Rechercher une publication

Afficher plus de champs
Changement démographique et social en Nouvelle-Calédonie après les accords de Matignon
Gérard Baudchon, Jean-Louis Rallu

Les accords de Matignon devaient préparer la Nouvelle Calédonie à l’autodétermination en 1998, en réduisant les inégalités régionales et entre les communautés. Les progrès dans le domaine de l’espérance de vie et de la fécondité sont importants. C’est sans doute dans le domaine des niveaux d’études que les écarts se sont le moins réduits en 10 ans, y compris chez les jeunes.

L’activité économique du Territoire a globalement profité de l’aide liée aux Accords Matignon, mais les déséquilibres se sont plutôt accentués. Les migrants, venus principalement de métropole, en suivant le flux d’aide financière, constituent la seconde vague migratoire en importance après le boom du nickel de 1969. Ils se sont principalement fixés dans la région de Nouméa qui a connu ainsi la plus forte croissance de l’emploi en termes absolus et relatifs dans le cadre d’un marché du travail très dualiste, qui profite plus aux migrants qu’aux locaux.

INED, Population n° 3, 1999 - page 391


Le recours à l’avortement provoqué à Abidjan : une cause de la baisse de la fécondité ?
nnabel Desgrées Du Loû, Philippe Msellati, Ida Viho, Christiane Welffens-Ekra

En Côte d’Ivoire, la fécondité a baissé rapidement au cours des quinze dernières années : le nombre moyen d’enfants par femme est passé de 7,2 en 1980 à 5,7 en 1994, et ce malgré une prévalence contraceptive encore très faible. Parmi les différents moyens d’espacement des naissances possibles, il en est un qui reste très mal connu dans ce pays, car illégal et souvent clandestin : le recours à l’avortement provoqué. Cette étude présente les niveaux de recours à l’avortement et leur évolution, à partir des vies génésiques de 1201 femmes enceintes dans la ville d’Abidjan. Il semble qu’il y ait actuellement en Côte d’Ivoire un recours à l’avortement provoqué fréquent (un tiers des femmes ont avorté au moins une fois), et que ce phénomène se soit récemment amplifié. La généralisation du recours à l’avortement se serait faite au cours des dix dernières années ; elle a touché toutes les classes d’âge, mais plus particulièrement les plus jeunes qui commencent à utiliser l’avortement dès le début de leur vie féconde, au contraire de leurs aînées qui l’utilisaient plutôt comme un moyen d’espacement et de limitation des naissances après les premières grossesses. Cette augmentation rapide du recours à l’avortement explique en partie la baisse de fécondité de la Côte d’Ivoire.

INED, Population n° 3, 1999 - page 427

Les enfants nés hors mariage et leurs parents. Reconnaissances et légitimations depuis 1965
Francisco Munoz-Pérez, France Prioux

Une enquête dans les registres d’état civil a permis de suivre l’établissement de la filiation paternelle des enfants nés hors mariage en France depuis 1965 et les légitimations par le mariage des parents, et d’observer l’évolution des caractéristiques des parents non mariés. Si dans la génération 1965, les trois quarts des enfants ont été reconnus par leur père, pour les générations récentes ce sera le cas de plus de 9 enfants sur 10, pour la plupart dès la naissance. Les reconnaissances prénatales, autrefois inexistantes, concernent désormais plus du tiers des enfants, et sont effectuées presque toujours avec la mère, car ces enfants naissent le plus souvent au sein de couples stables. En revanche, la légitimation est moins fréquente et plus tardive : moins de la moitié des enfants reconnus sont légitimés, alors qu’autrefois plus des deux tiers l’étaient, souvent juste après leur reconnaissance. Aujourd’hui, le mariage a perdu de son intérêt pour les couples et pour les enfants, dont le statut est devenu presque identique à celui des enfants nés dans le mariage. Très différents des parents mariés avant les années 1980, les parents non mariés sont maintenant plus proches de ces derniers. Mais ils restent plus jeunes - il s’agit en effet plus souvent de premières naissances - et les catégories populaires demeurent surreprésentées. De plus, la composition des couples reste aussi un peu différente : l’écart d’âge entre conjoints est plus diversifié et leur appartenance socioprofessionnelle traduit une homogamie plus marquée.

INED, Population n° 3, 1999 - page 481

Les facteurs du vieillissement démographique
Gérard Calot, Jean-Paul Sardon

Le vieillissement actuel de la population et les difficultés à venir dans les prochaines décennies en matière de financement des retraites sont souvent présentés comme les conséquences du seul allongement de la durée de vie, ce qui revient à passer sous silence le rôle joué par les variations de la fécondité, pourtant, presque aussi important.

Cet article se propose de déterminer la contribution de chacun des trois facteurs de la dynamique démographique (fécondité, mortalité et migrations internationales) à l’évolution du vieillissement en France, depuis 1946. Deux indicateurs de vieillissement ont été utilisés, l’âge homologue et la proportion de personnes âgées. Le premier représente, chaque année, l’âge a tel que la proportion des personnes plus âgées que a soit la même que celle observé initialement. Il a l’avantage de s’exprimer dans le langage des années d’âge, plus évocateur que celui des pourcentages.

Il apparaît ainsi que si, jusqu’à une époque récente, l’unique facteur accentuant le vieillissement était la mortalité, aujourd’hui et jusqu’au milieu du siècle prochain, l’évolution passée de la fécondité (baby-boom et baby-bust) va jouer un rôle déterminant dans l’accélération du processus et sa contribution approcher celle de la mortalité.

Si les jeux sont déjà à peu près faits pour ce qui est du vieillissement vers 2020, au-delà l’avenir est de plus en plus ouvert. Des évolutions de la fécondité durant les prochaines décennies dépendra le vieillissement au milieu du XXIe siècle.

INED, Population n° 3, 1999 - page 509

 


Prix : 20 € TTC

Venir à l’Ined