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La population russe : des raisons d’espérer ?

Population et Sociétés

351, novembre 1999

  • Un certain recul des statistiques
  • La mortalité
  • Nuptialité et fécondité
  • Une population qui diminue
  • La démographie en avance sur le politique

 

Du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, la démographie de la Russie a fait l’objet de nombreuses recherches, études et interrogations relayées par la presse : la baisse rapide de l’espérance de vie, la chute de la natalité, l’intensification des mouvements migratoires, la crainte de la fuite des cerveaux et d’une émigration conséquente, voire massive, vers les pays d’Europe occidentale, alimentaient un discours souvent alarmiste ; les données démographiques y servaient d’illustration, parfois de « preuves », d’une crise sociale et économique en Russie.

Ces interrogations restent certes présentes dans la vie politique russe contemporaine, au point que, lors de la campagne pour la destitution de Boris Eltsine en 1998 et début 1999, l’une des cinq charges retenues fut le « génocide du peuple russe » (baisse de la natalité et augmentation de la mortalité)... Pour autant, ni les autorités, ni les médias n’accordent plus guère d’attention à la démographie. Les études ne sont publiées que dans la presse scientifique. La raison n’est-elle pas, en particulier, que les indicateurs démographiques ne correspondent plus, aujourd’hui, aux inquiétudes ou aux certitudes que certains entretiennent sur la Russie contemporaine, qu’ils expriment, au contraire, une société complexe et en voie de stabilisation ? L’analyse de la situation démographique russe éclaire en effet, de façon significative les relations entre les dynamiques sociales, démographiques et politiques.

 

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