Luttes et résistances en matière de santé et droits sexuels et reproductifs

L’objectif est d’identifier, analyser et comprendre les luttes et résistances en matières de droits sexuels et reproductifs en France et à l’internationale, que celles-ci soient anciennes ou nouvelles, collectives ou individuelles, explicites ou implicites.

Malgré la reconnaissance dans les années 1990 des droits sexuels et reproductifs comme droits humains fondamentaux et des avancées indéniables depuis, force est de constater que ces droits restent soumis à de nombreuses dominations sociales, culturelles et politiques, et notamment des dominations de genre, qui restreignent voire empêchent leur exercice. Aussi, face aux barrières d’accès à la santé reproductive et sexuelle et aux violations des droits en la matière, on observe depuis plusieurs décennies, en France et ailleurs, des résistances et des luttes pour obtenir une meilleure qualité des soins en santé sexuelle et reproductive et pour pouvoir décider de façon libre et informée de sa vie reproductive et sexuelle, sans souffrir de discrimination, répression ou violence.

Les violences sexuelles, gynécologiques et obstétricales, la contraception avec l’émergence de nouvelles pratiques liées au rejet de la contraception hormonale, l’avortement, l’aide à la procréation, les infections sexuellement transmissibles et l’éducation sexuelle sont autant d’espaces de luttes et de résistances qui font l’objet des recherches scientifiques de cet axe.
Etudier ces luttes et résistances à travers les mobilisations collectives et les stratégies individuelles permet d’observer les changements sociaux et politiques en matière de santé et droits sexuels et reproductifs et, entre autre, d’analyser les dysfonctionnements structurels en matière de santé, les effets pervers de biomédicalisation et les inégalités liées au système de genre.

Pour comprendre et étudier ces luttes et résistances en matière de santé et droits sexuels et reproductifs, il est important de mener une analyse située, autrement dit de prendre en compte le contexte social, politique et médical dans lequel elles émergent mais également la perspective et l’expérience des personnes qui les portent. Ainsi, les recherches au sein de cet axe sont menées à différents niveaux, depuis le niveau macro ou institutionnel jusqu’au niveau micro ou individuel.
Parce que les résistances se font souvent depuis les marges, et donc concernent des populations, pratiques et actions difficile à atteindre voire à quantifier, les recherches de cet axe mobilisent de nouveaux outils et espaces de recrutement : recrutement par et avec les pair·es, par et avec les associations, par et avec les professionnel·les de santé ; l’enquête en ligne ; les réseaux sociaux et les forums de discussion. Elles mobilisent également de grandes enquêtes en populations générales, y compris des post-enquêtes, et des données administratives.

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