Secteurs d’activités et professions des gays et des lesbiennes en couple : des positions moins genrées

Basée sur les résultats de l’enquête Famille et logements de 2011 - une source unique par le niveau de détail qu’elle procure sur certaines caractéristiques sociales, la taille de son échantillon et le fait qu’elle permette de distinguer les couples homo- et hétérosexuels -, l’étude fait ressortir que les personnes en couple de même sexe occupent des situations professionnelles moins genrées que les personnes en couple de sexe différent. Elle apporte une meilleure connaissance statistique des populations gaies et lesbiennes, de manière partielle toutefois, car l’homosexualité n’est abordée que sous l’angle des personnes en couple, que celui-ci soit cohabitant ou non.

Les groupes étudiés (femmes et hommes en couple de même sexe, femmes et hommes en couple de sexe différent) présentent les caractéristiques suivantes : les lesbiennes et gays en couple sont moins nombreux dans les générations les plus âgées et sont plus souvent très diplômés que les personnes en couple de sexe différent. Plusieurs mécanismes pourraient expliquer cette dernière spécificité : un niveau de diplôme élevé est susceptible de favoriser le fait de déclarer vivre en couple avec une personne de même sexe. Investir dans les études pourrait également constituer une ressource pour les personnes gaies et lesbiennes afin de mieux vivre une orientation sexuelle minoritaire qui demeure stigmatisée.

Plus souvent en activité que les femmes en couple de sexe différent (83,2% contre 71,8%), les femmes en couple de même sexe sont aussi moins nombreuses à exercer une activité professionnelle à temps partiel (11% contre 22,1%). 2,2% d’entre elles n’ont jamais travaillé, alors que c’est le cas de 15% des femmes en couple de sexe différent.

Les femmes en couple de même sexe travaillent plus souvent que les femmes en couple de sexe différent dans l’information et la communication (3,7% contre 1,5%), les domaines scientifiques et techniques (7% contre 4,3%), l’enseignement (13,7% contre 8%) ou encore les arts et spectacles (2,3% contre 0,9%). Elles sont par contre sous-représentées dans les professions de services aux particuliers où elles sont trois fois moins nombreuses que les femmes en couple de sexe différent (3,1% contre 10%).
De manière générale, on observe une surreprésentation des gays et lesbiennes en couple dans les catégories socioprofessionnelles mixtes et une présence moins asymétrique dans les secteurs très sexués.

Source : Wilfried Rault, 2017, Secteurs d’activités et professions des gays et des lesbiennes en couple : des positions moins genrées, Population 2017-3.

Contact :  Wilfried Rault

En ligne : janvier 2018