Essai de typologie et de quantification des pratiquants multirésidentiels

le Lundi 10 Janvier 2011 à l’Ined, salle Sauvy

Unité de recherche « Mobilité, logement et entourage ». Discutant : Christophe Imbert (Université de Poitiers, Migrinter)

Notre modernité valorise et impose certaines formes de mobilité mais elle prescrit aussi certaines formes de sédentarité. Trivialement, tout le monde doit avoir un toit et posséder une adresse privée, et si tel n’est pas le cas, alors il est imposé un document spécifique. Mais tout le monde doit pouvoir se déplacer pour effectuer des tâches usuelles (faire des courses, aller au travail, visiter des amis ou de la famille, partir en vacances ou encore être muté professionnellement, etc.). Pris dans des contraintes et des opportunités d’ancrages localisés et de mobilités, les personnes vivent à leur échelle un éclatement géographique des lieux de vie pratiqués. On le constate à travers l’analyse des mobilités quotidiennes, des migrations ou des formes intermédiaires que sont les multilocalités résidentielles ou les circulations migratoires intra- ou transnationales. A mi-chemin entre la mobilité pendulaire et la migration résidentielle, les phénomènes de multilocalités résidentielles croisent d’autres catégories comme celui des migrations transnationales. Il reste difficile de recenser les cas de multirésidentialité et d’en estimer l’importance dans une société donnée. C’est que les obstacles sont nombreux pour y arriver. Ils sont d’ordre technique et épistémologique. A cheval entre l’habiter et le circuler, la catégorie « pratique multirésidentielle » ne fait pas partie des concepts largement diffusés.
L’intervention s’appuiera essentiellement sur l’analyse de différentes études sur le sujet en Allemagne et en Suisse, ainsi que sur nos recherches empiriques et théoriques (notamment l’analyse statistique de l’enquête quinquennale suisse sur les comportements mobiles en collaboration avec Helmut Schad).