Les Nations unies publient de nouvelles projections de population mondiale

Dans un peu plus d’une décennie, la planète comptera probablement environ 8,5 milliards d’habitants, et près de 10 milliards d’ici 2050, contre 7,7 milliards aujourd’hui. Un petit nombre de pays seront à l’origine de la majeure partie de cette augmentation. Alors que certains pays continuent de croître rapidement, d’autres voient leur population décliner. Dans le même temps, la population mondiale vieillit, l’espérance de vie mondiale continuant à augmenter et la fécondité à baisser. Tels sont les enseignements des dernières estimations et projections de la population mondiale qui viennent d’être publiées par la Division de la population des Nations Unies (World Population Prospects. The 2019 Revision).

Dans le cadre de sa mission de diffusion des connaissances dans le champ scientifique de la démographie, l’Ined a été choisi par la Division de la population de l’ONU pour relayer en France les projections de la population mondiale qu’elle vient de réaliser.

Sept résultats importants ressortent de ces projections :

1. La population mondiale continue d’augmenter, mais les taux de croissance varient considérablement d’une région à l’autre.

La population de l’Afrique subsaharienne devrait doubler d’ici 2050 alors que celle de l’Europe et de l’Amérique du Nord n’augmenter que de 2%.

2. Neuf pays représentent plus de la moitié de la croissance démographique projetée d’ici 2050.

Les plus fortes augmentations de population entre 2019 et 2050 auront lieu dans les pays suivants : Inde, Nigéria, Pakistan, Congo (RDC), Éthiopie, Tanzanie, Indonésie, Égypte, États-Unis (par ordre décroissant d’augmentation attendue). L’Inde devrait dépasser la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde aux alentours de 2027.

3. Les femmes ont moins d’enfants dans l’ensemble, mais les taux de fécondité restent élevés dans certaines parties du monde.

Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale vit dans un pays ou une région où la fécondité est inférieure à 2,1 enfants par femme. En 2019, la fécondité reste en moyenne supérieure à ce niveau en Afrique subsaharienne (4,6 enfants), en Océanie à l’exclusion de l’Australie / Nouvelle-Zélande (3,4), en Afrique du Nord et en Asie occidentale (2,9) et en Asie centrale et méridionale (2,4). Le taux de fécondité mondial, qui est passé de 3,2 enfants par femme en 1990 à 2,5 en 2019, devrait encore reculer à 2,2 en 2050.

4. Les personnes vivent plus longtemps, mais celles des pays les plus pauvres vivent encore sept ans de moins que la moyenne mondiale.

L’espérance de vie à la naissance mondiale, qui est passée de 64,2 ans en 1990 à 72,6 ans en 2019, devrait encore augmenter pour s’établir à 77,1 ans en 2050. Des progrès considérables ont été accomplis dans la réduction des écarts entre pays même s’ils en subsistent d’importants. En 2019, l’espérance de vie à la naissance dans les pays les moins avancés accuse un retard de 7,4 ans par rapport à la moyenne mondiale.

5. La population mondiale vieillit, les personnes de plus de 65 ans constituant le groupe d’âge dont la croissance est la plus rapide.

D’ici 2050, une personne sur six dans le monde aura plus de 65 ans (16%), contre une sur 11 en 2019 (9%). D’ici 2050, une personne sur quatre vivant en Europe et en Amérique du Nord pourrait avoir 65 ans ou plus. En 2018, pour la première fois de l’histoire, les personnes âgées de 65 ans et plus étaient plus nombreuses que les enfants de moins de cinq ans. Le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus devrait tripler, passant de 143 millions en 2019 à 426 millions en 2050.

6. Un nombre croissant de pays connaissent une réduction de la taille de leur population.

Depuis 2010, 27 pays ou régions ont vu leur population diminuer de 1% ou plus. Cela est dû à la faiblesse de la fécondité et, parfois, à la forte émigration. Entre 2019 et 2050, la population devrait diminuer d’au moins 1% dans 55 pays ou régions, dont 26 pourraient connaître une réduction d’au moins 10%. En Chine, par exemple, la population devrait diminuer de 31 millions, soit plus de 2%, entre 2019 et 2050.

7. La migration est devenue une composante majeure de l’évolution de la population dans certains pays.

Entre 2010 et 2020, l’Europe et l’Amérique du Nord, l’Afrique du Nord et l’Asie occidentale, ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande auront un solde migratoire positif, tandis que dans d’autres régions il sera négatif. Certains des mouvements migratoires les plus importants sont liés à une demande de main d’oeuvre (migrations originaires du Bangladesh, Népal et Philippines) ou par la violence et les conflits armés (Syrie, Venezuela et Myanmar).

Source : Projections de population mondiale de l’ONU 2019 : https://population.un.org/wpp/

Contact : Gilles Pison
Mise en ligne : juin 2019