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  • L’augmentation de l’activité des femmes en Europe : progrès de la conciliation ou polarisation des comportements ? O. Thévenon
  • Trente ans d’étude de la maladie de Rendu-Osler en France : démographie historique, génétique des populations et biologie moléculaire. G. Brunet, G. Lesca, E. Genin, S. Dupuis-Girod, A. Bideau, H. Plauchu
  • Compléter les histoires de vie par imputation des dates de sortie d’observation. Une méthode adaptée aux données historiques. G. Alter, I. Devos, A. Kvetko
  • Réception de l’œuvre démographique de Lotka en France. J. Véron

NOTES DE RECHERCHE

  • Contrôle social et transmission intergénérationnelle de l’âge au mariage en Hollande rurale de 1850 à 1940. J. Van BaveL, J. Kok
  • L’estimation des « fausses migrations » en Espagne. C. Rodenas Calatayud, M. Marti Sempere

BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE

  • Mobilités et territoires

 

L’augmentation de l’activité des femmes en Europe : progrès de la conciliation ou polarisation des comportements ?

Olivier Thévenon

L’évolution des situations d’activité des femmes de 1992 à 2005 est analysée à partir des Enquêtes européennes sur les forces de travail. Ces situations sont modélisées pour rendre compte des effets propres à la présence d’enfant(s), l’âge du plus jeune et l’âge de la mère à la naissance du premier, ou la présence d’un conjoint sur l’emploi et le temps de travail des femmes, ainsi que leurs évolutions. Certains pays ont connu des évolutions qui remettent en question la cartographie proposée par les typologies standards des années 1990. La croissance des taux d’activité féminine est partiellement due à la réduction de la taille des familles ; mais l’activité des femmes s’est aussi développée à dimension donnée des ménages. Cette augmentation semble aller de pair, dans certains pays, avec le fait d’avoir des enfants uniquement si leur naissance peut être conciliée avec l’emploi. On trouve des indices reflétant cette situation en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas et au Portugal où les aides à la conciliation demeurent limitées. Par contre, une réduction moins forte de la taille des familles a été observée en Belgique, en France et au Royaume-Uni où le contexte est plus favorable à la conciliation entre travail et enfants.

Trente ans d’étude de la maladie de Rendu-Osler en France : démographie historique, génétique des populations et biologie moléculaire

Guy Brunet, Gaëtan Lesca, Emmanuelle Génin, Sophie Dupuis-Girod, Alain Bideau, Henri Plauchu 

La maladie de Rendu-Osler est une génopathie héréditaire qui a fait l’objet de plusieurs études interdisciplinaires au fil des trois dernières décennies. Une enquête épidémiologique menée dans les années 1980 a d’abord permis d’en établir la prévalence en France à un niveau nettement plus élevé que ce qui était alors admis, et de pointer l’existence de zones de forte concentration. L’étude généalogique et l’étude de démographie historique qui ont suivi, centrées sur le principal pôle de concentration, n’ont pas permis de prouver la théorie d’un effet fondateur unique à l’échelle nationale, mais d’émettre des hypothèses quant à la date d’apparition d’une mutation locale. Enfin, l’identification, au cours des dernières années, des gènes responsables de cette maladie a permis d’en établir la grande hétérogénéité génétique et d’identifier un grand nombre de mutations différentes présentes sur le territoire français. Toutefois, de nombreux malades résidant dans le principal pôle de concentration étudié précédemment partagent une mutation unique associée à un haplotype spécifique. Au terme de cette étude, exceptionnelle par son aspect interdisciplinaire et sa durée, les différentes démarches convergent pour affirmer l’existence d’un effet fondateur local, et s’accordent sur une datation approximative de cette mutation.

