Usage des écrans à l’âge de 2 et 3,5 ans : associations avec le sommeil et le développement de l’enfant

le Lundi 01 Mars 2021 à L’Ined, en visio-conférence de 11h30 à 12h30

Présenté par Karen Milcent (Ined) ;

Discutant : Olivier Masson-Halimi (MILDECA)

Résumé

L’étude des effets de l’utilisation des écrans sur le développement de l’enfant fait intervenir des relations complexes entre écrans, enfants et parents. L’étude Elfe dispose d’informations à des âges différents, à la fois sur les types d’écrans, l’environnement socioéconomique et éducatif associés à leur usage et sur la santé des enfants.

Sur le grand échantillon d’enfants vivant en France métropolitaine que représente la cohorte Elfe, les travaux montrent qu’en tenant compte d’un grand nombre de facteurs de confusion, il existe des liens entre l’usage précoce des écrans aux âges de 2 et 3,5 ans et des troubles du sommeil aux mêmes âges ainsi que des difficultés d’apprentissages en école maternelle à 4,5 ans et des troubles du comportement principalement à type d’hyperactivité/inattention à 3,5, 4,5 et 5,5 ans. Ces relations semblent avoir un effet dose et suggèrent un effet seuil au-delà de 2 heures d’utilisation quotidienne des écrans.

Nous ne pouvons conclure fermement que l’usage d’écrans est associé de façon indépendante aux troubles du neuro-développement pouvant être identifiés par le M-CHAT à 2 ans. Ces résultats sont issus d’une étude observationnelle et devront être examinés par des analyses longitudinales avec les trajectoires d’utilisation des écrans et d’évolution des troubles. À ce stade néanmoins, les résultats ne remettent pas en cause les recommandations de limitation de l’exposition des jeunes enfants aux écrans.

Biographie

Pédiatre de formation, Karen Milcent est également docteure en santé publique. Elle est praticien hospitalier à l’hôpital Antoine Béclère et travaille au sein de l’équipe Elfe en tant que coordonnatrice santé. Sa thèse était consacrée aux outils diagnostiques pour la reconnaissance des infections bactériennes chez les nourrissons fébriles. Au sein de l’équipe Elfe, elle travaille sur le projet issu du partenariat entre les services départementaux de PMI et la cohorte Elfe : le premier examen de prévention primaire à l’école maternelle.