Etude statistique sur la prise en charge par l’association Voix de Femmes des personnes concernées par un mariage forcé.

le Lundi 12 Janvier 2015 à l’Ined, de 11h30 à 12h30 en salle Sauvy

Présenté par Nisrin Abu-Amara (Ined et Paris III) ; discutante : Véronique Hertrich (Ined)

Basée sur une étude quantitative et qualitative auprès d’une association militante contre les mariages forcés en Ile de France, cette communication portera sur l’analyse des situations de domination familiale et sociale de femmes en risque de mariage forcé, ou qui ont déjà été mariées de force par leurs familles, issues de différents courants migratoires en France (étude réalisée en coopération avec Christelle Hamel (INED), en 2012-2013, avec le soutien du Service des droits des femmes et de l’égalité  entre les femmes et les hommes, ministère des Affaires sociales, de la Santé et des droits des Femmes).   

       
Partant d’une analyse statistique de 1000 dossiers et des entretiens avec les membres de l’association Voix de Femmes, cette recherche illustre la tension entre les perceptions subjectives de ces femmes et les différentes facettes de domination familiale mais également sociale et économique qui entravent leur accès à l’autonomie. Ayant des conséquences violentes pour ces femmes, ce conflit est révélateur d’un processus de changement social (à la fois au sein des minorités, que dans les pays d’origine) qui se heurte aux expériences de précarité sociale et économique de ces femmes, parfois confrontées à la discrimination et au racisme.
Cette recherche rend compte également des résistances mises à l’œuvre autant par ces jeunes femmes, que par l’association concernée, à travers des actions concrètes (recherche d’hébergement, accompagnement juridique), mais également des actions de sensibilisation de l’association (notamment dans les écoles) visant un changement de normes de mise en couple et des rapports femmes-hommes.