La longévité humaine

La France métropolitaine comptait 29 351 centenaires fin 2022. Ils et (surtout) elles pourraient être cinq fois plus nombreux en 2060. Cette multiplication des centenaires et l’apparition de « super-centenaires », âgé-e-s de 110 ans ou plus, pose à nouveau la question de la limite de la longévité humaine.

À la fin du XVIIIe siècle, Buffon estimait qu’une personne bien portante et qui n’aurait subi aucun accident ni souffert d’aucune maladie pourrait vivre cent ans, mais pas davantage. Les centenaires étaient très rares. Mais avec l’amélioration des conditions de vie et les progrès de la médecine, les hypothèses sur la durée limite de la vie humaine ont dû être repoussées à 110 puis 115 ans. En 1995, un nouveau cap a été franchi lorsqu’une Française, Jeanne Calment, a fêté son 120e anniversaire. Morte en 1997, à l’âge de 122 ans, elle détient toujours le record de longévité humaine.

Les centenaires sont surtout des femmes

Dans l’aventure de la longévité humaine, les femmes distancent largement les hommes : elles représentent 86 % des centenaires. Au 1er janvier 2021, sur les 29 351 centenaires vivant en France métropolitaine, 23 173 étaient des femmes (4 sur 5).

Centenaires et super-centenaires

La probabilité de vivre centenaire n’a jamais été aussi élevée. L’Insee estime qu’en 2060, la France métropolitaine pourrait compter 156 623 centenaires, contre 3 760 en 1990 et seulement une centaine en 1900. Depuis 1980, une nouvelle classe d’âge est devenue une réalité statistique : les super-centenaires, ceux qui ont fêté leur 110e anniversaire.

La durée de la vie humaine a-t-elle une limite ?

Jusqu’aux années 1970, il était communément admis que tous les progrès réalisés depuis le XVIIIe siècle n’avaient fait que rapprocher la durée de vie moyenne de l’âge de 120 ans, considéré comme un maximum pour l’espèce humaine. Désormais, certains scientifiques n’excluent plus que des êtres humains puissent vivre jusqu’à 150 ans, voire davantage, si les connaissances de la génétique et du mécanisme de vieillissement continuent à progresser et permettent de ralentir les processus biologiques. Mais pour l’heure, la hausse de l’âge maximal au décès semble surtout liée au fait que davantage de personnes atteignent les âges élevés. Rien ne prouve que la limite extrême de la vie humaine soit en train de bouger. 

Une étude publiée en février 2023 dans Demographic Research par des chercheurs de l’Ined, de l’Université de Montréal et de l’Inserm enrichit l’état des connaissances sur la question. Leur analyse, qui utilise les données françaises rassemblées dans la Base de données internationale sur la longévité (IDL) accueillie par l’Ined, ne confirme pas l’existence d’un « plateau » de mortalité à des âges extrêmes chez les humains.

Sources :

Nombre de centenaires. Evolution et projection, données France métropolitaine

« Y a-t-il une limite à la vie humaine ?», Jacques Vallin (Ined), 2011 (vidéo)

« Espérance de vie : peut-on gagner trois mois par an, indéfiniment ? », France Meslé et Jacques Vallin, « Population & Sociétés », n° 473, décembre 2010, Ined

Contact : France Meslé et Jacques Valin

Mise à jour : mars 2023