Déclarer (ou non) ses partenaires lors d’enquêtes sur les comportements sexuels: faible fiabilité des réponses et conséquences pour la prévention du VIH au sein d’une population suivie du Malawi

le Lundi 25 Octobre 2010 à l’Ined, salle Sauvy

Discutante : Nathalie Beltzer (ORS IdF)

L’objectif de cette présentation est de mesurer de façon précise la fiabilité des données sur les relations sexuelles collectées lors d’enquêtes par sondages en Afrique subsaharienne. Nous nous appuyons sur une enquête conduite entre 2005 et 2008 à Likoma, une petite île située au milieu du lac Malawi et où la prévalence du VIH atteint plus de 10% parmi les adultes. Après un recensement initial, nous avons interrogé tous les habitants de l’île âgés de 18 à 49 ans et leur avons demandé d’identifier de façon précise leur-s partenaire-s sexuel-le-s. Ces données uniques nous permettent non seulement de reconstituer les réseaux sexuels qui connectent les membres de cette population et diffusent le VIH, mais aussi de confronter les déclarations d’un-e enquêté-e aux déclarations de ses partenaires potentiel-le-s, et ce, quelle que soit la nature de la relation (mariage, union plus informelle ou occasionnelle). Nous découvrons ainsi que les enquêté-e-s sous-déclarent une large proportion de leurs relations, en particulier celles qui sont pré ou extraconjugales, qui ont été récemment rompues et qui n’ont pas duré longtemps. Cette sous-déclaration entraîne d’importants biais dans l’estimation des principaux indicateurs des comportements à risque, pouvant éventuellement mener à la formulation de mesures de prévention inadaptés aux principaux facteurs de risques.