Xavier Thierry

nous parle de l’organisation et des résultats de l’étude ELFE

Ined- Colette Confortès

 Démographe, chercheur à l’Ined et membre de l’équipe d’ELFE depuis 2010. Xavier Thierry, a pris part à la mise en place et à l’évaluation des enquêtes en maternité. Il a la responsabilité des partenariats avec les associations et les administrations, en particulier pour l’accès aux données de l’assurance maladie.

(Entretien réalisé en janvier 2012).

 

 

Quel était le rôle des personnes qui ont travaillé pour ELFE en 2011?

L’équipe projet localisée à l’INED, forte de près de vingt personnes de diverses disciplines, a dû se renforcer afin de réussir le lancement de la cohorte nationale. Pour cela, elle a recruté une trentaine de professionnels de santé chargés de coordonner le déploiement de l’enquête dans les régions. Ils ont obtenu l’accord de 320 maternités et formées un millier d’enquêtrices, des sages-femmes pour la plupart, pour aborder les mères sur le point d’accoucher. Les services du Secrétariat général de l’INED se sont aussi fortement mobilisés.

Combien d’enfants sont membres de la cohorte ?

Grace à une vaste campagne de communication, nous avons réussi à intégrer plus de 18 000 nourrissons. Le second défi est désormais d’entretenir la relation de confiance nouée avec les parents afin d’en interroger le plus grand nombre aux rendez-vous successifs fixés avec eux. Après un premier entretien par téléphone aux deux mois de l’enfant, ils seront à nouveau interrogés à son premier anniversaire. Jusqu’ici très peu de familles (2 %) ont demandé à sortir de la cohorte. Le nombre d’entretiens à réaliser est presque doublé car la mère, et si possible le père, sont tous deux interrogés.

Comment les enquêtes sont-elles financées ?

La préparation et les premières étapes de l’enquête ont été financées par les organismes soutenant le projet et par un financement pour les très grandes infrastructures de recherche. Pour continuer, nous avions besoin de moyens supplémentaires. L’appel à projet Equipex du ministère de la recherche vient de nous doter pour les huit prochaines années. Nous allons toutefois devoir encore compléter notre budget par d’autres ressources afin d’aborder les familles autrement que par téléphone, à domicile à 3 ans ou en les conviant à une visite médicale vers 8 ans.

Comment accéder aux données ?

Les équipes de recherche investies depuis plusieurs années dans la conception des questionnaires bénéficient d’une période d’exclusivité de 18 mois. Les premières données leur seront disponibles début 2013. Le groupe des chercheurs ELFE n’est cependant pas fermé. Un nouvel appel à projet en sciences sociales verra le jour en 2012. Il permettra de travailler de nouvelles problématiques qui, on l’espère, intéresseront les chercheurs de l’INED. Parmi les thèmes possibles : les situations économiques des familles et leur impact sur le développement et la socialisation de l’enfant ; le choix du prénom et du nom ; l’émergence des difficultés scolaires, des dysfonctionnements cognitifs ou des handicaps ; les usages sociaux du système de soin.

Comment s’informer sur l’avancement du projet ?

Outre le site internet, les familles reçoivent chaque année un petit journal qui les informe des premiers résultats de l’étude et des étapes prochaines. Les chercheurs communiquent entre eux grâce à un site intranet et à une newsletter très riche en information, notamment sur les expériences de la cohorte pilote.