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  •  Éditorial - Henri Leridon
  • La transition de la fécondité en Iran - Marie Ladier-Fouladi
  • Le facteur démographique dans la marche de l’Irlande vers la partition (1607-1921) - Youssef Courbage
  • Patronymes italiens et migration italienne en France entre 1891 et 1940 - Anna Degioanni, Antonella Lisa, Gianna Zei, Pierre Darlu
  • Les transformations socio-démographiques des filières de l’enseignement supérieur de 1985 à 1995. Essai d’interprétation - Pierre Merle
  • Treize ans de réflexion : de l’histoire des populations à la démographie historique (France, 1945-1958) - Paul-André Rosental

Notes et documents

  • Une enquête sur la pratique de la langue française au Liban - Youssef Courbage
  • Garçon ou fille ? Les préférences pour le sexe des enfants dans les générations suédoises 1946-1975 -  Ylva Schullström
  • Les Français à la Nouvelle-Orléans (1850-1860) - Jacques Houdaille

Bibliographie

Analyse critique

  • Histoire de la population française  - Jacques Dupâquier
  • L’économie algérienne à l’épreuve de la démographie - Lhaocine Aouragh
  • Changer de nom - Nicole Lapierre
  • Fertility, Class and Gender in Britain, 1860-1940 - Simon Szreter
  • Current Population Report, Special Studies : How we’re changing : Demographic State of the Nation, 1996
  • European Journal of Population : Extreme longevity in five countries

 


La transition de la fécondité en Iran
Marie Ladier-Fouladi

La fécondité est restée pendant longtemps très forte en Iran et ne commence à baisser vraiment que dans la seconde moitié des années quatre-vingt. L’amorce de la transition de la fécondité sous la République islamique met en question les hypothèses qui attribuaient le maintien à un niveau élevé de la fécondité et le retard de la transition au retour de l’islam sur la scène politico-juridique iranienne. En effet les changements des lois, et plus spécifiquement l’institutionnalisation des règles de la charia depuis l’instauration de la République islamique, n’ont pas infléchi l’évolution démographique. Le retard de la transition en Iran s’explique dans un premier temps par un contexte socio-économique et culturel désavantageux, qui a d’ailleurs conduit les gouvernements successifs à entreprendre depuis les années soixante des mesures considérables pour le faire évoluer. L’examen des déterminants proches et lointains met clairement en évidence que l’évolution des circonstances socioculturelles et économiques, en particulier dans le milieu rural, est à l’origine de la baisse de la fécondité. La transition de la fécondité étant confirmée en Iran post révolutionnaire, elle invite à réviser les analyses qui, en se fondant sur les seuls discours politiques, avaient généralement négligé la mutation réelle de la société.


Le facteur démographique dans la marche de l’Irlande vers la partition (1607-1921)
Youssef Courbage

Les relations entre la démographie et la politique sont étudiées dans l’un des contextes historique et géographique où elles confinent à l’archétype : l’Irlande et l’Ulster avant la partition de 1921. Les migrations anglo-écossaises de Grande-Bretagne prennent une coloration confessionnelle à partir du XVIe siècle et la colonisation de peuplement, les Plantations du XVIIe siècle, confortent l’occupation militaire de l’Irlande. En 1659, 18 % des habitants de l’île étaient anglo-écossais, protestants anglicans et presbytériens, 41 % dans la (future) Irlande du Nord plus proche des côtes britanniques. La colonisation démographique fit chuter les catholiques à 70 % en Irlande et 30 % au Nord en 1732. Les projets de W. Petty étaient de transférer les deux tiers des catholiques et de les remplacer par des protestants. Pourtant, les catholiques ne cesseront d’augmenter : 43 % de l’Irlande du Nord en 1834 (autant qu’en 1996). Migration et fécondité différenciées expliquent le regain catholique : les migrations furent surtout protestantes, la nuptialité précoce et les descendances abondantes, le fait des catholiques. Cet élan fut toutefois brisé par la généralisation de la règle de l’héritier unique. Le recul du mariage fit chuter la natalité catholique. La grande famine de 1845-1855 amorça les grandes vagues migratoires ; exode de 6,5 millions d’Irlandais dont près de 9 sur 10 étaient catholiques. En Irlande du Nord, le nouveau régime démographique naturel et migratoire fut encore plus marqué. Aussi, lors de la partition de 1921, les catholiques étaient 2 fois moins nombreux que les protestants dans les six comtés qui feront l’Irlande du Nord. En revanche, dans les trois autres comtés de l’Ulster, les protestants avaient régressé. La démographie avait balisé le terrain à la double partition : de l’Irlande et de la province d’Ulster.

