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Conjoncture démographique en France

L’évolution démographique récente de la France et ses tendances depuis 70 ans
M. Mazuy, M. Barbieri, D. Breton, H. d’Albis

Caractérisation des flux migratoires en France à partir des statistiques de délivrance de titres de séjour (1998-2013)
H. d’Albis, E. Boubtane

Articles

Les mots de la démographie des origines à nos jours : une exploration numérique
François Héran

  • La mise à disposition des enquêtes quantitatives en sciences sociales : l’exemple de l’Ined
    A. Caporali, A. Morisset, S. Legleye
  • Les difficultés scolaires et professionnelles des jeunes issus de l’immigration : effet de l’origine ou effets géographiques ?
    R. Aeberhardt, R. Rathelot, M. Safi
  • Famille et recensement font-ils bon ménage ?
    L. Trabut, E. Lelièvre, E. Bailly et l’équipe LiLi



Bibliographie critique

Migrations, discriminations, intégration
Thème coordonné par Patrick Simon
Unité de recherche « Migrations internationales et minorités » de l’Ined
Ouvrages analysés par : M. Beaujeu, S. Condon, E. Druez, T. Eremenko, A. Grysole, L. Kesztenbaum, P. Simon

L’évolution démographique récente de la France et ses tendances depuis 70 ans
Magali Mazuy, Magali Barbieri, Didier Breton, Hippolyte d’Albis

Au premier janvier 2015, la France comptait 66,3 millions d’habitants (dont 64,2 millions en France métropolitaine), soit un accroissement annuel de 4,5 ‰. La fécondité augmente légèrement, passant à 2,0 enfants par femme. Les femmes ont eu en moyenne leurs   nfants à 30,2 ans, les hommes à 30,1 ans. Près de six enfants sur dix naissent hors mariage. Le solde migratoire varie peu. Parmi les migrants ayant obtenu un titre de séjour en 2013, la moitié ont reçu un titre pour motif familial, un peu moins du quart pour les études, 10 % pour motif humanitaire, 7 % pour le travail. Le nombre de mariages (pour les couples de sexe différent) est toujours en légère baisse. Depuis que le mariage a été ouvert aux couples de même sexe le 17 mai 2013, 17 000 mariages ont été enregistrés jusqu’à fin 2014. La saisonnalité des mariages a peu varié, alors que pour les pacs, le pic observé au deuxième trimestre a laissé place à une augmentation des pacs en fin d’année. L’âge moyen au mariage continue de reculer et atteint 34,6 ans pour les femmes et 37,2 ans pour les hommes en 2013. Le nombre de décès en 2014 est provisoirement estimé à 559 300. L’espérance de vie des femmes est égale à 84,7 ans et celle des hommes à 79,2 ans, soit un écart de 5,5 ans qui se réduit au fil des années.

Caractérisation des flux migratoires en France à partir des statistiques de délivrance de titres de séjour (1998-2013)
Hippolyte d’Albis, Ekrame Boubtane

Cet article analyse les données administratives relatives aux titres de séjour qui sont utilisées pour calculer les flux de migration permanente et légale en France d’étrangers en provenance de pays tiers. Il présente et discute la base nationale AGDREF (Application de  gestion des dossiers de ressortissants étrangers en France) et l’ensemble des hypothèses méthodologiques retenues pour la construction de ces flux. Les flux d’entrées et de sorties annuels sont établis pour la période 1998-2013 à partir des informations sur la  détention de titres de séjour dont la durée de validité est d’un an et plus extraites annuellement de la base AGDREF. L’étude est décomposée en fonction des flux d’entrées par âge, sexe et nationalité des personnes migrantes, ainsi que par durée de validité et motif de délivrance du titre de séjour. Les flux d’entrées ont atteint leur niveau le plus élevé dans les années 2003-2005 et sont en légère diminution depuis. En 2013, le flux d’entrées s’est établi à 192 419 personnes. Les personnes immigrées sont majoritairement de jeunes  adultes, ressortissants d’un pays d’Afrique et venant en France pour motif familial ou pour études. Au cours de la période 1998-2013, les sorties estimées sont toujours inférieures aux entrées.

