Les mutilations génitales féminines (MGF)

Principalement pratiquées sur le continent africain, dans quelques régions du Proche-Orient et de l’Asie du Sud-Est, les mutilations génitales féminines, désignent « toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques » (OMS, 1997). Cette forme de violence spécifique s’exerçant sur les femmes et les petites filles a des conséquences délétères sur la santé, entrainant fréquemment une série de risques sanitaires tout au long de la vie dont les infections, les complications obstétricales et les dysfonctions sexuelles sont, selon les études disponibles, les plus fréquentes.

État des lieux

En 2016, l’Unicef estime à 200 millions le nombre de femmes et filles ayant subi une mutilation génitale dans le monde, mais la quantification de cette pratique reste difficile. Dans les pays d’origine, les données proviennent principalement des enquêtes démographiques et de santé (EDS) et des enquêtes par grappes à indicateurs multiples pilotées par l’Unicef (Mics), qui ne concernent que des femmes âgées de 15 à 49 ans. Dans les pays d’immigration, ce sont généralement des estimations indirectes qui permettent d’évaluer le nombre de femmes concernées, au moyen des recensements, des registres de population, d’enquêtes, auxquels sont ensuite appliqués les taux de prévalence observés dans les pays d’origine.

Vers le recul de cette pratique ?

Initialement décrites comme des rites de passage à l’âge adulte, les MGF semblent de moins en moins revêtir de dimension rituelle mais continuent à être une norme sociale puissante dans les régions concernées.
L’effet des politiques de lutte contre les MGF dans les pays d’origine soutenues par une forte mobilisation internationale est encore difficilement mesurable. Une diminution de ces pratiques, semble cependant s’amorcer au fil des générations dans certains pays.

Les enquêtes menées dans les pays d’origine montrent que l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et des hommes est favorable au recul des MGF et que les risques de mutilations sont également moins élevés dans les zones urbaines. Dans les pays d’immigration, la grande majorité des familles abandonne ces pratiques.
Cependant, dans certains pays, le développement de formes médicalisées de MGF s’est étendu dans les dernières décennies et rappelle la nécessité de continuer à œuvrer pour l’éradication de ces atteintes à l’intégrité des femmes.

Source : Armelle Andro, Marie Lesclingand, 2016, Les mutilations génitales féminines. État des lieux et des connaissances, Ined,  Population, 71 (2)

Contact : Armelle Andro et  Marie Lesclingand

Mise en ligne : octobre 2016