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Dynamiques, enjeux démographiques et socioéconomiques du vieillissement dans les pays à longévité élevée,
Carole Bonnet, Emmanuelle Cambois, Roméo Fontaine

Vivre en établissement pour personnes âgées dépendantes ou rester à domicile : le rôle du contexte territorial
Amélie Carrère

Comment les migrations affectent-elles la mortalité infanto-juvénile en zone rurale ? L’exemple de Niakhar, Sénégal
Ulrich Nguemdjo, Bruno Ventelou

Dynamiques, enjeux démographiques et socioéconomiques du vieillissement dans les pays à longévité élevée
Carole Bonnet, Emmanuelle Cambois, Roméo Fontaine

En 2015, la loi d’adaptation de la société au vieillissement marquait en France la volonté politique d’anticiper de manière globale les conséquences du vieillissement démographique. Elle formalisait les constats des recherches et débats publics internationaux qui, depuis longtemps, en soulignent l’ampleur et les multiples implications. Cette chronique fait le point sur ces questions en s’appuyant sur l’expérience de 40 pays caractérisés par une longévité élevée. En 2020, les personnes de 65 ans et plus y sont quatre fois plus nombreuses qu’en 1950 ; au Japon, pays le plus « vieux », leur proportion a bondi de 5 % à 28 % et leur espérance de vie a presque doublé. Une première partie présente les définitions et les mesures du vieillissement démographique, puis la diversité des dynamiques de ces 40 pays. La seconde partie décrit les enjeux multidimensionnels et
imbriqués du phénomène en termes sanitaires (quelle limite à la longévité ? quelle évolution de l’espérance de vie en bonne santé ?), sociodémographiques (comment se modifient les configurations conjugales, familiales ) et économiques, via la problématique des modèles de protection sociale (retraite, aide à l’autonomie, transferts intergénérationnels).

Vivre en établissement pour personnes âgées dépendantes ou rester à domicile : le rôle du contexte territorial
Amélie Carrère
Le vieillissement de la population soulève la question de l’organisation des soins de long terme pour les personnes âgées dépendantes et du lieu de leur prise en charge : à domicile ou dans un établissement. La France a une politique gérontologique décentralisée au niveau départemental ce qui questionne l’équité territoriale de l’accès à la prise en charge de la perte d’autonomie, car chaque département ne dispose pas des mêmes ressources pour mettre en place les politiques qu’il souhaite. Cet article propose un éclairage sur les déterminants de la prise en charge en établissement en combinant deux enquêtes et des données administratives sur l’offre de services de soins de longue durée. Il estime grâce à des modèles multiniveaux le rôle des besoins, des ressources, de l’aide informelle et formelle dans les inégalités territoriales de recours aux établissements, afin d’identifier les contraintes pesant sur les choix des individus. L’analyse montre de fortes différences quant à la probabilité de vivre en établissement en partie dues aux disparités de disponibilité géographique de l’offre formelle. Elles sont renforcées par les disparités de coût financier à la charge des personnes.

Comment les migrations affectent-elles la mortalité infanto-juvénile en zone rurale ? L’exemple de Niakhar, Sénégal
Ulrich Nguemdjo, Bruno Ventelou
Explorant les riches données longitudinales fournies par l’Observatoire de santé et de population de Niakhar, cette étude examine les effets des migrations sur la mortalité infanto-juvénile dans les familles rurales restées au village. Les migrations, en particulier de courte durée, sont associées de manière positive aux chances de survie des enfants de moins de cinq ans au sein du ménage. On constate également que les déplacements de courte durée des femmes d’âge actif ont plus d’incidences sur la mortalité des enfants que ceux de leurs homologues masculins. De surcroît, des effets croisés sont identifiés entre ménages de la même concession, ce qui est conforme à l’idée que les familles rurales africaines partagent les gains de l’émigration avec une communauté étendue de voisins. Enfin, l’effet des migrations maternelles de courte durée sur la survie des enfants de moins de cinq ans demeure globalement positif, mais nettement plus modeste. L’émigration de la mère, en particulier pendant la grossesse, semble améliorer la probabilité de survie des enfants juste après la naissance, mais celle-ci tend à diminuer après l’âge d’un an et lorsque la mère est absente.