Jean-Marc Bonnisseau

© Vincent Bourdon-Campus Condorcet 2016

Le président du Campus Condorcet a répondu à nos questions sur la Cité des humanités et des sciences sociales qui accueillera le futur siège de l’Ined dès 2019 et à terme, sur deux sites – Aubervilliers et Paris, Porte de la Chapelle -, près de 18000 personnes et 100 unités de recherche.

(Entretien réalisé en novembre 2017)

Que recouvre cette notion de Cité des humanités et des sciences sociales ?

Il s’agit tout d’abord de désigner un véritable morceau de ville, une vraie cité au cœur du territoire de Plaine Commune. Outre des bâtiments consacrés à la recherche en sciences humaines et sociales, le Campus proposera des espaces dédiés à la vie étudiante, des endroits pour se restaurer, une très grande bibliothèque... Le terme de cité a également été choisi pour matérialiser ce lieu d’échanges, d’ouverture sur le monde que représentera le Campus Condorcet.

Quels sont les enjeux et l’ambition du futur Campus Condorcet ?

L’un des enjeux principaux, surtout dans le domaine des sciences humaines et sociales, est de regrouper un ensemble critique de forces scientifiques, de chercheurs, et de doctorants, pour parer à la dispersion actuelle de la  discipline et de ses unités de recherche, sur un site unique. Le Campus Condorcet donnera la possibilité d’organiser, en commun, des manifestations, de créer de nouvelles interactions et de former un centre visible au plan international ; ce regroupement constituant une force d’attraction.
Dans ses missions, le Campus Condorcet s’étend au-delà du territoire qu’il occupe et revêt une dimension nationale puisqu’il a pour vocation d’œuvrer pour l’ensemble des sciences humaines et sociales françaises.

Quelles perspectives le Campus Condorcet offrira-t-il aux chercheurs et aux étudiants ?

Outre la mutualisation des services et des fonds documentaires, l’ouverture sur des disciplines connexes ou en dehors des sciences humaines et sociales représente un axe fondamental, en particulier dans le domaine de la formation, tant aux niveaux master que doctorat.
Forts de cette mise en commun des moyens et via des transferts de bonnes pratiques, nous allons pouvoir développer les humanités numériques et, au-delà, la problématique de la donnée de la science, deux sujets majeurs aujourd’hui.
La formation sera prise en compte depuis le bac – le site de la Porte de la Chapelle proposera un enseignement de premier cycle en sciences humaines et sociales – jusqu’à la thèse. Les étudiants pourront ainsi très tôt être plongés dans le monde de la recherche et bénéficier de la dynamique du lieu.  

De quelle manière le Campus s’intègrera-t-il dans les paysages européen et international de la recherche ?

Les structures du Campus offriront la possibilité d’accueillir sur place des chercheurs qui auront, entre autres, accès à notre grand centre de documentation et à des prestations informatiques de très haut niveau. Autant d’éléments qui peuvent être valorisés et assoir des candidatures à des appels à projets, de même que faciliter la mise en œuvre de programmes transversaux, à l’échelle internationale.
Dans les prochaines années, nous souhaitons élaborer une politique d’accueil plus institutionnalisée d’équipes internationales sur des projets de trois à cinq ans.
Le site ayant été labellisé en 2009, le Campus bénéficie déjà d’une visibilité internationale et reçoit des demandes de la part de Labex (laboratoires d’excellence) et d’autres entités souhaitant s’installer dans ses locaux.
Le rayonnement du Campus se fait également au travers de ses membres fondateurs qui disposent de leurs propres réseaux de partenaires à l’international.
Alors que le Campus n’est pas encore physiquement établi, une réflexion sur l’offre de services du futur Grand équipement documentaire, la nouvelle édition du cycle des conférences du Campus Condorcet, et le rythme accru des groupes de travail inter-établissements sont autant de signaux qui préfigurent la dynamique de la Cité des humanités et des sciences sociales qui ouvrira ses portes en 2019.