Les conséquences d’une tétraplégie traumatique sur la mise en couple

le Lundi 26 Mai 2008 à l’Ined, salle Sauvy

Discutant : Maks Banens (Université Lyon 2)

Lorsqu’on veut comprendre les liens qui peuvent exister entre une déficience sévère, comme la tétraplégie et le domaine conjugal, on est confronté à un manque de données chiffrées. Il existe peu de bases de données permettant de faire les analyses de suivi nécessaires pour traiter cette question. Les enquêtes Tétrafigap réalisées en 1995 et en 2006 offrent la possibilité d’étudier l’évolution à moyen et long terme de la mise en couple, en suivant sur plus de 10 ans la même population de blessés médullaires tétraplégiques. L’objectif est d’une part de mesurer l’impact d’une déficience lourde sur la mise en couple et d’autre part de définir les éléments qui influencent la possibilité d’union. Ces traumatismes, souvent dus à des accidents de sport ou de la circulation, concernent essentiellement une population jeune et masculine (environ 80% d’hommes et un âge moyen à l’accident de 20 ans). Dans la cohorte Tetrafigap, plus de 60% des enquêtés étaient célibataires au moment de l’accident et 43% de ces célibataires ont connu au moins une union depuis. L’entrée en union après un tel traumatisme n’est donc pas un phénomène marginal. L’analyse des réponses aux questionnaires permet d’identifier les facteurs influençant la mise en couple, compte tenu de la situation médicale, de la capacité fonctionnelle et des éléments socio-environnementaux de l’individu. Ces derniers ont une influence bien plus forte sur la probabilité de connaître une union, que ceux portant sur l’autonomie ou la situation médicale