Capital social et santé des européens âgés

le Lundi 09 Janvier 2012 à l’Institut national d’études démographiques, salle Sauvy, de 14h à 15h.

Capital social et santé des européens âgés: de la causalité inversée aux inégalités de santé

Les relations bidirectionnelles entre capital social et santé sont envisagées à partir d’une approche temporelle de la causalité (à la Granger) à parti des données en panel de l’enquête SHARE (the Survey of Health, Ageing, and Retirement in Europe). Nous utilisons les deux premières vagues (2004 et 2006) concernant des personnées âgées de 50 ans ou plus dans 11 pays d’Europe. Les données rétrospectives de la troisième vague, concernant les histoires de vie des individus, sont utilisées pour prendre en compte les conditions initiales du modèle.

En guise d’indicateur de capital social individuel, une variable binaire indique si un individu prend part dans une activité sociale « à la Putnam » comme une association, un club, ou s’il participe à des activités bénévoles, etc. par ailleurs, sept variables de santé sont retenues couvrant des aspects de la santé physique et mentale à partir de mesures observées ou déclaratives.

Un modèle Probit récursif bi-varié est estimé pour mesurer (i) l’influence du capital social en t sur la santé en t+1 - en contrôlant de la santé en t et d’un ensemble de covariables en t+1 ; et (ii) l’influence de la santé en t sur du capital social en t+1 - en contrôlant du capital social en t et d’un ensemble de covariables en t+1.

Les résultats indiquent une causalité bidirectionnelle du capital social sur la santé et vice-versa. Toutefois, l’effet de la santé sur le capital social semble primer par rapport à l’effet contraire. De sorte que la population âgée en bonne santé a plus de chance de participer à des activités sociales et d’en bénéficier que la population âgée en mauvaise santé, pour qui l’absence d’effet positif du capital social conduit à une détérioration plus rapide de leur santé.

Le capital social peut ainsi être perçu comme un vecteur d’accroissement des inégalités sociales de santé. C’est un actif aux vertus individuelles et aux effets collectifs potentiellement délétères.

 

Présenté par Nicolas Sirven (Irdes) - Discutant: Pierre Chauvin (Inserm)