Un archipel du travail. Enquête aux interstices de l’emploi et du droit des travailleurs sans-papiers

le Lundi 13 Février 2023 à l’Ined de 11h30 à 12h30, en présentiel en salle Sauvy & en visioconférence via zoom

Un archipel du travail. Enquête aux interstices de l’emploi et du droit des travailleurs sans-papiers

Intervenante Emeline Zougbédé (chercheuse CNRS, Institut convergences migrations - associée CERLIS UMR 8070) ; discutante : Julia Descamps (chercheuse Ined UR08 migrations internationales)

Faisant l’étude des situations d’emploi de travailleurs sans-papiers originaires de la vallée du fleuve Sénégal, on se propose d’en explorer les logiques économiques et politiques, lesquelles loin d’être concurrentes, sont complémentaires. Identifiant les articulations qui existent entre la fragmentation des statuts d’emploi observée et celles des statuts juridiques, on montre comment, s’agissant de l’emploi des migrants sans-papiers, ces fragmentations ne peuvent être pensées l’une sans l’autre. C’est donc en envisageant le statut de travailleur immigré sans-papiers comme un tout inextricable fabriqué conjointement par les politiques d’entreprises et l’encadrement de la migration que l’on en fera la démonstration. À rebours des situations d’exploitation premièrement décrites, on présentera également une analyse des récentes grèves du travail de sans-papiers, soulignant ainsi les capacités mobilisatrices de travailleurs précaires et sans-papiers.

Biographie de Emeline Zougbédé

Emeline Zougbédé est titulaire d’un doctorat en sciences sociales et chercheuse associée au laboratoire au CERLIS. Ses recherches s’inscrivent dans différents champs disciplinaires des sciences sociales. Elle s’intéresse aux rapports sociaux d’emploi en migration en lien avec les politiques publiques, en questionnant leur versant normatif et méritocratique comme principe structurant du travail et des pratiques professionnelles que cela soit le fait de populations migrant·es, d’agent·es de l’État, ou de soutiens à la « cause immigrée » comme les syndicats. Travaillant sur des populations masculines, elle interroge la dimension genrée des processus qu’elle étudie et leurs effets.