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  • Les aspects démographiques d’un système équitable et stable de transferts intergénérationnels. De Santis G.
  • Deux âges d’émigration ouvrière. Migration et sédentarité dans un village industriel. Renahy N., Détang-Dessendre C., Gojard S.

Facteurs d’évolution de la fécondité en Afrique

  • Le rôle de l’avortement dans la transition de la fécondité à Abidjan au cours des années 1990. Guillaume A.
  • Stratégies reproductives et prise de décision au Sénégal : le rôle de la mortalité des enfants. Randall S., Legrand T.
  • Polygamie et fécondité en milieu rural sénégalais. Lardoux S., Van de Walle E. 

Bibliographie critique

Les aspects démographiques d’un système équitable et stable de transferts intergénérationnels
De Santis G.

Les systèmes de retraite par répartition peuvent revêtir des formes différentes. Dans cet article, je classe en trois grandes catégories ceux qui sont décrits dans la littérature. Je présente une nouvelle variante, baptisée ES (Équitable et stable), et j’en détaille certaines caractéristiques, en accordant une attention particulière à sa logique démographique. Le système que je propose comporte deux innovations principales : 1) il utilise une structure par âge de référence au lieu de la structure du moment, ce qui implique que, de période en période, le système peut subir des pertes ou engranger des excédents qui s’équilibrent dans le long terme ; 2) il utilise les revenus relatifs des groupes d’âges (les jeunes, les adultes et les personnes âgées) au lieu de ceux des catégories sociales (les actifs et les retraités). Ces innovations, combinées avec le recours aux revenus relatifs (et non absolus), engendrent un mécanisme original. Arguments théoriques et simulations empiriques montrent que le système ES se démarque des autres types de système de répartition, et que la comparaison est en sa faveur.
INED, Population n° 6, 2003 - page 667

Deux âges d’émigration ouvrière. Migration et sédentarité dans un village industriel

Renahy N., Détang-Dessendre C., Gojard S. 

À partir de l’étude d’une cohorte d’individus nés de 1939 à 1946, recensés en 1954 dans un village industriel de l’Est de la France, cet article met en évidence un modèle de sédentarisation de la main-d’œuvre ouvrière. Celui-ci voit l’intégration d’ouvriers non qualifiés par l’alliance avec des femmes autochtones, puis la reproduction locale du statut d’ouvrier par l’aîné des fils. Une aristocratie ouvrière émerge ainsi, à travers des mécanismes de parenté correspondant à un état donné du marché du travail.
Ce résultat est obtenu en combinant enquête ethnographique (reconstitution de trajectoires de lignées dans l’espace et dans le système d’emploi) et travail statistique (ACM et modèles de durée). La même opération, réalisée sur une cohorte d’individus nés dans les années 1960, indique que le modèle ne fonctionne plus. L’autochtonie, véritable clé d’entrée dans ce marché local du travail au cours des années 1960, pousse dans les années 1980 à la migration en raison de la crise de l’emploi local.
INED, Population n° 6, 2003 - page 707

Le rôle de l’avortement dans la transition de la fécondité à Abidjan au cours des années 1990
Guillaume A. 

À l’image de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire est entrée dans une phase de transition de la fécondité particulièrement marquée en milieu urbain. Ces changements se produisent dans un contexte de faible prévalence contraceptive, soulevant la question du rôle des autres déterminants de la baisse de la fécondité, en particulier de l’avortement.
Une étude réalisée à Abidjan auprès de femmes qui consultent dans des centres de santé a permis d’analyser en détail les modes de régulation de la fécondité et les relations entre avortement et fécondité. L’avortement est une pratique de plus en plus fréquente, malgré son illégalité, notamment chez les jeunes femmes et dès le début de la vie féconde. Contraception et avortement sont parfois utilisés de façon complémentaire, l’avortement intervenant en cas d’échec de la contraception (en particulier d’une méthode naturelle). Dans certains cas, il semble que l’expérience d’un avortement entraîne le recours à des méthodes efficaces, bien que cela ne soit pas systématique. Les données présentées ici montrent qu’il n’est pas possible de comprendre la baisse de la fécondité à Abidjan sans prendre en compte le rôle majeur des pratiques abortives.
INED, Population n° 6, 2003 - page 741

Stratégies reproductives et prise de décision au Sénégal : le rôle de la mortalité des enfants
Randall S., Legrand T. 

La baisse de la mortalité est susceptible de jouer un rôle important dans la transition de la fécondité. Les démographes ont souvent tenté d’expliquer la corrélation entre ces phénomènes par une « prise de décision rationnelle » des individus, un concept issu de théories développées à partir d’analyses quantitatives. Dans cette étude, nous utilisons des données qualitatives collectées en milieu urbain et rural au Sénégal afin d’évaluer dans quelle mesure les hypothèses des démographes sont confirmées par les discours qu’ont les individus sur la prise de décision en matière de reproduction. Des entretiens approfondis avec des hommes et des femmes ont permis d’examiner la prise de conscience et les raisonnements explicites au regard des motivations de remplacement et d’assurance, la perception de la mortalité et des autres risques liés à la procréation et la capacité d’agir des individus conformément à leurs perceptions. Le peu d’éléments appuyant l’existence de stratégies explicites de remplacement et d’assurance suggère leur faible impact sur la fécondité parmi les Wolofs au Sénégal, même au sein de l’élite urbaine et instruite pour qui les coûts de l’enfant en termes d’argent et d’attention parentale sont des contraintes essentielles. La mortalité des enfants n’est pas une composante majeure dans le discours portant sur la prise de décision en matière de procréation.
INED, Population n° 6, 2003 - page 773

Polygamie et fécondité en milieu rural sénégalais
Lardoux S., Van de Walle E. 

L’objectif de cette étude est d’examiner certains déterminants des différences de fécondité entre les femmes vivant en union monogame et les femmes vivant en union polygame (épouses de rang 1 à 3 +) dans deux régions rurales du Sénégal. La variable étudiée est une variable dichotomique qui correspond à la survenue ou non d’une naissance au cours des 12 mois qui ont précédé le recensement. L’analyse de données transversales pour les régions rurales de Tambacounda et Kolda, tirées du recensement sénégalais de 1988, nous a permis de tester cinq hypothèses et d’obtenir les résultats suivants : tout d’abord, la fécondité de chaque épouse diminue avec le nombre de femmes dans l’union ; ensuite, l’épouse de rang le plus élevé a plus de chances d’avoir donné naissance au cours de l’année précédente que ses coépouses ; en ce qui concerne l’âge du mari, il a un effet plus important chez les monogames que chez les polygames, pour lesquels l’impact n’est substantiel qu’après 60 ans ; la survenue d’une naissance chez une femme au cours de l’année précédant le recensement augmente la probabilité qu’une coépouse ait aussi eu un enfant ; enfin, la présence dans l’union d’une première épouse plus âgée ayant dépassé la période d’âge fécond n’a pas d’effet sur la fécondité de ses coépouses.
INED, Population n° 6, 2003 - page 807


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