’enquête Virage dans les Outre-mer

À l’instar de l’enquête Violences et rapports de genre (Virage) dans l’hexagone, l’un des objectifs centraux de l’enquête Virage dans les Outre-mer est de mesurer, pour les femmes, les faits de violences verbales, psychologiques, physiques et sexuelles. Ces faits concernent d’une part, les violences vécues au sein de la sphère conjugale, au travail et dans les espaces publics au cours des 12 derniers mois et, d’autre part, celles vécues durant toute la vie dans ces mêmes sphères ainsi que dans la sphère familiale.
La collecte a été réalisée par téléphone en Guadeloupe du 22 janvier au 13 décembre 2018 auprès d’un échantillon représentatif de 2 014 femmes de 20 à 69 ans. Les premiers résultats analysés concernent les violences exercées dans les 12 derniers mois précédant l’enquête.

Plus d’une femme sur dix confrontée à des faits de harcèlement lors de ses déplacements dans les lieux publics

  •  8 % de femmes rapportent des propositions sexuelles insistantes malgré leur refus et 3 % ont subi des attouchements des seins, fesses ou des baisers forcés.
  • Si les femmes sont principalement victimes d’hommes inconnus, les proportions d’auteurs connus sont significatives, notamment en ce qui concerne les propositions sexuelles insistantes (seulement 41 % d’inconnus) et les attouchements (52 % d’inconnus). Ce résultat est ainsi à resituer dans le contexte de fort niveau d’interconnaissance social des territoires insulaires.
  • L’effet de l’âge est particulièrement marqué : les jeunes femmes entre 20 et 29 ans sont les plus exposées aux propositions sexuelles insistantes (17 % contre 8 % de l’ensemble des femmes) et sont davantage suivie avec insistance (8 % contre 3 %).

Une femme sur vingt-cinq est victime de harcèlement sexuel au travail, principalement de ses collègues

  • 1 femme sur 25 est victime de harcèlement sexuel au travail. Les auteurs sont principalement des collègues (48 %) mais également des usagers et patients (32 %) et des supérieurs hiérarchiques (24 %).
  • Même si les victimes sont principalement des jeunes femmes entre 20 et 29 ans (10 % d’entre elles), le harcèlement sexuel demeure présent tout au long de la vie professionnelle des femmes.
  • Les femmes cadres sont particulièrement concernées par le harcèlement sexuel mais également les femmes des professions intermédiaires administratives de la fonction publique (1 femme sur 10 pour chaque catégorie) et les employées du commerce (6 %).

Près d’une femme sur cinq en situation de violences conjugales…

  • Les faits de violences psychologiques sont les plus déclarées et concernent 1/3 des femmes dont 17 % sont en situation de harcèlement. 4 % de femmes sont victimes de violences physiques.
  • Tous les types de violences doublent, voire triplent parfois pour les femmes qui se sont séparées dans l’année : de 34 % pour les femmes en couple, les violences psychologiques passent à 62 % lorsqu’elles se sont séparées dans l’année ; quant au harcèlement, il passe de 15 % à 38 %. Les violences physiques touchent 9 % des femmes séparées dans l’année contre 3 % des femmes en couple et les violences sexuelles 7 % d’entre elles contre 2 %.
  • Près d’1 femme sur 5 (soit 19 %) est en situation de violences conjugales.

…avec des facteurs associés qui sont l’inactivité, le pluripartenariat masculin et les difficultés connues dans l’enfance

  • L’indicateur de violences conjugales est de 28 % pour les femmes inactives. Le chômage du conjoint semble jouer un rôle également important puisque l’indicateur est de 25 %. La situation économique joue un rôle puisque les femmes indiquant que leur situation financière est très difficile sont davantage en situation de violences conjugales que les autres (23 %) ainsi que celles en situation de dettes (29 %).
  • La monoparentalité est un facteur de vulnérabilité puisque l’indicateur de violences conjugales concerne 26 % des femmes en couple.
  • Les difficultés connues dans l’enfance et l’adolescence apparaissent comme des facteurs augmentant le risque de subir des violences conjugales : l’indicateur concerne 32 % des femmes ayant déclaré des privations et négligences durant l’enfance et 34 % de celles qui ont été punies ou frappées injustement. Il est de 28 % pour celles qui ont connu un climat de tensions ou de violence entre les parents, ou ont souffert de l’alcoolisme d’un proche.

 

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