 

Patronymes italiens et migration italienne en France entre 1891 et 1940
Anna Degioanni, Antonella Lisa, Gianna Zei, Pierre Darlu

La distribution des patronymes italiens en France a été étudiée pour les périodes 1891-1915 et 1916-1940, à partir des naissances enregistrées dans les départements français durant ces périodes. Les 100 patronymes les plus fréquents dans chacune des régions italiennes servent de références. Les distances patronymiques entre l’Italie et chaque département français ont été calculées et cartographiées afin de montrer l’évolution de la répartition des Italiens d’une période à l’autre. Par ailleurs, en se fondant sur l’accroissement des naissances enregistrées sous un patronyme italien entre les deux périodes, il a été possible de préciser l’ampleur des flux migratoires selon les régions italiennes d’origine. Ces méthodes soulignent que la migration italienne résulte à la fois d’échanges frontaliers assez anciens, dans le sud-est de la France et d’une immigration plus récente vers les bassins d’emploi (nord-est, sud-ouest), les Vénitiens migrant préférentiellement vers la vallée de la Garonne, les Lombards vers la Lorraine.

 

Les transformations socio-démographiques des filières de l’enseignement supérieur de 1985 à 1995
Essai d’interprétation

Pierre Merle

La croissance très soutenue des effectifs des étudiants au cours de la dernière décennie pose la question des modalités de développement des différentes filières de l’enseignement supérieur. En retenant principalement deux filières - les universités et les Classes préparatoires aux Grandes École -, l’auteur précise les transformations socio-démographiques qui ont marqué ces populations en retenant quatre indicateurs : le rapport de masculinité, la répartition sur le territoire national, la croissance des effectifs, le recrutement social. Ces données sont sollicitées pour discuter des formes d’évolutions des filières étudiées : les différentes transformations mises en évidence s’expliquent-elles par un « retard » des CPGE par rapport à l’Université, ou bien, l’hypothèse d’un développement différencié de ces deux filières de l’enseignement supérieur est-elle plus pertinente ? L’interprétation des données est replacée dans l’évolution des structures de l’institution scolaire et élargie à une partie des autres formations du supérieur.


Treize ans de réflexion
De l’histoire des populations à la démographie historique (France, 1945-1958) une analyse par génération

Paul-André Rosental

La démographie historique n’a pas été conçue dans un vacuum. Avant son succès, que nous daterons de 1958, Louis Henry se situe au sein d’un domaine fertile, dans lequel une pluralité de modèles coexistent ou s’affrontent. Durant les premières années d’après-guerre, la majorité d’entre-eux, qu’ils émanent d’historiens, de démographes voire de géographes, prennent comme matériaux les différents types de dénombrements établis dans le passé. Ce n’est que dans les années cinquante que progresse puis triomphe l’idée de reconstruire des séries statistiques, en passant par le dépouillement des registres paroissiaux. Les débats serrés qui, pendant toute la période considérée (1945-1958), portent sur la question de la périodisation, permettent de bien saisir les modalités de cette évolution. Ils montrent que, face à des programmes souvent féconds et cohérents, la seule rigueur technique de Louis Henry n’aurait pas suffi à rallier les historiens : ce sont aussi sa capacité à intégrer dans son projet les problématiques des différents protagonistes, ainsi que les divisions des historiens, qui lui ont permis d’imposer sa fameuse Méthode, et par là même de donner son envol à la démographie historique.


Prix : 20 € TTC

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