Fécondité, partage intra-familial et coûts d’opportunité des enfants. Une étude longitudinale pour l’Allemagne

le Lundi 12 Décembre 2011 à l’Ined, salle Sauvy

Présenté par Denis Beninger (Berlin School of Economics) - Discutant : Laurent Toulemon

L’Allemagne allie un taux de fécondité particulièrement bas (1,4 enfant par femme), une offre de travail féminine faible (environ la moitié des femmes sont employées à temps partiel) et des dépenses publiques pour la politique familiale élevées (189 milliards d’euros par an). Une explication pour cet apparent paradoxe sont les coûts d’opportunité des enfants pour les femmes, résultants à la fois de la répartition inégale au sein des ménage du partage du temps consacré aux enfants, et à une politique publique familiale conservatrice, certes généreuse. Celle-ci inclut des allocations familiales élevées et la possibilité d’un congé parental payé jusqu’au deuxième anniversaire de l’enfant. Toutefois, l’offre en crèche est largement insuffisante et les coûts de garde des enfants sont élevés. Ceci incite les mères à arrêter de travailler ou prendre un emploi à temps partiel, avec des effets de long terme sur leur carrière et des hauts coûts d’opportunité, ou à ne pas réaliser leur désir d’enfant.
L’objet de cette étude est le dilemme coût d’opportunité vs. fécondité. Pour cela, nous développons un modèle dynamique simultané d’offre de travail, de temps consacré à l’enfant et de fécondité. Pour l’application empirique, nous utilisons le panel socio-économique allemand. Nous montrons qu’une réforme de la politique publique en faveur d’une meilleure prise en compte des coûts d’opportunité des enfants a un effet positif sur l’offre de travail des femmes ainsi qu’à une répartition plus égalitaire entre les époux du temps consacré aux enfants. Au contraire l’impact sur la fécondité est faible.