Les mots de la démographie des origines à nos jours : une exploration numérique
François Héran

Lancée fin 2010, l’application Ngram Viewer permet de suivre l’évolution du vocabulaire dans les millions d’ouvrages numérisés par Google Books, sur une période qui va du XVIIIe siècle à nos jours pour le corpus francophone. L’article s’en saisit pour étudier la visibilité très changeante du vocabulaire démographique dans la culture écrite. La première partie examine la sélection et l’organisation des données dans Ngram Viewer. Elle relativise les critiques sur l’absence de contexte des suites de mots (ou n-grams). La seconde partie parcourt les rubriques de la démographie et montre que le déclin de la terminologie démographique depuis les années 1990 n’est pas un artefact. Sont touchés les concepts de l’analyse démographique liés au modèle matrimonial et les termes techniques désormais confinés dans les revues scientifiques, non couvertes par Ngram Viewer. Progressent en revanche les questions de société investies par les nouvelles générations de chercheurs : infertilité, mortalité périnatale, orientation sexuelle, nouvelles « transitions » à l’âge adulte, causes de décès, inégalités de santé, rapports de genre, intégration et discriminations, violences, systèmes de valeur. On en conclut que seule une démographie ouverte aux disciplines connexes peut retrouver sa visibilité d’antan et renouer le lien science/société aujourd’hui fragilisé.

  • La mise à disposition des enquêtes quantitatives en sciences sociales : l’exemple de l’Ined

Arianna Caporali, Amandine Morisset, Stéphane Legleye


L’accès aux enquêtes et le partage de données sont fondamentaux pour la recherche en sciences sociales. Pourtant, les activités d’archivage qui permettent un accès aux enquêtes mises à disposition sont peu connues. Cet article se concentre sur les données des enquêtes quantitatives. Il passe en revue le développement des archives de données d’enquêtes en sciences sociales depuis leur création dans les années 1950, ainsi que l’émergence de normes internationales. En France, les archives de données d’enquêtes ont été établies relativement tard. L’article montre ensuite l’importance des archives pour l’accès aux enquêtes en s’appuyant sur l’exemple du service des enquêtes et des sondages de l’Institut national d’études démographiques (Ined), cofondateur du Réseau Quetelet, qui centralise aujourd’hui l’accès à la plupart des enquêtes quantitatives en sciences sociales en France. Les activités d’archivage et de mise à disposition des données et métadonnées d’enquêtes à des fins de recherche sont ensuite discutées, en montrant l’importance de la collaboration avec les producteurs de données dans un contexte d’ouverture croissante des données (open data).

  • Les difficultés scolaires et professionnelles des jeunes issus de l’immigration : eff et de l’origine ou effets géographiques ?

Romain Aeberhardt, Roland Rathelot, Mirna Safi


La localisation géographique des populations issues de l’immigration et leur ségrégation dans les zones les plus défavorisées sont souvent avancées pour expliquer leurs moindres performances scolaires et leur position défavorable sur le marché du travail. Dans cet article, nous cherchons à déterminer si la réussite éducative et l’insertion dans l’emploi de jeunes dont au moins un parent est né en Afrique du Nord, Afrique subsaharienne ou au Proche et Moyen-Orient sont semblables à celles de jeunes dont les parents ne sont pas immigrés, à caractéristiques sociodémographiques et à lieu de résidence identiques. Nous utilisons pour cela une opportunité unique qu’offre la géolocalisation à une échelle très fine (Iris) des enquêtes Génération 1998 et 2004. Les spécifications utilisées dans les modèles de régression permettent de mesurer l’effet de la variable d’origine après le contrôle d’une large panoplie de variables individuelles et de l’effet fixe géographique à l’échelle de l’Iris (logit conditionnel). Nos résultats soulignent l’ampleur des écarts entre les descendants d’immigrés et leurs homologues descendants de natifs. Ces écarts demeurent même une fois les effets géographiques pris en compte.

  • Famille et recensement font-ils bon ménage ?

Loïc Trabut, Éva Lelièvre, Estelle Bailly et l’équipe LiLi


Tirant parti et confrontant l’ensemble des informations sur les liens familiaux présentes dans l’enquête Famille et logements et dans le recensement, l’objectif de cet article est d’examiner les types de familles décrites par chacune des deux sources. Cette comparaison fait apparaître des discordances et permet de décrire la composition des catégories de familles produites à partir du recensement. Si le recensement, tel qu’il est construit, joue pleinement son rôle en comptabilisant le nombre d’individus résidant sur le territoire français à travers l’unité ménage, il s’avère de moins bonne qualité lorsqu’il s’agit de décrire les familles, en particulier lorsque corésident plusieurs familles, plusieurs générations, des personnes sans liens familiaux ou qui alternent leur résidence entre plusieurs ménages. Cette confrontation permet d’évaluer les causes des divergences entre les deux sources. Celles-ci résultent des objectifs différents des deux collectes, des principes de codification du recensement basés sur le concept de famille nucléaire et des déclarations erronées ; ce qui n’appelle pas les mêmes types d’intervention. Malgré l’exhaustivité du dénombrement par le recensement, les recommandations internationales ne permettent pas de décrire de façon satisfaisante les formes marginales et/ou émergentes de famille, justifiant la reprise des enquêtes Famille associées au recensement.

Prix TTC : 20,00 €

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