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Les Français et l’environnement

Collection : Cahiers

141, 1998, 258 pages

Papier

n° ISBN 978-2-7332-0141-1

26,00 € Acheter

Introduction — Le contexte et les conditions de l’enquête " Populations-Espaces de vie-Environnements "
Chapitre I. — L’univers des représentations associées au mot environnement
Chapitre II. — L’univers des opinions sur l’environnement
Chapitre III. — Système de représentations de l’environnement
Chapitre IV. — Système de représentations de la nature

Conclusion — Bilan et perspectives de l’enquête
Annexe I. — Le plan de sondage de l’enquête
Annexe II. — Les mots figurant dans les réponses à la question : " Si je vous dis "environnement" qu’est-ce que ça évoque pour vous ? "
Annexe III. — Le questionnaire de l’enquête

L’environnement est devenu l’objet d’un débat politique et scientifique intense, avec la reconnaissance, depuis une trentaine d’années, de l’importance des risques écologiques qui menacent notre planète : dégradation du milieu naturel, épuisement des ressources en terre, en eau ou en forêts, pollutions en tous genres, parfois catastrophiques (Tchernobyl, marées noires…), réchauffement de la planète, accroissement du volume des déchets non traités, augmentation rapide des quantités d’eau usée non recyclée, etc.

Dans le même temps sont intervenus de profonds changements des modes de vie dans les sociétés industrielles, plus soucieuses de la qualité du cadre de vie, plus sensibles à la nature, aux paysages, à la faune, à la flore, à la préservation d’espaces vierges de toute présence humaine.

Tout se passe donc comme si nos sociétés prenaient conscience de l’influence qu’exercent les groupes humains sur la biosphère. Mais en est-il vraiment ainsi ? Que pensent réellement les individus de l’environnement et des problèmes liés à sa préservation ?

C’est à ces questions que tente de répondre l’enquête " Populations-Espaces de vie-Environnements ", effectuée par l’Ined auprès d’un échantillon représentatif de la population française.

Cette recherche est, à bien des égards, pionnière, car les représentations de l’environnement étaient mal connues. On ne disposait, il y a peu, que d’informations qualitatives ou de données fragmentaires sur la perception des nuisances liées aux bruits, au gaz d’échappement, aux déchets, sur la conscience des risques encourus, sans pouvoir établir de lien entre les opinions et les pratiques. Cette enquête, en collectant de nombreuses informations sur les opinions et attitudes relatives à l’environnement, permet de dresser un tableau d’ensemble et en particulier d’apprécier comment s’est développée la " conscience écologique " des Français.

Plusieurs idées forces émergent. L’environnement est étroitement associé à l’idée de nature, mais d’une nature dont l’homme fait partie, socialisée et proche des personnes interrogées, qui ignorent largement la dimension planétaire du concept. L’opinion est relativement sensibilisée aux problèmes liés à l’environnement, mais ceux-ci ne constituent pas une préoccupation majeure, comme l’emploi ou les revenus. D’ailleurs, s’il fallait choisir entre la poursuite du progrès technique et économique et la préservation de l’environnement, les personnes interrogées se prononceraient nettement pour le premier terme de l’alternative, et d’autant plus que leur situation personnelle est précaire.

L’enquête aborde bien d’autres sujets, tels que la crainte des conséquences sanitaires des perturbations de l’environnement, l’opinion sur la concentration urbaine, la pollution de l’air, de la terre et de l’eau, etc.

Sur tous ces thèmes, la cohérence des réponses est à bien des égards exemplaire, mais elles révèlent le manque de formation de la population, ainsi que la suspicion liée à l’absence d’information indépendante et de réel débat dans la communauté politique française.

En définitive, cette enquête révèle un divorce profond entre le langage des spécialistes et celui des citoyens, dans un domaine qui est au cœur de la gestion de la cité. En France parler de citoyenneté écologique est encore prématuré.

 

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