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  • Présentation - Henri Leridon
  • Le concept de démocratisation de l’institution scolaire : une typologie et sa mise à l’épreuve - Merle Pierre
  • La démocratisation de l’enseignement en Francenbsp;: polémiques autour d’une question d’actualité - Duru-Bellat Marie, Kieffer Annick
  • Marianne au foyer. Révolution politique et transition démographique en France et aux États-Unis - Binion Rudolph
  • La dynamique interne des réseaux migratoires dans les pays en développement - Guilmoto Chistophe, Sandron Frédéric
  • Le droit d’asile au Royaume-Uni : évolutions et perspectives dans le contexte européen - Lassale Didier

 

 


Le concept de démocratisation de l’institution scolaire : une typologie et sa mise à l’épreuve
Merle Pierre

Le concept de démocratisation de l’institution scolaire a fait l’objet d’une réflexion incomplète eu égard aux enjeux sociaux, et notamment politique, dont le terme est investi, tout particulièrement en France. Les termes actuellement utilisés pour définir les modalités de la démocratisation sont en effet partiels. L’objet de cet article est de montrer que la démocratisation d’une institution scolaire peut être appréhendée à travers trois modalités désignées par les termes démocratisation égalisatrice, uniforme et ségrégative. L’étude de la situation de l’enseignement du premier cycle au niveau national et du second cycle dans l’académie de Rennes constitue une application de la typologie précédemment définie. Selon les variables et cycles retenus, l’auteur conclut à une démocratisation uniforme ou ségrégative de l’institution scolaire sur la période étudiée.
INED, Population n° 1, 2000 - page 15

La démocratisation de l’enseignement en France : polémiques autour d’une question d’actualité
Duru-Bellat Marie, Kieffer Annick

La question de la démocratisation de l’enseignement en France a fait l’objet de nombreux travaux. Elle reste néanmoins ouverte, car les faits eux-mêmes sont en constante évolution et les méthodes mobilisées pour traiter cette question divergent largement, non sans rapport avec les différentes conceptions de l’égalité des chances qui les sous-tendent. Ce texte propose une analyse de l’évolution des inégalités pour les générations nées depuis le début du siècle jusqu’aux générations nées dans les années soixante-dix ; elle est fondée sur une exploitation des enquêtes FQP et du dernier panel d’élèves entrés en 6e du ministère de l’Éducation nationale. Les résultats font apparaître un affaiblissement de la relation entre origine sociale et accès aux différents niveaux du système éducatif, même si celui-ci est d’autant plus discret que l’on prend en compte des niveaux plus élevés de scolarisation : si le bien « éducation » est plus largement diffusé, les inégalités sociales dans la compétition pour l’accès à tel ou tel niveau s’avèrent stables, et tendent à se déplacer vers les niveaux qui restent dotés d’une valeur « distinctive ». Dans l’influence du milieu familial, l’effet propre de la catégorie socioprofessionnelle des parents semble se renforcer par rapport à celui de leur niveau d’instruction ; en particulier, l’effet spécifique de l’exercice d’une profession par la mère s’est affirmé. Un rapprochement est esquissé entre ces résultats et les analyses les plus récentes conduites au niveau européen.
INED, Population n° 1, 2000 - page 51

Marianne au foyer. Révolution politique et transition démographique en France et aux États-Unis
Binion Rudolph

Les historiens de la France s’accordent sur la priorité de la transition démographique française mais sont en désaccord sur les causes de cette transition et sur ses rapports éventuels avec la Révolution de 1789 qui l’accompagna. Ils négligent la transition américaine partie de la Révolution américaine quelques années auparavant. L’analyse de ces deux transitions selon la méthode comparative préconisée par Marc Bloch amène à rejeter comme inapplicables à l’Amérique les thèses couramment avancées pour expliquer la transition française. En revanche, la thèse la mieux fondée pour rendre compte de la transition américaine semble pouvoir s’appliquer tout aussi bien à la France : celle du « féminisme domestique », formulée dès 1973 par Daniel Scott Smith, qui voit dans le birth control conjugal américain surtout une initiative de femmes qui, enhardies par l’esprit antipatriarcal, individualiste et égalitaire du temps de la Révolution, prirent le contrôle de leur sexualité dans les foyers auxquels les révolutionnaires mâles les reléguèrent. Puisque la transition démographique a finalement gagné tout l’Occident et a partout été le point de départ d’une évolution historique tendant à équilibrer le rapport entre les sexes, la question se pose de savoir si la prétendue cause n’était pas plutôt effet - si le ferment idéologique dont ces deux premières transitions démographiques seraient issues ne reflétait pas plutôt une modification de fond de la sexualité humaine.
INED, Population n° 1, 2000 - page 81

La dynamique interne des réseaux migratoires dans les pays en développement
Guilmoto Chistophe, Sandron Frédéric

Cet article présente une nouvelle approche de la migration dans les pays en développement fondée sur les enseignements de l’économie institutionnelle. Nous proposons un cadre général d’analyse dans lequel la migration est considérée comme une « institution ». Cette approche nous semble être plus rigoureuse pour appréhender les dynamiques migratoires locales et se prête mieux à l’exercice prédictif que les analyses traditionnelles. En outre, grâce à un corpus théorique désormais bien étoffé et un nombre important d’études empiriques, il est possible d’examiner un certain nombre de propositions et d’hypothèses qui offrent des perspectives nouvelles à l’étude de la mobilité dans le tiers monde.
L’article opère un va-et-vient entre théories du développement et leur application à la migration, ce qui permet de souligner brièvement la nature des innovations dans la théorie économique institutionnelle et leurs conséquences sur une vision globale de la migration dans le tiers monde. Nous examinons plus en détail la mise en place de l’institution migratoire, de ses règles et de son organisation, ainsi que la place prépondérante occupée par les réseaux migratoires dans les mécanismes de mobilité. En fin d’article, on s’intéresse aux dynamiques endogènes et exogènes de la migration à partir de notre perspective.
INED, Population n° 1, 2000 - page 105

Le droit d’asile au Royaume-Uni : évolutions et perspectives dans le contexte européen
Lassale Didier

L’augmentation considérable des demandes d’asile au cours des années quatre-vingt-dix s’explique par la multiplication des conflits régionaux et des guerres civiles dans le monde, ainsi que par une législation en matière d’immigration de plus en plus restrictive qui contraint les immigrants économiques à tenter d’utiliser l’asile politique pour s’installer au Royaume-Uni. Les Gouvernements successifs, sous la pression de leur opinion publique et des médias, ont pris une série de mesures législatives pour enrayer cette tendance sans toutefois obtenir le succès escompté : les chiffres les plus récents indiquent en effet que le Royaume-Uni reçoit presque trois fois plus de demandes d’asile que la France, et qu’il se place au second rang en Europe après l’Allemagne.
Le Royaume-Uni n’a pas un contrôle absolu sur le droit d’asile car il doit respecter les conventions internationales qu’il a ratifiées, en particulier la Convention de Genève de 1951. Cependant, son interprétation plus restrictive de la définition conventionnelle du réfugié lui a permis de limiter la proportion des demandeurs d’asile accédant à ce statut ; il en a résulté un nombre de plus en plus important de réfugiés précarisés « hors Convention ». L’une des graves conséquences de cette politique est que les demandeurs d’asile sont de moins en moins bien perçus et accueillis dans le pays.
INED, Population n° 1, 2000 - page 137


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