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  • ARTICLES
  • Les mort-nés à Paris au XIXe siècle : enjeux sociaux, juridiques et médicaux d’une catégorie statistique - V. Gourdon, C. Rollet
  • Homosexualité et bisexualité au Sénégal : une réalité multiforme - J. Larmarange, A. Desgrées Du Loû, C. Enel et A. Wade
  • Instruction des femmes et évolution du mariage en Inde - P. Dommaraju

NOTES DE RECHERCHE

  • L’évolution de la mobilité résidentielle en France entre 1973 et 2006 : nouvelles estimations - N. Donzeau, J.-L. Pan Ké Shon
  • Estimations des migrations répétées et des migrations de retour dans des sous-populations en France - J.-F. Royer

BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE

  • De l’Empire russe à la Russie contemporaine : changements et continuité

 

Les mort-nés à Paris au XIXe siècle : enjeux sociaux, juridiques, et médicaux d’une catégorie statistique
Vincent Gourdon, Catherine Rollet

Au XIXe siècle, le taux de mortinatalité de Paris dépasse celui du reste de la France, et représente près d’une naissance sur dix en fin de siècle. Ces résultats, fournis par les institutions statistiques, renvoient à la difficile appréhension de la catégorie des mort-nés, située aux frontières de la vie et de la mort, et à la superposition de différents regards sociaux. Après un retour sur la législation de l’Ancien Régime et de la Révolution, l’article montre la confusion qui a régné à partir de 1806 dans la définition des modalités d’enregistrement des mort-nés, en raison des pressions multiples des différents ministères, et qui expriment les visions contradictoires du monde judiciaire et des statisticiens. Cette confusion a longtemps empêché de distinguer les « vrais mort-nés » des « faux mort-nés ». En outre deux facteurs ont à Paris contribué à rehausser le niveau de la mortinatalité : la mise en place précoce dans la capitale de la vérification médicale à domicile des naissances et décès, qui a amélioré l’enregistrement des mort-nés ; la crainte obsessionnelle de l’avortement criminel qui a conduit à un contrôle renforcé des fausses couches et à un enregistrement comme mort-nés d’embryons d’âge gestationnel de plus en plus précoce.

Homosexualité et bisexualité au Sénégal : une réalité multiforme
Joseph Larmarange, Annabel Desgrées Du Loû, Catherine Enel et Abdoulaye Wade

Les premières enquêtes menées au Sénégal auprès d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, dans le cadre de la lutte contre le sida, révèlent des taux élevés de bisexualité. En 2007, une nouvelle enquête épidémiologique et comportementale (ELIHoS) a été réalisée, dans laquelle la question des pratiques bisexuelles a été abordée de façon approfondie. Cette enquête est utilisée ici pour décrire la pluralité de formes que peut recouvrir la bisexualité au Sénégal. Une typologie du pôle d’activité sexuelle actuel en six classes est construite à partir des caractéristiques des partenaires sexuels sur l’année et au moment de l’enquête. Différents éléments de la sociobiographie sexuelle des individus sont ensuite analysés selon leur pôle d’activité sexuelle actuel. Il apparaît que ces pôles correspondent à des pratiques sexuelles et à des caractéristiques différentes d’entrée en vie sexuelle avec un homme. En revanche, l’utilisation systématique d’un préservatif, à pratiques égales, ne dépend pas du pôle d’activité sexuelle. Les hommes engagés dans des relations régulières avec des femmes et ayant des partenaires masculins seulement occasionnellement sont moins souvent infectés par le VIH, car ils ont moins fréquemment des rapports anaux à risque.

Instruction des femmes et évolution du mariage en Inde
Premchand Dommaraju

Cet article examine l’influence de l’éducation sur la nuptialité des femmes en Inde, par l’analyse des données longitudinales extraites des recensements. Entre 1981 et 2001, les niveaux d’instruction et l’âge au mariage ont tous deux augmenté. Si les données transversales montrent une association positive entre le niveau de scolarisation et le report du mariage, la modélisation des données longitudinales indique que l’impact de l’instruction sur le calendrier du mariage est assez limité, surtout pendant la période 1981-1991 ; il est néanmoins significatif, bien que modeste, entre 1991 et 2001. Selon les résultats de cette étude, l’association entre éducation et nuptialité mise en évidence par l’analyse des données transversales pourrait être due à des facteurs non observés qui influencent à la fois la scolarisation et le mariage. En fait, l’évolution à long terme de l’âge au mariage a un effet plus déterminant que celle du niveau d’instruction sur la nuptialité des femmes avant 20 ans. Et la modélisation avec variables instrumentales indique que l’éducation et la nuptialité ne sont pas interdépendantes : les progrès des niveaux de scolarisation sont largement indépendants de l’évolution de l’âge au mariage.

L’évolution de la mobilité résidentielle en France entre 1973 et 2006 : nouvelles estimations
Nathalie Donzeau, Jean-Louis Pan Ké Shon

Cette note de recherche retrace l’évolution annuelle de la mobilité résidentielle française de la fin des trente glorieuses à 2006. Pour cela, deux méthodes différentes d’estimation sont mises en œuvre : le modèle migrants-migrations de Daniel Courgeau, les évaluations directes corrigées grâce aux séries des enquêtes Logement puis des enquêtes Emploi. Les résultats de ces estimations sont ensuite comparés à ceux déjà publiés dans la littérature française par différents auteurs à partir du modèle migrants-migrations. La mobilité résidentielle a baissé entre 1973 et 1984 avant d’atteindre le pic de la période étudiée en 1999, pour décroître ensuite et se stabiliser, au moins momentanément, à un niveau élevé. Depuis le début des années 1980, la progression de la mobilité en niveau est principalement due aux mobilités de proximité, qu’il s’agisse de changements de logement ou de commune. Ce résultat suggère que les transformations de la famille intervenues au cours de la période ont eu un impact plus important que les mobilités professionnelles.

Estimations des migrations répétées et des migrations de retour dans des sous-populations en France
Jean-François Royer

Parmi les personnes ayant effectué une migration interne, beaucoup déménagent de nouveau à plus ou moins brève échéance ; souvent, ces nouvelles migrations ramènent le migrant à sa localisation antérieure. Ces phénomènes, bien connus, sont étudiés ici grâce à une source administrative française, le panel tiré des Déclarations annuelles de données sociales (DADS). Des statistiques descriptives portant sur les migrations entre 25 et 35 ans des générations nées en 1966, 1968 et 1970 mettent en évidence les principales caractéristiques des migrations de rangs successifs. À l’aide d’un modèle du type « migrants-sédentaires » on estime des parts de population soumise au risque de migration ou de nouvelle migration, et des probabilités de survenue des différents types de mouvements parmi les personnes soumises au risque. Les comportements de migration répétée et de migration de retour apparaissent fortement variables selon les générations et, à l’intérieur d’une même génération, selon les catégories de population. Cette variabilité doit être prise en compte dans l’application de la relation entre nombres de migrants et nombres de migrations proposée par Daniel Courgeau en 1973, et utilisée depuis pour établir des séries de taux de mobilité interne à partir des recensements de population.

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