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  • ARTICLES
  • La fécondité des étrangères dans un pays d’immigration récente : le cas de l’Espagne - M. Roig Vila, T. Castro Martín
  • Estimation de la mortalité par la méthode de projection intercensitaire par génération : application aux Îles Salomon - G. Groenewold, J. van Ginneken, B. De Bruijn, J. De Beer


LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE EN FRANCE

  • L’évolution démographique récente en France : la fécondité à son plus haut niveau depuis plus de trente ans - F. Prioux

Vagues de chaleur, fluctuations ordinaires des températures et mortalité en France depuis 1971 - G. Rey, A. Fouillet, É. Jougla, D. Hémon


NOTES DE RECHERCHE

  • Trajectoires et événements marquants, comment dire sa vie ? Une analyse des faits et des perceptions biographiques - C. Laborde, É. Lelièvre, G. Vivier
  • La naissance d’un enfant : jalon biographique et perception de l’événement - O. Samuel, S. Vilter
  • Mortalité par tuberculose chez les juifs de Tunis (Tunisie) dans la première moitié du XXe siècle - D. Cattan, A. Mallet, J. Feingold


BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE

  • La République, le multiculturalisme, le post-colonialisme

 


La fécondité des étrangères dans un pays d’immigration récente : le cas de l’Espagne
Marta Roig Vila, Teresa Castro Martín

Pays d’émigration pendant des siècles, l’Espagne est devenue un pays d’immigration depuis une vingtaine d’années : la part de la population étrangère y est passée de 0,9 % en 1991 à 8,5 % en 2005. L’Espagne ayant un taux de fécondité parmi les plus bas du monde, l’impact potentiel de l’immigration sur son avenir démographique est important. Pourtant, on s’y est encore assez peu intéressé à la fécondité des immigrées. Cet article compare les indicateurs de fécondité respectifs des Espagnoles et des immigrées en exploitant les -données individuelles de l’état civil et analyse l’évolution récente de la fécondité en fonction de la région d’origine à partir des données du recensement de 2001. Les résultats montrent que les écarts de fécondité constatés entre les Espagnoles et les étrangères s’expliquent en grande partie par des différences de profil socio-démographique, en particulier en termes d’âge et de niveau d’instruction. Comme certains effets supposés de l’immigration sur la fécondité dépendent de la durée de séjour dans le pays d’accueil, l’article compare aussi les niveaux de fécondité de différentes cohortes d’immigrées et met en évidence des modèles qui s’accordent à la fois avec l’hypothèse de l’adaptation et avec celle de la rupture.

Estimation de la mortalité par la méthode de projection intercensitaire par génération : application aux Îles Salomon
George Groenewold, Jeroen van Ginneken, Bart De Bruijn, Joop De Beer

La méthode de projection intercensitaire par génération (MPIG) a été mise au point pour estimer l’espérance de vie à la naissance année par année au cours d’une période intercensitaire. Elle a été développée parce que l’application des méthodes classiques d’estimation de la mortalité avait donné des résultats incohérents. Elle comprend trois grandes étapes. La première consiste à projeter par itération les structures par âge de la population d’un recensement jusqu’au recensement suivant, en posant diverses hypothèses de mortalité constante, jusqu’à obtenir des tables types optimales de mortalité féminine et masculine, reflétant les conditions moyennes de la mortalité pendant la période de projection. Dans la deuxième étape, on utilise les espérances de vie à la naissance associées à ces tables types et des estimations de leur taux de croissance pour établir des équations de régression qui permettront de calculer les espérances de vie et les tables de mortalité annuelles. Dans la troisième étape, on évalue la précision des estimations à partir des résultats d’une dernière projection basée sur les tables types de mortalité annuelles calculées. L’espérance de vie des Salomoniens estimée par la MPIG est de 61,0 ans pour les hommes et de 61,5 ans pour les femmes en 1999. Ces valeurs s’accordent bien avec les estimations de la fécondité et de la migration.

L’évolution démographique récente en France : la fécondité à son plus haut niveau depuis plus de trente ans
France Prioux

La France métropolitaine compte 61,5 millions d’habitants au 1er janvier 2007. L’augmentation de la population a été soutenue en 2006 (+ 6,1 ‰), du fait de l’augmentation des naissances (+ 2,9 %) et de la diminution des décès (- 1,4 %). Le nombre d’étrangers admis à séjourner a très légèrement diminué en 2005. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’élève à 1,98 enfant par femme en 2006 (+ 3,2 %). Malgré tout, la descendance finale diminue entre les générations 1960 et 1970, mais elle ne devrait pas descendre en dessous de 2 enfants par femme. L’estimation du nombre d’IVG a été revue légèrement à la baisse : depuis les années 1990, il se situerait un peu en dessous de 210 000, sauf en 2004 où il augmente un peu. Alors que le nombre de déclarations de pacs continue à augmenter en 2006 (+ 28 %), celui des mariages a diminué de 3,3 %, la faible reprise de 2005 ne s’étant pas confirmée. La mise en application d’une nouvelle loi sur les divorces a été suivie d’une forte hausse des divorces ; l’indicateur conjoncturel grimpe à 52,3 divorces pour 100 mariages en 2005, puis recule un peu en 2006 (46,9). L’espérance de vie à la naissance s’élève à 77,2 ans pour les hommes en 2006 (0,4 an de plus qu’en 2005) et 84,1 ans pour les femmes (+ 0,3 an). Presque toutes les pathologies ont bénéficié de progrès notables en 2004, et notamment les maladies cardiovasculaires. Grâce aux mesures de prévention, la surmortalité provoquée par la vague de chaleur de juillet 2006 a été beaucoup plus faible que prévu.

