Installation familiale en Isère et trajectoires d’activité des immigrées maghrébines

À partir de cas de femmes « regroupées », c’est-à-dire arrivées en France, et en particulier en Isère, en bénéficiant d’une procédure de regroupement familial, la communication montre que les migrations féminines sont façonnées par des rapports de pouvoir intra-familiaux issus de la socialisation genrée, et alimentés par des politiques migratoires elles-mêmes adossées à un ordre du genre. Pour nombre d’enquêtées, le mariage avec un homme émigré et le retrait du marché du travail pour prendre en charge le travail domestique sont associés à un modèle d’ascension sociale en migration. Les conditions de vie en France sont néanmoins susceptibles de bousculer les arrangements conjugaux et avec les descendants autour du travail et de rendre souhaitable l’entrée sur le marché du travail. Finalement, et parce qu’elles disposent généralement de peu de ressources, la (re)prise d’emploi des femmes a tendance à renforcer et à performer les rapports de genre au sein des familles. La communication montre comment les espaces de vie et de résidence influencent les étapes de ces trajectoires d’activité.

Sofia Aouani est postdoctorante au CSO (Sciences Po), docteure en sociologie de l’Université Grenoble-Alpes. Sa thèse porte sur les trajectoires migratoires et professionnelles des immigrées maghrébines installées en France entre les années 1960 et 2000. Elle travaille également sur les effets de l’espace géographique sur les trajectoires socio-économique des immigrés.

Julie Fromentin, Ined

Le séminaire est ouvert à toutes et tous en présentiel et en distanciel. Il sera également disponible sur Teams via le lien suivant.

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