Le rôle de l’emploi et de l’instruction sur la santé perçue des mères de famille monoparentale en Suisse

le Lundi 04 Juillet 2016 à l’Ined, salle Sauvy, exceptionnellement de 11h00 à 12h30

Présenté par Emanuela Struffolino (WZB - Berlin Social Science Center) ; discutant : Myriam Khlat (Ined)

Les mères sans conjoint et avec des enfants à charge sont plus susceptibles d’être sans emploi et pauvres, facteurs qui augmentent les risques d’être également en mauvaise santé. En Suisse, l’insuffisance des politiques de conciliation entre travail et famille et une fiscalité qui avantage les couples mariés adoptant une division traditionnelle du travail se traduisent par de faibles taux de participation des mères au marché du travail. Pour le cas particulier des mères seules vivant avec leurs enfants, l’emploi peut être associé à une meilleure santé parce qu’il atténue les difficultés économiques liées au fait d’être le seul pourvoyeur de ressources du foyer. Cependant, le travail peut représenter un facteur de stress supplémentaire étant donné que les mères seules assument la majeure partie des soins aux enfants. Comment l’état de santé autodéclaré est-il associé à la situation familiale et le statut d’emploi en Suisse ? Nos analyses à partir du Panel suisse de ménages (vagues 1999-2011) montrent que les mères seules qui sont hors du marché du travail présentent plus de risques de déclarer un mauvais état de santé, en particulier si elles sont titulaires d’un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En revanche, les mères seules se déclarent en meilleure santé si elles travaillent à temps plein plutôt qu’à temps partiel, alors que c’est l’inverse pour les mères en couple.

 

Emanuela Struffolino

Emanuela Struffolino est post-doctorante dans l’unité de recherche "Démographie et inégalités" du WZB - Berlin Social Science Center. Elle a obtenu son doctorat en sociologie en 2014 à l’Université de Milano-Bicocca. Dans sa thèse, elle étudie l’évolution au cours du temps des débuts de carrière professionnelle en Italie, et les contrastes selon le niveau d’études et le sexe. De 2014 à 2015, elle a rejoint le Pôle de recherche national "LIVES – Surmonter la vulnérabilité : perspective du parcours de vie", à l’université de Lausanne. Elle y a étudié l’impact de la transformation des structures familiales sur les parcours de vie et notamment les dimensions du bien-être, de la santé et de l’activité professionnelle. Ses recherches actuelles concernent, entre autres, la relation entre les processus démographiques et les inégalités sociales, plus précisément la manière dont les facteurs traditionnels de la stratification sociale –comme le niveau d’études ou la classe sociale – s’articulent avec les formes émergentes d’inégalités dues à la diversité des parcours familiaux.