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Vagues de chaleur, fluctuations ordinaires des températures et mortalité en France depuis 1971
Grégoire Rey, Anne Fouillet, Éric Jougla, Denis Hémon

De 1971 à 2003, six vagues de chaleur majeures ont été enregistrées en France métropolitaine, toutes accompagnées d’une forte surmortalité. Les causes médicales directement liées à la chaleur n’expliquent qu’une partie de cette surmortalité, et pratiquement toutes les causes médicales de décès sont en excès. Certaines populations s’avèrent plus particulièrement vulnérables, les personnes âgées et les sujets ayant certaines pathologies spécifiques. La mortalité est également corrélée aux variations quotidiennes « ordinaires » des températures estivales. Un modèle ajusté sur la période 1975-2003 a permis d’identifier des indicateurs de température très prédictifs de la mortalité quotidienne. Ce modèle a ensuite été utilisé pour prédire la mortalité au cours des étés 2004 à 2006 à partir des températures enregistrées pendant cette période ; il montre que si la canicule de juillet 2006 a bien été accompagnée d’une surmortalité importante, elle n’a cependant entraîné que le tiers de la surmortalité que l’on pouvait attendre. Il semble donc que la « vulnérabilité » de la population française à la vague de chaleur de juillet 2006 ait été sensiblement inférieure à ce qu’elle avait été au cours de la période 1975-2003. L’ensemble de ces observations souligne à la fois l’importance des risques de mortalité liés à la chaleur mais aussi la part majeure que peut jouer l’adaptation des populations face à ces risques, comme cela a probablement été le cas après la canicule de 2003.

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Trajectoires et événements marquants, comment dire sa vie ? Une analyse des faits et des perceptions biographiques
Caroline Laborde, Éva Lelièvre, Géraldine Vivier

Dans l’enquête Biographies et entourage réalisée par l’Ined en 2001, la reconstitution des événements factuels qui jalonnent les trajectoires familiale, résidentielle et professionnelle des personnes a été assortie d’éléments subjectifs. Il s’agissait de prendre en compte le regard porté a posteriori sur leur vie, par les enquêtés qui étaient ainsi amenés à proposer un découpage explicité de leur trajectoire, à identifier et à interpréter les périodes signifiantes de leur vie, les tournants et la tonalité générale de leur biographie ainsi que les événements considérés comme marquants. Les premières analyses de ce matériau foisonnant montrent la façon dont la trajectoire des individus se structure autour de certains jalons factuels, en particulier ceux qui marquent la vie conjugale. Le vécu et la caractérisation des événements ne sont cependant pas donnés a priori et l’on constate l’intérêt de ces évaluations rétrospectives, qui s’avèrent nuancées et non conventionnelles. La possibilité de confronter le sens que les individus confèrent au déroulement de leur vie et les éléments factuels de celle-ci constitue une véritable richesse d’information pour l’interprétation des tournants et ruptures biographiques.

La naissance d’un enfant : jalon biographique et perception de l’événement
Olivia Samuel et Sylvie Vilter

Dans un contexte de faible fécondité, une naissance est un événement rare dans la vie des individus. Dans cette étude, les auteurs s’interrogent sur la perception rétrospective de cet événement. La naissance d’un enfant est-elle considérée comme un événement de grande importance dans l’existence personnelle ? À partir d’une question ouverte posée dans l’enquête Histoire de vie-Construction des identités effectuée par l’Insee en 2003, il est possible de mettre en évidence les déterminations socioéconomiques de l’importance perçue de la naissance d’un enfant. De façon générale, les individus les plus dotés sont les plus à même de déclarer que la naissance de leurs enfants constitue un jalon biographique important de leur existence. Les arbitrages entre famille et travail, de même que les tensions identitaires liées aux rôles accomplis dans ces deux sphères sont l’une des pistes explicatives avancées. L’inégale capacité à verbaliser un ressenti à partir d’une question ouverte en est une autre.

Mortalité par tuberculose chez les juifs de Tunis (Tunisie) dans la première moitié du XXe siècle
Daniel Cattan, Alain Mallet et Josué Feingold

Des études réalisées dans différentes pays ont montré que la mortalité par tuberculose était plus faible dans les populations juives que dans les autres communautés vivant dans les mêmes régions. Cette situation a également été constatée dans la ville de Tunis. Notre étude a pour but de mieux analyser ce fait à partir des statistiques de mortalité de la ville de Tunis. Elle montre que dans la première moitié du XXe siècle, c’est-à-dire avant l’apparition des traitements antibiotiques, la mortalité par tuberculose était plus faible dans la population juive que dans les populations musulmane, française, italienne et maltaise ; en revanche, le taux de mortalité infantile était plus élevé dans la population juive que dans les populations italienne ou française. Par exemple, au cours de la période 1919-1939, en moyenne annuelle, ces deux taux s’établissent respectivement à 81 pour 100 000 et 164 pour 1 000 dans la population juive, contre 193 pour 100 000 et 107 pour 1 000 dans la population française. Cette situation ne peut s’expliquer par les conditions de vie ; on ne peut cependant exclure le rôle d’une alimentation différente, la consommation de viande casher dans la population juive pouvant éviter la contamination par le bacille tuberculeux bovin. Des facteurs génétiques sont également avancés, mais leur rôle n’a pu être mis en évidence avec certitude.


Prix TTC : 20,00 €

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