Compléter les histoires de vie par imputation des dates de sortie d’observation. Une méthode adaptée aux données historiques

George Alter, Isabelle Devos, Alison Kvetko 

Les biographies sont souvent construites à partir de sources administratives et d’autres documents qui témoignent d’événements particuliers comme une naissance, un décès, une visite chez le médecin, une demande de contrat d’assurance ou le recours à un service. Dans un système d’« enregistrement passif », les individus ne sont pas observés de façon continue, mais lorsqu’un événement se produit. Quand une personne quitte la zone couverte par le système d’enregistrement sans en faire la déclaration, la date d’interruption de son histoire de vie reste inconnue. Cet article présente une nouvelle technique d’imputation des dates de sortie manquantes. Les informations concernant d’autres événements (naissances, mariages, décès...) qui touchent l’individu ou ses proches sont utilisées pour estimer la distribution des durées écoulées entre le dernier événement enregistré et la sortie (non observée) de la zone étudiée. Sont ici prises en compte les différences d’âge, de sexe, de situation matrimoniale et de passé migratoire. La méthode est ensuite testée sur un ensemble de données belges du XIXe siècle où figurent explicitement les dates de sortie d’observation.

Réception de l’œuvre démographique de Lotka en France

Jacques Véron

Bien que Lotka ait publié son article fondateur sur la démographie dès 1907, il est découvert par les statisticiens français s’intéressant aux questions de population seulement en 1931. C’est Raoul Husson qui le fait alors connaître, à l’occasion de la publication d’une étude sur l’accroissement comparé de la population en France et à l’étranger. C’est aux notions de population stable et de taux intrinsèque d’accroissement qu’il est le plus souvent fait référence, en particulier dans le Journal de la Société de statistique de Paris. Les travaux de Dublin et Lotka sur la santé et la mortalité sont connus notamment à propos des États-Unis. La deuxième partie de la Théorie analytique des associations biologiques, parue en français en 1939, devient très vite le texte de référence pour tous ceux qui abordent le champ de « l’analyse démographique ». Adolphe Landry contribue à la popularisation des travaux de Lotka, et c’est Paul Vincent qui reconnaît le plus explicitement sa dette intellectuelle envers le démographe mathématicien. Les relations entre Lotka et les statisticiens français ne cessent de se renforcer de son vivant, tant pour les qualités scientifiques du démographe américain que ses qualités humaines.

Contrôle social et transmission intergénérationnelle de l’âge au mariage en Hollande rurale de 1850 à 1940

Jan Van Bavel, Jan Kok

Cet article étudie la transmission intergénérationnelle de l’âge au premier mariage de mère en fille en Hollande-du-Nord rurale, entre 1850 et 1940, avant et pendant les premières étapes de transition de la fécondité. À partir d’une base de données détaillée, complétée par la reconstitution des familles des filles émigrées dans les autres provinces, des modèles multiniveaux sont utilisés pour analyser l’effet des caractéristiques familiales des mères sur l’âge au premier mariage des filles. Les résultats montrent une transmission intergénérationnelle de cet âge, mais son effet varie selon la classe sociale et l’appartenance religieuse. On l’observe dans la classe ouvrière et la classe moyenne et supérieure, mais il est quasiment inexistant chez les agriculteurs ; il est très marqué parmi les protestants, mais faible chez les catholiques. La transmission familiale des comportements de fécondité semble plus importante dans les environnements caractérisés par une moindre pression sociale et des décisions plus individualisées.

L’estimation des « fausses migrations » en Espagne

Carmen Ródenas Calatayud, Monica Martí Sempere

Parallèlement aux sources statistiques espagnoles classiques telles que les recensements et les enquêtes, l’Estadística de Variaciones Residenciales (Statistique des changements de domicile) est utilisée pour étudier les migrations des habitants, qu’ils résident légalement ou pas dans le pays. Cette source, liée aux Registres municipaux de population, constitue un enregistrement systématiquement mis à jour des migrations intercommunales de la population, et permet ainsi de reconstituer les parcours migratoires individuels. Malgré les récentes tentatives d’amélioration de sa qualité, elle peut toutefois fournir une vision biaisée des migrations, car rien ne garantit que tous ces enregistrements représentent des migrations réelles. Par la reconstitution des parcours migratoires de la population résidente, cet article évalue l’ampleur du phénomène des « fausses migrations » en Espagne entre 2003 et 2005.

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